Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Raphaël Esrail « L’espérance d’un baiser ; le témoignage de l’un des derniers survivants d’Auschwitz » Activités avec des élèves

Un livre, proposition d’activités en classe, par Martine Giboureau
dimanche 22 octobre 2017

Raphaël Esrail," L’espérance d’un baiser : le témoignage de l’un des derniers survivants d’Auschwitz", Robert Laffont, 2017, 288 p.

Un livre, une activité en classe

  • 1. Présentation du livre : Raphaël Esrail « L’espérance d’un baiser ; le témoignage de l’un des derniers survivants d’Auschwitz »

Le livre est conçu chronologiquement (sauf le tout début), il est écrit dans un style simple, concis, l’émotion est canalisée, voire bridée, les faits sont décrits avec précision, sans pathos ni digressions.

L’espérance d’un baiser

Le plan est le suivant :
.L’enfance et l’adolescence de la page 15 à la page 30
.L’activité résistante de la page 30 à la page 53
.L’arrestation, la torture, la prison, Drancy pages 11à 14 puis de la page 54 à la page 70
.Le transfert, Auschwitz de la page 71 à la page 158
.L’évacuation de janvier 1945, Dachau puis son camp annexe (le Waldlager à Mühldorf – Ämpfing), nouvelle évacuation en avril 1945 de la page 159 à la page 187
.La Libération, le retour en France, « vivre en ‘’survivant’’ de la page 187 à la page 252

Annexes = divers discours prononcés par Raphaël Esrail et sa femme de la page 255 à la page 285

À quelques rares occasions la parole est laissée à l’épouse de Raphaël, Liliane Badour, elle-même déportée avec ses deux frères, René et Henri, qui ont été gazés dès leur arrivée à Auschwitz.

Raphaël Esrail « L’espérance d’un baiser » CR

  • 2. Activités avec les élèves de collège voire de lycée.

On peut travailler sur ce livre dans le cadre d’un cours de français sur l’autobiographie, d’un cours d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale, d’un cours de philosophie sur la mémoire et la résilience etc.
Raphaël Esrail a été invité entre autres à la Grande Librairie : c’est un gage de notoriété et cela peut encourager des enseignants à utiliser son livre en classe.

On retrouve dans le livre tous les mots-clés concernant la déportation. Certains sont explicités dans le texte ou en note de bas de page. Les élèves peuvent utiliser pour plus de précisions la page du site sur le langage des camps

Le site a déjà présenté plusieurs articles concernant Raphaël Esrail, sa biographie, ses engagements, un discours non reproduit en fin du livre, l’implication dans l’UDA et réflexions sur la Mémoire et l’Histoire, leur transmission
présentation de Mémoire Demain et Mémoires des déportations dont Raphaël parle dans son livre p 246-247, hommage à Henry Bulawko dont Raphaël parle p 236

La lecture exhaustive du livre de Raphaël Esrail devrait être faite par tous les élèves, mais les relevés sont à répartir entre différents groupes (3 à 4 élèves selon l’effectif de la classe). Pour un cours d’histoire, on peut demander de relever les informations concernant :
.Les dates spécifiques la vie de Raphaël mises en parallèle avec les dates citées dans le livre concernant l’histoire nationale
.L’engagement dans la Résistance
.L’arrestation et les étapes jusqu’à Drancy
.Le transfert depuis Drancy et l’arrivée à Auschwitz I
.La déshumanisation
.Les Kommandos
.L’évacuation (Raphaël Esrail n’utilise pas le terme habituel de ‘’Marches de la mort’’) et les camps successifs jusqu’à la Libération
.Le retour en France et l’immédiat après-guerre.

Chaque élève doit être amené à comparer ses relevés avec d’autres sources (l’idéal étant de recevoir un témoin ou, puisque c’est de moins en moins possible, de proposer des enregistrements regardés soit en classe soit à la maison). Les livres d’histoire disponibles au CDI sont des références indispensables pour mettre le témoignage de Raphaël Esrail en perspective.

Les groupes en classe prépareront la présentation de leurs acquis lors d’une table ronde [1], expliquant ce qui est dans le livre caractéristique de la Déportation et ce qui est spécifique à l’histoire de Raphaël Esrail. (30 à 45 minutes de mise en commun et choix du/de la porte-parole).
Deux ou trois secrétaires auront été volontaires (ou tirés au sort) au moment de la « table ronde ». Ce groupe sera chargé de lister et définir les mots-clés [2] de la déportation : ce sera la trace écrite commune à tous les groupes (revue et corrigée par l’enseignant). Une carte des lieux cités est à élaborer soit par quelques élèves volontaires soit par l’enseignant.Voir le site de l’UDA Mémoires des déportations

Si l’établissement a un équipement adapté, et si les enseignants ont l’habitude de travailler ensemble au sein de la même discipline ou en interdisciplinaire, la table ronde peut être enregistrée (audio ou vidéo) et cette ‘’émission’’ sera diffusée dans les classes de même niveau.

Pour le retour individuel, il est intéressant de demander aux élèves de formuler les messages retenus et ce qu’ils veulent transmettre à ceux qui n’ont pas eu la possibilité de travailler de façon approfondie sur cet ouvrage. Si un professeur d’arts plastiques est intégré à la démarche, la transcription de ces acquis peut être faite sous forme de créations en deux ou trois dimensions (une exposition peut alors être organisée).

Les compétences travaillées lors de cette activité sont en particulier :
.maîtriser la langue française à l’oral et à l’écrit
.se situer dans le temps et l’espace
.organiser un travail personnel
.savoir coopérer et réaliser un projet de groupe
.rechercher et exploiter des informations dans différentes sources documentaires
.raisonner, imaginer, élaborer, produire

Martine Giboureau, octobre 2017

Pour les liens vidéos voir :
http://clioweb.canalblog.com/archives/2017/09/24/35704569.html

Les "coyas" à Birkenau. Les déportés entassés, couchés en sardines

[1Chaque groupe délègue un porte-parole. L’enseignant est le modérateur. Les huit « exposés » peuvent s’appuyer sur des supports visuels (affiche, diaporama) mais ne doivent pas excéder 5 minutes afin qu’il puisse y avoir des questions de la part des autres groupes ou du professeur. Les réponses sont assurées par les membres du groupe autres que le porte parole. Durée de la séance : deux heures

[2À partir de la page 68 : Pitchipoï ; wagons et convois ; hommes rayés ; SS ; chiens ; sélection ; krématorium ; ligne de cinq personnes ; Kapo ; stubowa ; fils de fer barbelés : cravache ; déshabiller et nudité ; douche ; soupe et Miska ; matricule et tatouage ; Block ; koya et châlits ; appels dont Läuse Appel ; froid ; faim ; Kommando et groupes de travail ; terrassement ; Nacht und Nebel ; tinettes, latrines, Radio Chiottes ; orchestre ; Revier ; organiser ; chance ; solidarité ; Canada ; Prominents  ; hiérarchie et catégorisation [Raphaël Esrail ne parle quasiment pas des triangles] ; punition (coups ; pendaison) ; dysenterie et typhus ; musulman