Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Les enfants aussi ! Témoignages d’Arlette et Charles Testyler

Une histoire « deux » Mémoires
samedi 2 octobre 2010

L’histoire commence à l’été 1939...
Après la guerre, les deux frères Testyler arrivent en France et se marient avec les deux soeurs Reiman.

Ce livre raconte les histoires croisées de deux enfants juifs, d’origine polonaise.


Arlette Reiman, née à Paris, en 1933, avait alors six ans et demi. Elle a vu son père Abraham arrêté, le 14 mai 1941, dans la rafle dite du "billet vert", puis il fut interné à Pithiviers et déporté à Auschwitz.

Charles (Szlamek) Testyler, né en 1927 à Sosnowiec en Pologne en avait douze. Il vit à Slawkow, avec ses parents , ses deux frères et sa soeur. Suite à l’entrée de l’armée allemande en Pologne, ils sont enfermés dans ce qui devient un ghetto.

Le 16 juillet 1942, très tôt le matin, Arlette est arrêtée chez elle, 114 rue du Temple, par deux agents de la police française venus chercher Abraham Reiman, et à défaut Malka, Madeleine et Arlette.
Arlette, sa mère et sa soeur Madeleine sont arrêtées pendant la rafle du Vél’ d’Hiv’, entassées dans un autobus, conduites au vélodrome d’hiver, puis transférées à Beaune-la-Rolande.
Sa mère, servant d’interprète, a fait valoir avec son Ausweis (Permis) qu’elle avait travaillé pour l’armée allemande dans un atelier de fourrure et qu’elle disposait de machines « cachées » qui pourraient être « utiles ». Elle obtient qu’elles soient renvoyées à Paris.

Elles s’échappent du train et gagnent la Touraine. Les deux petites filles deviennent des enfants cachées dans une famille pauvre mais accueillante, les Philippeau, à Vendôme dans le Loir et Cher.

Arlette rappelle, à plusieurs reprises, qu’il y a eu des Justes, des anonymes qui ont sauvé des vies de personnes juives ou fait preuve d’humanité.

Szlamek et sa famille, sauf le fils ainé, Leibu, sont déportés. Son père, sa mère et sa petite soeur sont gazées à Auschwitz-Birkenau. Lui même, ainsi que son frère Yossélé survivent au passage dans sept camps de travaux forcés dépendant d’Auschwitz et de Gross-Rosen.

A la Libération, la mère d’Arlette ne survit pas à la douleur de la perte de son mari, puis les deux frères Testyler arrivent en France et se marient avec les deux soeurs Reiman.

C’est une histoire forte et émouvante qui alterne les souvenirs de deux "orphelins de la Shoah".

Les deux récits s’entremêlent et se répondent en de courtes séquences narratives. L’on suit ainsi le basculement de deux jeunes vies dans le cauchemar.

Témoignage d’ Arlette à Jacques Decour dans une classe de sixième de Dominique Dufourmantelle :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article130

TESTYLER Arlette et Charles, Les enfants aussi ! Témoignages d’Arlette et Charles Testyler, recueillis et rédigés par François FOUQUET, Editions Delattre, 2010, 256 p.

http://fouquetsouvenirs.free.fr/

NM Janvier 2010


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