Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Si tu t’en sors... : Auschwitz, 1944-1945, Nadine Heftler

Nadine Heftler, Paris, éd. La Découverte-témoins, 1992
mardi 10 juin 2008

Par Laurence Krongelb, professeure d’histoire

Le livre est un récit, écrit en 1946, peu après le retour de déportation de Nadine Heftler, alors qu’elle n’a pas encore 18 ans (née en 1928).
La langue est celle des années quarante. En effet, le récit a été publié tel quel, exception faite, des minuscules corrections orthographiques et syntaxiques.
Ce livre n’a été publié qu’en 1992 et selon Pierre Vidal-Naquet qui l’a préfacé, il faut considérer ce livre « d’abord comme un document, comme un fossile qui réapparait après un enfouissement de plusieurs décennies ».
Nadine Heftler est décédée le 1er mars 2016.

HEFTLER Nadine, Si tu t’en sors... : Auschwitz, 1944-1945, préface de Pierre Vidal-Naquet, Paris, éd. La Découverte-témoins, 1992, 189 p.

PRESENTATION BIOGRAPHIQUE
Nadine Heftler donne peu d’informations sur ses origines.
Née le 22 juillet 1928 à Paris, Nadine est la fille unique de Gaston (né le 25 janvier 1891) et d’Hélène (née le 6 juillet 1900).
Socialement, la famille Hefler appartient à la bourgeoisie. C’est une famille juive par ses ascendants et parfaitement intégrée à la société française.
Dans le foyer familial on ne pratique pas. Le judaïsme est une « religion qu’elle ne connaît pas ». Son père a même été baptisé.
De son père, on sait qu’il était pilote de chasse pendant la Grande Guerre et qu’il a été décoré de la Croix de Guerre. Dans le civil, il était Directeur régional de la compagnie Singer à Strasbourg (société célèbre pour ses machines à coudre), pour l’Alsace. Nadine le dit intelligent, courageux, vouant une haine sacrée aux Allemands. Il est sélectionné pour la chambre à gaz dès son arrivée à Birkenau.
C’est là que pour la dernière fois, Nadine verra son père. C’est ici qu’espérant la retrouver "après" en France, il glisse à l’oreille de sa fille ces mots que Nadine n’oubliera jamais et qui feront le titre de ce livre :
« Tu sais si tu t’en sors, c’est une bien belle école.  »

De sa mère, femme au foyer, Nadine trace le portrait d’une personne au courage et à la fierté admirables. Les pages qui lui sont consacrées au cours du récit, nous permettent par la suite de mieux la connaître.
On apprend aussi que la famille s’est repliée à Lyon et qu’elle partage un appartement, Rue Saint-Polycarpe, avec la grand-mère, « s’étant cassée le col du fémur ».
Laurence Krongelb
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fiche de lecture N Heftler

Nadine est arrêtée à Lyon par la Gestapo, avec ses parents, le 13 mai 1944, alors qu’elle n’a pas 16 ans et tous trois sont déportés le 30 mai, à Birkenau (convoi 75). Séparée de son père à l’arrivée au camp, elle reste avec sa mère pendant quelques semaines, jusqu’à ce que cette dernière soit victime d’une sélection, au Revier, et gazée le 14 octobre. Elle travaille dans divers Kommandos dont l’Aussenkommando dans les champs, à Rajsko et, en janvier 1945, à l’Union Werke, une usine d’armement, à Auschwitz I. Entre temps, elle a passé deux mois, en novembre et décembre 1944, dans le Block d’enfants Kinderblock à Birkenau. Elle est libérée le 2 mai 1945 sur la route de Ludwiglust.
Nadine a fait des études de médecine.


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