Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Berlin la Rouge, la résistance

SA-Gefängnis Papestraße
mercredi 5 février 2014

Berlin, ville cosmopolite, avec de nombreuses usines et entreprises, de nombreux travailleurs. Comment les nazis sont-ils arrivés à mettre la main sur Berlin, à en faire une vitrine lors des Jeux Olympiques en 1936 et la capitale du IIIe Reich ?

Berlin capitale du Reich en 1871, est une ville industrielle avec les usines de Borsig, Siemens, Schering, AEG, AGFA, Knorr, à Wedding, Kreuzberg, Moabit, Mitte, Friedrichshain, Treptow. 2 millions d’habitants en 1914.

Berlin, 1918
Une révolte éclate à Kiel en octobre 1918, chez les marins. Le 9 novembre Guillaume II abdique. Le social-démocrate Scheidemann, depuis une fenêtre du Reichstag, proclame la République et au même moment depuis le balcon du château royal de Berlin, Karl Liebknecht proclame la République socialiste d’Allemagne. Une insurrection armée éclate. Corps-francs et révolutionnaires s’affrontent. Le groupe Spartakus crée le 29 décembre 1918, le Parti communiste allemand. La bataille de Berlin de janvier 1919 est un échec pour les révolutionnaires que Noske, social-démocrate, réprime avec l’aide des Corps-francs, des volontaires sociaux-démocrates, des forces policières et militaires de Berlin. Le 15 janvier 1919, au soir, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont pris. Ils sont assassinés dans la nuit par des hommes des corps-francs (des troupes hostiles à la démocratie, à la République, et qui fourniront les cadres du nazisme). Le cadavre de Rosa Luxemburg est jeté dans le Landwehrkanal. Le sang de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht sépare alors les deux partis de gauche, social-démocrate et communiste.

HAFFNER Sebastian, 1918, une révolution trahie, Bruxelles, Complexe, 2001.
DÖBLIN Alfred, Novembre 1918, une révolution allemande, Marseille, Agone, 2009.
LUXEMBURG Rosa, La brochure de Junius, la guerre et l’Internationale, éditions Agone et le collectif Smolny, 2014. Œuvres complètes, Introduction à l’économie politique, À l’école du socialisme, Le Socialisme en France. Agone 59, "Révolution et démocratie. Actualité de Rosa Luxemburg".
SALOMON Ernst von, Les Réprouvés, Paris, Omnia, 2011.

La conquête de Berlin par les nazis et la peur de Goebbels
"Berlin, 1,5 million d’habitants et 32 600 cochons" écrit Kästner en 1930.
Le Parti communiste recueille 32% des suffrages en 1932.

La prise du pouvoir par Hitler

Un régime de terreur. Haine contre un "ramassis d’intellectuels et de professeurs" ; haine contre les juifs ; haine contre les marxistes.

Comment réagit Berlin la Rouge face au national-socialisme ?
Durant l’année 1933, l’un des premiers groupes de résistants (sociaux-démocrates) à se structurer à Berlin est le Roter Stoßtrupp (L’ Unité de choc rouge), qui possède aussi des antennes dans d’autres villes. Le premier numéro du Roter Stoßtrupp paraît en avril 1933. Au total, quelques 40 000 écrits illégaux seront ainsi distribués. En novembre 1933, l’organisation est repérée et environ 240 personnes sont arrêtées.

1933-38-45 Brecht, Heuss, de Bernhard Wargin, Savigny Bahnhof

La "Nuit de Cristal"

http://www.cercleshoah.org/spip.php?article249

Novembre 1938
Le 5 novembre 1938, Herschel Grynszpan, un jeune juif de 17 ans vivant à Paris, s’introduit dans l’ambassade d’Allemagne 78 Rue de Lille, et tue le diplomate Ernst vom Rath. Hitler et Goebbels exploitent l’attentat pour lancer, le 9 novembre 1938, la "nuit de Cristal" (Reichskristallnacht ou Pogromnacht), Novemberpogrom, un grand pogrom en Allemagne et en Autriche, contre les juifs. 1 000 synagogues sont incendiées. Des juifs sont molestés et assassinés. Environ 30 000 hommes sont arrêtés et enfermés dans des camps de concentration.
http://www.stiftung-denkmal.de/ausstellungen/es-brennt.html

Walter Apelt : "Narrenhände beschmieren Tisch und Wände..." (Des mains de fous barbouillent les tables et les murs). Hier j’ai cassé la figure dans la Frankfurter Allee à un jeune hitlérien occupé à cochonner une boutique juive.

La Résistance au national-socialisme

Ben Wargin, photo U Schmoll, mars 2022

Non à Hitler !

La résistance du mouvement ouvrier et des syndicats allemands entre 1933 et 1945., une exposition de la Friedrich-Ebert-Stiftung.

Après l’interdiction du SPD, la Sopade (parti socialiste allemand en exil) continue la lutte depuis Prague 1933-39, Paris 1939-40, puis Londres 1940-45, malgré l’arrestation de nombreux dirigeants tombés aux mains des nazis.

Otto Wels, appela à voter contre la « Loi des pleins pouvoirs » Ermächtigungsgesetz, du 23 mars 1933, donnant à Hitler la possibilité de légiférer sans l’aval du Parlement et déclara : «  Nous, les sociaux-démocrates allemands, faisons le vœu solennel de défendre les principes d’humanité et de justice, de liberté et de socialisme ».
Les députés communistes ont déjà été exclus de l’Assemblée et arrêtés.

Travailleurs, employés et étudiants, Roter Stoßtrupp
Le CIDEM (civisme et démocratie) a traduit les panneaux de l’exposition :
http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/pdf/Katalog-Paris.pdf
Un livret sur l’exposition :
http://nonahitler.cidem.org/documents/livret.pdf

Baum, Stille Helden, Héros discrets,
Aide aux juifs persécutés sous le nazisme à Berlin

30 janvier 1933, la "prise du pouvoir" par Hitler

Gedenkort SA-Gefängnis Papestraße

Dès 1933, ce lieu sert de prison où l’on torture.

Les Caves des SA, Papestr.

http://www.gedenkort-papestrasse.de/start.html
un endroit occupé par des firmes où un mémorial a été créé.

Dans les caves de la caserne rue du général Pape

Guerre à la Guerre ! Ernst Friedrich

Métropole de la vie juive en Allemagne, Berlin a été particulièrement concernée par les mesures de la persécution des juifs.

Aide aux juifs
Rosenstrasse. La résistance des femmes allemandes
Aide aux juifs persécutés sous le nazisme à Berlin
La Rose Blanche, la résistance des étudiants allemands

Michael WILDT (Hrsg.), Christoph KREUTZMÜLLER (Hrsg.), Berlin 1933-1945. Stadt und Gesellschaft im Nationalsozialismus(ville et société sous les nazis), Siedler-Verlag 2013, 496 p.
http://www.randomhouse.de/Buch/Berlin-1933-1945-Stadt-und-Gesellschaft-im-Nationalsozialismus/Michael-Wildt/e414366.rhd
Comment les nazis ont-ils réagi à la prise du pouvoir par les nazis dans Berlin la rouge ? Comment ont réagi les camarades à la mise à l’écart d’une grande partie des citoyens.
Comment ils ont ressenti la guerre, les bombardements, le travail forcé, la vie dans la ville ?
Entre 1933 et 1945 Berlin était la capitale de la scène politique, sociale, et culturelle, ville des Jeux olympiques de 1936.

ANDREAS-FRIEDRICH Ruth, Der Schattenmann. Tagebuchaufzeichnungen 1938 - 1945, Suhrkamp, Berlin, 1947. L’homme de l’ombre, journal. (Onkel Emil)
DEUTSCHKRON Inge, Je veux vivre. Juive à Berlin 33-45, Le Centurion, 1984, 239 p.
FALLADA Hans, Seul dans Berlin (édition intégrale), Gallimard, coll. Folio, 2015
Seul dans Berlin, Hans Fallada
POELCHAU Harald, Die Ordnung der Bedrängten. Erinnerungen des Gefängnisseelsorgers und Sozialpfarrers, Teetz, 2003 (Souvenirs d’un pasteur à la prison de Tegel).
SCHNEIDER Peter, Encore une heure de gagnée, Comment un musicien juif survécut aux années du nazisme, Grasset, 2002 (Il s’agit du pianiste Konrad Latte).
WEISENBORN Günther, Une Allemagne contre Hitler, Le Félin, 2004 (Der lautlose Aufstand la Révolte silencieuse, RFA,1953).

N.M.