Mémorial Père Jacques - Avon
Le mémorial Père Jacques à Avon a été inauguré le 2 juin 2021, c’est une création décidée par la Province de Paris des Carmes Déchaux, pour honorer la mémoire du Père Jacques, « éducateur, prêtre, Résistant, déporté, apôtre martyr de la charité, Juste parmi les Nations », dans un petit bâtiment, autrefois préau du Petit Collège.
50 panneaux, photos, films, objets, archives... retracent, dans un parcours chronologique, la vie de Lucien Bunel né à Barentin le 29 janvier 1900. Ordonné prêtre du diocèse de Rouen en 1925, il préfère entrer dans l’ordre des Carmes Déchaux en 1931, sous le nom de Père Jacques de Jésus. Connaissant ses activités avec les jeunes, engagé dans le scoutisme, adepte des méthodes pédagogiques actives (par exemple : camp scout en Angleterre, mixte, protestants - catholiques). Le Père Louis de la Trinité (Georges Thierry d’Argenlieu) le charge de fonder le Petit Collège à Avon en 1934, où il pourra pratiquer ses méthodes pédagogiques.
Il entre dans un réseau de Résistance, pendant la guerre, en liaison avec des membres de la municipalité d’Avon. Il accueille en février 1943, 3 enfants juifs, sous de faux noms, dans son internat. La Gestapo, sur dénonciation, vient chercher le Père Jacques et ces 3 enfants, dans leurs classes respectives, le 15 janvier 1944. En partant, encadré par les soldats allemands, il adresse aux enfants qui restent un « AU REVOIR LES ENFANTS » qui deviendra le titre du film de Louis Malle, alors pensionnaire qui a vécu ces instants, gravés à jamais dans sa mémoire et qu’il a fait revivre dans un très beau film en 1987, à son retour d’Amérique.
Les enfants sont déportés à Auschwitz, ils ne reviendront pas ; le Père Jacques, lui, est déporté à Mauthausen et Gusen en Autriche, camps de concentration pour les NN. Épuisé, mais encore debout à l’arrivée des troupes américaines, il participe à la libération du camp, le 5 mai 1945. Il doit être hospitalisé et meurt, à l’hôpital Sainte-Elisabeth de Linz tenu par des carmélites. Son corps sera rapatrié et enterré dans le cimetière d’Avon. Ses compagnons de déportation témoignent tous de sa très riche personnalité et de son aide précieuse. Jean Cayrol est sûrement celui qui a le mieux magnifié sa mémoire par ses poèmes dont un large extrait est présenté.
Ce mémorial trace un parcours parfaitement organisé et mis en scène, permettant de suivre avec beaucoup d’intérêt, les différentes étapes, ne négligeant pas de donner les explications nécessaires pour tout public, pour comprendre ainsi l’histoire d’une vie.
Un procès en béatification est ouvert à Rome, depuis 1999.
Père Jacques de Jésus (1900-1945), fondateur et directeur du petit collège d’Avon.
Aleth Briat
APHG
Au revoir les enfants, film de Louis Malle, 1987, 103 min.
Maryvonne BRAUNSCHWEIG et Bernard GIDEL, Les déportés d’Avon, La Découverte, 1989
Le père Jacques, 1900-1945, carme à Avon
Les déportés d’Avon. Au revoir les enfants.