Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Le "train fantôme" du 3 juillet 1944 de Toulouse à Dachau

3 juillet-28 août 1944
samedi 9 juillet 2022

Train parti de Toulouse, avec des détenus du camp du Vernet d’Ariège, en passant par Bordeaux, Sorgues, Lyon, Sarrebrück, Dachau

Des résistants, des droits communs, des opposants politiques sont déportés à Dachau.
Le train erre du 3 juillet au 28 août 1944. De nombreuses évasions ont eu lieu.

Train fantôme, plaque à la synagogue de Bordeaux, photo UH
  • Ange Alvarez, "le premier évadé" du Train fantôme, est passé par la lucarne du wagon (voir la plaque à Sainte-Bazeille (Marmande).

Ange Alvarez, maquisard à 18 ans, évadé puis FTP, interné à la prison de Toulouse, envoyé dans un train de marchandises, avec 100 personnes, se faufille sous la lucarne voilée par des fils barbelés.
Le train part lentement à Sainte-Bazeille, Ange Alvarez se laisse glisser et saute. Secouru par les familles Vidal et Bereza, il gagne le maquis de Saint-Vivien.

Il fera partie de l’opération du Val d’Aran pour combattre Franco. Il retourne dans le Gard, est menacé d’expulsion, mais soutenu par les résistants gaullistes, il reste et devient français en 1975.
https://www.sudouest.fr/lot-et-garonne/sainte-bazeille/sainte-bazeille-un-hommage-tres-emouvant-a-ange-alvarez-11552360.php

  • Les Résistants du Train Fantôme. Un film de Jorge Amat et Guy Scarpetta, 2016.
Les Résistants du train fantôme

L’histoire des résistants du Train fantôme est vue à travers le personnage de Guido Palmino, grand-père de Guy Scarpetta, résistant d’origine italienne, combattant dans la zone d’influence du maquis dirigé par Georges Guingouin. Il a été arrêté à la fin de 1942, interné au camp du Vernet en Ariège, où étaient parqués les « étrangers indésirables ». Ce train, parti de Toulouse le 3 juillet 1944, contenant 750 déportés (150 détenus de la prison Saint-Michel et 403 prisonniers du camp du Vernet, en Ariège) avec un arrêt de 28 jours à Bordeaux et un détour par le Vaucluse, a mis deux mois pour parvenir à Dachau pendant l’été 1944. Il y eut de nombreuses évasions. 536 d’entre-eux arriveront à Dachau, et seulement la moitié survivront.

Train fantôme, Gare Saint Jean Bordeaux
Photo Marie Bellin, 16 juillet 2022

Parmi les hommes et femmes déportés, des membres de la 35e brigade FTP-MOI, Jacob Insel, Claude et Raymond Lévy [1], Schimmel Gold, François Lafforgue, Albert Lautman du réseau Françoise [2], Conchita Ramos, et bien d’autres.

L’imam de la mosquée de Paris, Abdelkader Mesli, résistant qui a fourni à Paris des certificats de religion musulmane permettant à des juifs séfarades d’échapper aux nazis a fait parti des déportés du train fantôme.

Plusieurs prisonniers ont été pris comme otages et fusillés au camp de Souge, le 1er août 1944.
Fusillés du Camp de Souge, à Martignas-sur-Jalle (33)

Le trajet et les jours :
http://www.lesdeportesdutrainfantome.org/

https://www.facebook.com/museeresistance.hautegaronne

Sur les traces des déportés du train fantôme :
https://www.lettreducheminot.fr/culture/histoire-traces-deportes-train-fantome/

Transport parti le 3 juillet 1944 de Toulouse et arrivé le 28 août 1944 au KL Dachau site de la FMD
fondation pour la mémoire de la déportation.
Les noms, nationalités... :
http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.261.

Le rôle de la SNCF dans la Déportation
Gerhard Bökel, Der Geisterzug, die Nazis und die Résistance, Frankfurt am Main, Brandes-Apsel, 2017

Gerhard Bökel, Le train fantôme, les nazis et la Résistance : Témoignages et documents historiques à l’époque de l’occupation dans le sud de la France, Brandes-Apsel, 2018

Gerhard Bökel, Bordeaux und die Aquitaine im zweiten Weltkrieg. Nazibesatzung und Kollaboration, Widerstand der Résistance und bundesdeutsche Nahkriegskarrieren, Frankfurt am Main, Édition Brandes-Apsel, 2022
NM

[1Raymond, Alias "Jeannot", en 1940 : 17 ans, Etudiant, organisation Combat - 35e Brigade MOI Marcel Langer, Marc Levy, Les Enfants de la liberté, Ed. Robert Laffont, 2007, évadés tous les deux.

[2Marie-Louise Dissard, dite « Françoise » Résistance à Toulouse