Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

9 Témoignages d’internés et de déportés juifs à voir ou à télécharger

DVD4 pour CM2, collégiens et lycéens
dimanche 30 juin 2019

Des internés et déportés juifs témoignent pour les élèves. Ces témoignages s’adressent à tous les élèves, du CM2 au lycée et après.
Les vidéos et le livret pédagogique sont en ligne. Vous pouvez les télécharger ou les regarder en direct.

Les 9 témoins

vidéos à écouter, regarder, télécharger

Vous pouvez aller vers la vidéo en cliquant dessus les noms  :

  • Albert BIGIELMAN, déporté à 12 ans, avec sa mère, au camp de Bergen-Belsen.
  • Isabelle CHOKO, enfermée à 12 ans dans le ghetto de Lodz en Pologne, puis déportée à Auschwitz-Birkenau.
  • Addy FUCHS, déporté à 16 ans dans le complexe d’Auschwitz, les copains, la solidarité.
  • Nadine HEFTLER, déportée à 15 ans, avec ses parents, à Auschwitz-Birkenau.
  • Ginette KOLINKA, déportée à 19 ans avec son père, son frère et son neveu à Auschwitz-Birkenau.
  • Yvette LEVY, déportée à 18 ans à Auschwitz-Birkenau.
  • Sarah MONTARD, évadée à 14 ans du Vél’ d’Hiv’, déportée à Auschwitz-Birkenau à 16 ans.
  • Jean-Louis STEINBERG, résistant, déporté à 22 ans, avec ses parents et son frère à Auschwitz.
  • Arlette TESTYLER, arrêtée à 9 ans, à la rafle du Vél’ d’Hiv’, internée à Beaune-la-Rolande, enfant cachée.

Le livret d’accompagnement

Le dessin de la couverture : F. Christophe

Une introduction concerne plus particulièrement les professeurs des écoles qui choisiront les témoignages en fonction de la maturité de leurs élèves. Certains témoignages de déportés s’adressent plus particulièrement aux CM2.
Le livret d’accompagnement est composé des 9 biographies des intervenants, d’une chronologie permettant de contextualiser historiquement les témoignages, de courts extraits de textes écrits ou choisis par les témoins et les professeurs, d’un lexique pour expliciter le vocabulaire spécifique, une courte bibliographie et des liens internet. Téléchargeable en pdf
https://www.cercleshoah.org/IMG/pdf/livret_9temoignages_telecharger.pdf

Livret 9 témoignages

Témoignages et réactions d’élèves

Analyse de dix-huit textes d’élèves d’Edgar Quinet, 9e

Les termes « émotion » et « intérêt » reviennent à plusieurs reprises.
Pour les élèves, le témoignage est instructif. Il informe autrement que le cours, donne des détails historiques vécus, marque et laisse des traces, davantage qu’un manuel scolaire.
Le témoin raconte l’Histoire qui paraît alors non plus si ancienne, mais très proche. La présence physique du témoin apporte une dimension affective (sympathie, voire empathie) et accentue l’effet produit par le témoignage. Elèves et témoin(s) partagent une émotion : « Elle avait mon âge ». Les élèves remercient le témoin et sont impressionnés par le décalage entre le vécu du témoin et son apparence physique : il est « comme les autres », Rien ne peut « réparer » la souffrance du témoin, sauf dire : « quelque chose d’horrible qu’elle n’exprimait que par ses soupirs, ses silences, ses yeux fixes ». La sincérité du témoin inspire le respect. Cette femme se plonge sans cesse dans son passé, sans pouvoir en faire le deuil.

Ils comprennent l’importance de l’espoir pour supporter l’horreur, les tortures morales et physiques, le fait d’avoir été persécutés comme des animaux, alors qu’ils étaient innocents,désespérés et terrorisés : l’espoir au plus profond du désespoir. Ils sont soulagés de savoir que le témoin est heureux à présent, bien qu’il ait souffert et souffre encore. Le témoin connaît la vie et fait preuve de sagesse. Il a beaucoup de mérite. Il s’agit non plus de l’Histoire, mais d’une histoire personnelle qui les bouleverse. Ils s’en souviendront ! Pour certains ce moment de « morale » est bienvenu et applaudi.

Le témoignage est à la fois impressionnant et éprouvant. C’est le meilleur moyen pour faire prendre conscience et informer. L’élève dit être bouleversé, marqué, voire choqué. II a envie de comprendre, de partager, il est difficile d’imaginer ce que le témoin a vécu et ressenti.

L’émotion du témoin, « des sanglots dans la voix », leur permet, disent-ils, de réaliser la différence entre fiction et réalité. Les élèves veulent qu’on les aide à concevoir « l’inimaginable ». C’est éprouvant pour le témoin, mais nécessaire pour la connaissance, pour lutter contre les dictatures, pour la tolérance.
Les élèves se disent troublés par le secret des rafles, le mensonge. La génération actuelle prend conscience de la responsabilité qui lui incombe : lutter pour la défense des Droits de l’Homme, contre le racisme et l’antisémitisme. « Le futur est entre nos mains ». Ils se sentent très concernés par les relations avec la jeunesse allemande. La génération actuelle n’est pas responsable, mais le néonazisme existe bien ! Il faut faire en sorte que cela ne se reproduise plus.

Ils admirent le courage du témoin :
- courage d’avoir surmonté l’horreur, les atrocités, la barbarie,
- courage de vivre après la guerre et la perte des proches,
- courage de témoigner.
Témoigner est une épreuve supplémentaire qu’ils s’infligent pour transmettre un message de tolérance, de courage, d’espoir.
Des questions restent sans réponse :
Comment ont-ils fait pour supporter le tragique et l’injuste ? Où peut-on trouver la force de survivre ? Dans l’espoir ? Comment l’homme a-t-il pu concevoir une chambre à gaz ?
Dominique Dufourmantelle, Professeure de lettres

Exemple de démarche pédagogique

Pourquoi les juifs, les tsiganes – et si l’enseignant élargit à l’ensemble du XXème siècle, les Arméniens, les Tutsis ?
Quelles ont été les étapes des persécutions ?
Qu’est-ce qu’un génocide ?
cf : Enseigner le génocide des juifs et des tsiganes

  • Pour préparer la Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité ou les cours sur le génocide des juifs.
    Un DVD, de deux heures et quinze min., réalisé par le Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah-Amicale d’Auschwitz : Des internés et déportés juifs témoignent pour les élèves. Certains témoignages de déportés s’adressent plus particulièrement aux CM2.
    Chacun des 9 témoins raconte son parcours en un temps volontairement limité à un quart d’heure.

Biographies des témoins

  • Albert BIGIELMAN :
    enfant déporté avec sa mère, à 12 ans, à Bergen-Belsen
    Une enfance parisienne : Albert est né le 1er novembre 1932 à Paris ; il a vécu à Ménilmontant. Ses parents sont venus d’un shtetl de Pologne. Sa mère ne parle que le yiddish. Son père est repasseur. Sa famille n’a aucune pratique religieuse. Le père d’Albert s’est engagé dans la légion étrangère en septembre 1939 et a été fait prisonnier au printemps 40. Albert est arrêté une première fois, avec sa mère, le 17 juillet 1942 lors de la rafle du Vél’ d’hiv’. Parce que son père est prisonnier de guerre, ils sont renvoyés chez eux.
    Arrestation avec sa mère et déportation à Bergen-Belsen : Sa mère et lui sont arrêtés de nouveau le 4 février 1944, ils passent par Drancy. Ils sont ensuite transférés entre le 2 et 4 mai 1944, dans des voitures de troisième classe jusqu’à Bergen-Belsen, dans le « camp de l’étoile » avec deux cent quatre vingt femmes et enfants de prisonniers de guerre..
    Libération : Trois convois partent, en avril 1945, du camp de Bergen-Belsen. Le convoi d’Albert subit des bombardements et reste sans nourriture pendant l’errance du train qui arrive le 23 avril 1945 à Tröbitz où ils sont libérés par les Soviétiques. Albert est atteint du typhus et sombre dans le coma. Avec sa mère, ils rentrent à Paris le 25 juin 1945. .
    Retour à la vie « ordinaire » : Albert reprend l’école, puis travaille dans la confection, se marie le 15 mai 1960, a une fille en 1962. Il ne parle quasiment jamais de sa déportation jusqu’en 1981. Aujourd’hui il est président de l’Association des Déportés de Bergen-Belsen et témoigne fréquemment auprès des collégiens et lycéens.
    Albert nous a quitté le 31 octobre 2011.
    La vidéo Albert Bigielman, vidéo pour les élèves
    Albert Bigielman a écrit : « J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen ».
    Albert Bigielman, J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen
  • Isabelle CHOKO :
    d’origine juive polonaise, enfermée dans le ghetto de Lodz, déportée à Birkenau, arrivée en France à l’âge de 16 ans.
    Izabela Choko est née à Lodz, le 18 septembre 1928, de parents juifs polonais, Hersz-Motel Sztrauch et Jenta Galewska. Ils étaient pharmaciens. Fille unique, très entourée et choyée, elle a été enfermée, avec toute sa famille, dans le ghetto de Lodz, dès le début de l’occupation militaire allemande, en 1940. Ce quartier fermé est devenu le premier lieu de concentration des Juifs.
    Elle a été contrainte de porter deux étoiles jaunes et de travailler, à 11 ans, ainsi que sa mère dont la pharmacie avait été spoliée (confisquée). Elle a vu son père, à bout de forces, mourir en février 1942.
    Pour tenter d’échapper à la déportation, sa mère et elle se sont cachées mais elles ont été découvertes et déportées à Auschwitz-Birkenau, en août 1944, puis dans le camp de travail de Celle, près de Hanovre, et dans le camp-mouroir de Bergen-Belsen, où elle a attrapé le typhus. Elle a vu sa mère mourir d’épuisement.
    Libérée par l’armée anglaise, en avril 1945, elle ne pesait plus que 25 kg. Àgée de 16 ans, orpheline, elle a choisi de venir vivre en France, où elle commença sa deuxième vie.
    La vidéo Isabelle Choko, vidéo pour les élèves
    Isabelle CHOKO est l’auteure de : « Mes deux vies ». et "La jeune fille aux yeux bleux"
    Mes deux vies et La jeune fille aux yeux bleus, Isabelle Choko, 2004
  • Addy FUCHS :
    les copains, les tentatives d’évasion, la solidarité, la déportation à Blechhammer
    Une enfance heureuse : Addy Fuchs est né, le 26 février 1926 à Paris, de parents polonais. Son père est tailleur à domicile. Ses parents sont naturalisés français en 1929. Addy a fréquenté l’école de la rue Martel, puis le lycée Colbert. Le 26 juillet 1942, il est arrêté à Vierzon en voulant franchir la ligne de démarcation avec de faux papiers. Transféré à Pithiviers, puis à Drancy, il est renvoyé à Pithiviers où il reste dans la baraque 14 surnommée « sport », avec un groupe de jeunes de 15 à 18 ans.
    La déportation : Déporté le 21 septembre 1942, par le convoi 35, Addy et ses copains songent à s’évader mais les autres occupants du wagon les en empêchent. A l’arrêt du train à Cosel [1], il se faufile parmi les deux cents hommes âgés de 16 à 40 ans sélectionnés pour le travail. Il est envoyé à Blechhammer, un ZAL fûr Juden, camp de travail pour juifs [2]. Là, un contremaître viennois le protège. Grâce à sa connaissance du yiddish, Addy apprend rapidement l’allemand. Il est tatoué en 1944 seulement, lorsque Blechhammer est rattaché au complexe d’Auschwitz III.
    En janvier 1945, Addy participe aux « marches de la mort » vers Gross-Rosen, de là il est dirigé vers le petit camp de Buchenwald, puis il est envoyé à Langenstein pour travailler au creusement d’un tunnel. Battu par les SS, il a la chance d’être aidé par ses copains et d’être sauvé par les Américains.
    L’engagement : De retour chez lui, il retrouve ses parents cachés par la résistance. Mais il tombe malade et ne peut reprendre ses études. Il rejoint un temps le parti communiste et participe à la fondation de l’Amicale de Blechhammer en 1965. Il se marie, a 3 enfants et 3 petits enfants.
    Il témoigne auprès des jeunes et il a pris une part active à la pose de plaques avec l’AMEDJ, Association pour la mémoire des enfants juifs déportés, dans les écoles primaires. Addy rêve toujours de construire un monde avec moins de haine.
    biographie Addy Fuchs, déporté à 16 ans, camps de Blechhammer, Langenstein
    La vidéo : Addy Fuchs, témoin, rescapé du camp de Blechhammer, vidéo pour les élèves
  • Nadine HEFTLER :
    déportée à 15 ans, avec ses parents à Auschwitz-Birkenau, seule survivante.
    Née le 22 juillet 1928, Nadine Heftler, élève de troisième, se consacre à ses études au lycée de jeunes filles de Lyon.
    Le 13 mai 1944, suite à une dénonciation, elle est arrêtée avec son père et sa mère. Parce que Juifs, ils sont conduits à la prison de la ville puis à Drancy.
    Le 30 mai, commence un très éprouvant voyage à destination d’Auschwitz-Birkenau où son père est assassiné, dès l’arrivée, comme l’immense majorité des déportés du convoi.
    Après humiliations et tatouages, Nadine et sa mère sont affectées à des travaux extérieurs. Elles souffrent de la faim, de la soif, du froid, et s’épuisent rapidement. La maman de Nadine, blessée, entre à l’infirmerie mais est rapidement sélectionnée pour la chambre à gaz et assassinée.
    Nadine, désormais seule, refuse de se laisser abattre, échappe de justesse à une sélection, se retrouve dans un bloc d’enfants destinés aux expériences médicales, elle y échappe, puis travaille dans une usine de fabrication d’obus.
    Le 18 janvier 1945, elle participe à la marche de la mort qui la conduit à Ravensbrück où une doctoresse yougoslave la protège. Début mai 1945, après une nouvelle marche, elle est libérée par les Américains.
    Sa chère Estelle, son amie du camp, vient de mourir d’épuisement.
    De retour en France, orpheline, elle met plus de deux ans à recouvrer la santé, reprend ses études et devient médecin.
    La vidéo Nadine Heftler, vidéo pour les élèves
    Nadine Heftler est l’auteure de : "Si tu t’en sors … Auschwitz, 1944-1945" .
    Si tu t’en sors... : Auschwitz, 1944-1945, Nadine Heftler
  • Ginette KOLINKA  :
    née Cherkasky, jeune fille déportée avec son père, son frère et son neveu, mais seule dans les camps.
    Enfance et adolescence protégées : Ginette est née le 4 février 1925 ; elle a vécu surtout à Paris. Son père (qui travaillait dans la confection) est né à Paris, sa mère est arrivée très jeune de Roumanie. Sa famille était non pratiquante même si elle marquait les principales fêtes juives.
    En 1941 les arrestations concernent d’abord les hommes : dans sa famille, ce furent le beau-frère et le frère de son père. En juillet 1942, on les prévient qu’ils vont être tous arrêtés comme communistes. Ils décident donc de fuir en zone « libre ». Toute la famille s’installe en Avignon. Ils travaillent tous sur les marchés.
    Arrestation et déportation à Birkenau : Sur dénonciation, le 13 mars 1944, la Gestapo et la Milice viennent arrêter les hommes de la famille (le père de Ginette, son frère – 12 ans et son neveu – 14 ans). Devant les remarques de Ginette, ils l’embarquent aussi. Ils passent par la prison d’Avignon, puis celle des Baumettes à Marseille.
    Ils sont transférés à Drancy. Le 13 avril 1944, ils sont déportés en wagons à bestiaux jusqu’à Auschwitz-Birkenau. Son père et son frère rejoignent les camions et sont gazés. Ginette entre dans le camp des femmes, son neveu dans celui des hommes.
    Bergen-Belsen et Raguhn : A la mi-novembre 1944, elle est déplacée jusqu’à Bergen-Belsen. Puis, en février 1945, elle est envoyée à Raguhn, à côté de Leipzig. Les conditions matérielles y sont un peu moins désastreuses et elle travaille en usine.
    En avril 1945, elle est de nouveau transférée ; le « voyage » jusqu’à Theresienstadt dure huit jours et est terriblement éprouvant. Ginette est atteinte du typhus. Libérée par l’Armée rouge, elle est rapatriée par les Américains en avion sanitaire.
    Retour à une vie « ordinaire » : Elle ne parle à personne de sa déportation jusqu’au début des années 2000. Elle se marie en 1951, a un fils. Elle a repris son travail sur les marchés. Aujourd’hui, elle témoigne fréquemment auprès des jeunes.
    La vidéo Ginette Kolinka, vidéo pour les élèves
  • Yvette LÉVY :
    déportée à 18 ans à Auschwitz-Birkenau, avec 200 enfants et adolescents de la région parisienne.
    Une jeune Française juive de la région parisienne : Yvette Lévy est née Yvette Dreyfus, le 21 juin 1926, à Paris dans une famille juive française ; ses parents sont originaires d’Alsace où Yvette a appris, pendant des vacances d’été, à parler l’alsacien, ce qui l’aide plus tard à comprendre les ordres allemands dans les différents camps où elle est internée. En 1941, Yvette est collégienne à Noisy le Sec.
    Une éclaireuse engagée : Très jeune, Yvette, ainsi que son frère aîné, appartiennent au mouvement des EIF-Éclaireurs Israélites de France. Après la rafle du Vél’ d’Hiv’, en juillet 1942, Yvette recherche, nourrit et regroupe dans un centre d’hébergement, de jeunes enfants du XIe arrondissement, dont les parents étrangers ont été arrêtés. Elle continue de s’investir avec courage dans le secours aux enfants jusqu’en 1944, faisant ainsi acte de résistance.
    Arrêtée quatre semaines avant la libération de Paris : Yvette fait partie du groupe des 200 enfants et adolescents des maisons d’enfants juifs de la région parisienne, arrêtés en représailles et déportés à Auschwitz par le dernier grand convoi parti de Drancy, le 31 juillet 1944, le convoi n° 77.
    Choisie pour le travail à la descente du wagon à bestiaux : Yvette survit à Auschwitz II-Birkenau, puis est envoyée dans le camp de Kratzau en Tchécoslovaquie, camp dépendant de Gross-Rosen ; elle travaille dans une usine d’armement, jusqu’à sa libération, le 9 mai 1945.
    Yvette rentre à Paris, en partie par ses propres moyens, et retrouve sa famille.
    Yvette Lévy, vidéo pour les élèves
  • Sarah MONTARD :
    Evadée du Vél’d’Hiv’ à 14 ans, déportée à 16 ans avec sa mère, à Auschwitz-Birkenau
    Sarah Lichtsztejn-Montard, est née le 16 mars 1928 en Pologne. Ses parents et elle émigrent en France en 1930. Ils vivent à Paris, dans le XXe arrondissement, un quartier très pauvre. La mère de Sarah est couturière ; son père, un intellectuel, fait des petits boulots, sans être déclaré, et est souvent expulsé de France où il revient clandestinement. Sarah entre à l’école communale puis au lycée. C’est une bonne élève.
    Pendant la seconde guerre mondiale, Sarah est arrêtée avec sa mère, une première fois, le 16 juillet 1942. Elles sont emmenées au Vél’ d’Hiv’ d’où elles s’évadent. Elles sont cachées dans Paris où se cache également le père de Sarah, arrêté en juillet 1941 et évadé du camp de Pithiviers (Loiret).
    Sarah et sa mère sont de nouveau arrêtées, sur dénonciation, le 24 mai 1944 et déportées à Birkenau le 30 mai. Elles restent ensemble six mois environ, travaillant très dur : construction de routes, de canaux de drainage, transport de rails... Puis Sarah est séparée de sa mère et envoyée au camp des hommes à Auschwitz, où elle restera jusqu’au 18 janvier 1945, date de l’évacuation du camp à l’approche de l’Armée Rouge. Commence "la marche de la mort" pendant laquelle Sarah retrouve sa mère.
    Après trois jours de marche et cinq jours dans des wagons à charbon découverts, elles arrivent au camp de Bergen-Belsen, où l’on vit dans des conditions inhumaines. Sarah a le typhus mais sa mère la sauve. Elles sont libérées le 15 avril 1945 par l’armée anglaise, et rapatriées à Paris le 24 mai 1945, un an jour pour jour après leur arrestation. Le père de Sarah a survécu, mais ils n’ont plus rien, même plus de logement. La mère de Sarah n’a plus la force de travailler.
    Sarah a repris ses études et a trouvé du travail, mais c’est seulement quand elle s’est mariée et a eu des enfants qu’elle a pu recommencer à mener une vie « normale ». Depuis 1985, Sarah témoigne dans les classes pour y diffuser un message de tolérance et de respect de tout être humain.
    La vidéo Sarah Montard, vidéo pour les élèves
    Sarah a publié un livre intitulé : « Chassez les papillons noirs  ».
    Chassez les papillons noirs, Sarah Montard
  • Jean-Louis STEINBERG :
    étudiant, résistant, déporté à Auschwitz avec ses parents et son frère, seul survivant.
    Né à Paris le 7 juin 1922, Jean-Louis Steinberg, était depuis 1941, résistant communiste et, en 1944, étudiant à la faculté des Sciences de Paris grâce au fait que son père avait été blessé et décoré pendant la guerre de 1914-1918. Sa mère, d’origine alsacienne était bachelière.
    Le 18 juin 1944, Jean-Louis, ses parents et son frère Claude ont été arrêtés parce que considérés comme de "race juive" par l’Allemagne nazie et le régime de Vichy. D’abord internés à Drancy, ils ont été déportés le 30 juin1944 par le convoi n°76.
    Sa mère et son père ont été gazés à Auschwitz, son frère est mort d’épuisement, Jean-Louis a tout d’abord travaillé dans des conditions qui ne lui laissaient aucune chance de survie mais, grâce au contact établi par Alfred avec le réseau de résistance communiste du camp, il a été affecté à un atelier où il est devenu serrurier.
    Lors de l’évacuation du camp d’Auschwitz, une "marche de la mort" jusqu’à Gleiwitz, puis les transports jusqu’à Dora l’ont conduit jusqu’aux limites de l’épuisement. Fin avril 1945, il a été libéré par la 9ème armée américaine.
    De retour à Paris, il s’est marié avec Madeleine et a réussi une brillante carrière d’astrophysicien.
    Jean-Louis Steinberg témoigne pour que les jeunes générations sachent à quoi peuvent conduire les dictatures, tous les racismes, et en particulier l’antisémitisme, il dit aussi qu’il est toujours possible d’aider les persécutés.
    La vidéo Jean-Louis Steinberg, vidéo pour les élèves
    Il est, avec Daniel Périer, l’auteur du livre : "Des quatre, un seul est rentré" .
    Jean-Louis Steinberg, Des quatre, un seul est rentré : la destruction d’une famille en 1940-1945
  • Arlette TESTYLER :
    arrêtée à 9 ans, internée à Beaune-la-Rolande, enfant cachée.
    Arlette Reiman-Testyler est née le 30 mars 1933, à Paris, de parents juifs polonais : Abraham Reiman et Malka Zolwker, elle a une soeur aînée, Madeleine, née en 1931.
    Son père est artisan fourreur dans le quartier du Marais, il s’est engagé dans l’armée, à la déclaration de guerre, mais il est arrêté comme Juif étranger dans la rafle dite du billet vert, le 14 mai 1941. Puis il est interné dans le camp de Pithiviers et déporté à Auschwitz, où il est assassiné.
    La petite fille est d’abord victime des persécutions à caractère antisémite avant d’être arrêtée, à l’âge de 9 ans, dans la rafle du Vél’ d’Hiv’ (16 juillet 1942) opération dite « Vent printanier ». Elle est internée dans le camp de Beaune-la-Rolande, mais s’évade avec sa mère et sa soeur du train qui les reconduit à Paris. Elle devient une enfant cachée à Vendôme, en Touraine, où elle est placée chez une famille nourricière, les Philippeau, un couple très pauvre mais très accueillant.
    Elle témoigne de l’existence des justes et, dans les classes, avec son mari. Charles Testyler. Juif polonais, il a été enfermé dans le ghetto de Slawkow, à l’âge de 12 ans et demi. Entre 1942 et le 8 mai 1945, il a été interné dans 7 camps annexes d’Auschwitz et de Gross-Rosen.
    La vidéo : Arlette Testyler, vidéo pour les élèves
    Arlette et Charles Testyler ont participé à la rédaction d’un livre de mémoire intitulé "Les enfants aussi".
    Les enfants aussi ! Témoignages d’Arlette et Charles Testyler
    Pour les CM2, voir la fiche pédagogique sur la Shoah :
    http://www.cercleshoah.org/spip.php?article89

Liens vers des témoignages : des vidéos, des biographies
Témoignages de déportés d’Auschwitz, des vidéos en ligne

A propos des enfants :
http://clioweb.canalblog.com/tag/aline

présentation des témoins dans le DVD

Une séquence pédagogique

Enseigner la Shoah à partir d’un témoignage filmé dans ce DVD
Une séquence pédagogique est disponible sur le site « histoire géographie » de l’académie de Dijon "Enseigner la Shoah à partir d’un témoignage filmé"
https://web.archive.org/web/20101215124224/http ://histoire-geographie.ac-dijon.fr/spiphistoire/spip.php?article457

Conception et réalisation du DVD :
Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah – Amicale d’Auschwitz
Projet réalisé avec le soutien de L’Union des déportés d’Auschwitz, de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, et du Ministère de l’Education nationale

Autres témoins de l’UDA en ligne :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article344

Autres DVD du Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah-Union des déportés d’Auschwitz et livrets d’accompagnement

les livrets d’accompagnement sont en ligne aux pages indiquées

Le Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah - Amicale d’Auschwitz, est une association de professeurs et de déportés de l’Union des déportés d’Auschwitz, persuadés que l’étude de la Déportation et de la Shoah a un intérêt universel, qu’elle peut donner à tous, aujourd’hui et demain les moyens de réfléchir et de résister aux tentations racistes, xénophobes et totalitaires

Adhérer au Cercle - cotisation annuelle : 25 euros

N.M. Mai 2010-2020-2023

[1Albrecht Schmelt a obtenu l’arrêt des trains de déportation venant de l’ouest vers Auschwitz, pour prendre de la main d’oeuvre capable de travailler pour les envoyer dans les camps du système Schmelt.

[2Il y avait trois sections : un camp de travail (Arbeitslager), un camp de transit (Durchgangslager) à la population variable destiné aux punis qui y séjournaient peu de temps avant d’être envoyés à Auschwitz, et un camp de malades (Krankenlager)


Documents joints

Témoignage d’Arlette Testyler

21 mars 2015
info document : Flash Video
59.4 Mo

Témoignage d’Addy Fuchs

21 mars 2015
info document : Flash Video
43.1 Mo