Le mémorial national de la prison Montluc
Une exposition : Les traces - Histoire d’une prison, Montluc 1921-2010
En 1921, près du fort de Montluc, la prison militaire de Montluc, ouvre ses portes avec 122 cellules et 5 places pour des officiers. La prison militaire, peu utilisée, est rattachée à la justice civile en 1926 et ferme en 1932.
Pendant la Seconde Guerre mondiale
- en décembre 1939, la prison de Montluc est réouverte pour des détenus politiques, des militants communistes, suite à la signature du pacte germano-soviétique.
- Prison militaire du régime de Vichy de 1940 à 1943
– un outil au service de Vichy pour les indésirables, insoumis, communistes, résistants.
Cf. les dessins de Frank Séquestra sur ses conditions de détention.
- 8 janvier 1943-24 août 1944
La prison est occupée par les nazis de janvier 1943 jusqu’au 24 août 1944.
Elle est sous le contrôle de la Gestapo et de Klaus Barbie. La prison devient un lieu d’internement de résistants, un réservoir d’otages. La prison est surpeuplée. Des cellules de 4m2 peuvent alors accueillir jusqu’à huit détenus.
– La prison de Montluc est pour Lyon et sa région, la voie vers les déportations de répression et de persécution et les exécutions.
Le 6 avril 1944, les enfants d’Izieu sont emmenés à la prison Montluc avant d’être déportés vers Drancy puis vers les camps d’extermination.
Les résistants, opposants politiques et réfractaires aux STO sont transférés vers les camps de transit de Compiègne et Romainville avant une déportation dans les camps de concentration allemands.
79 personnes entre octobre 1943 et juillet 1944 sont fusillées sur le stand de tir de La Doua à Villeurbanne.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/la-doua
Lieu d’internement de près de 10 000 hommes, femmes et enfants durant l’occupation allemande, et notamment des enfants d’Izieu, de Jean Moulin, Raymond Aubrac, ceux arrêtées le 21 juin 1943 à Caluire dans la maison du docteur Dugoujon, et de Marc Bloch.
Parmi les internés
Nadine Heftler
Simone Lagrange
Joseph Monjaret
Mila Racine
Charles Palant
Marcel Dassault
L’évasion d’André Devigny, résistant à Lyon, interné à la prison Montluc en août 1943, a inspiré le film Un condamné à mort s’est échappé ou Le vent souffle où il veut, de Robert Bresson, 1956
Bruno PERMEZEL (dir.), Montluc, antichambre de l’inconnu : 1942-1944, Lyon, BGA Permezel, 1999, 296 p.
Photos : Voyage à Lyon de l’AFMD de Seine et Marne, 2018, Chantal Baudet et Maryvonne Braunschweig.
Après la Libération
- Libération-épuration, Août 1944–1947 collaborateurs et criminels de guerre allemands et français
- 1947-1958
devient prison civile à partir de 1947
- 1958-1962 guerre d’Algérie
lieu de détention pour les condamnés à mort du FLN et MNA et pour femmes sympathisantes des mouvements de libération.
Entre septembre 1959 et janvier 1961, onze Algériens, membres du FLN sont guillotinés à Montluc.
– 1962-2009
objecteurs de conscience, témoins de Jéhovah et autres
En 1983 Klaus Barbie est incarcéré à la prison de Montluc
En 1997 fermeture de la prison pour hommes.
La maison d’arrêt pour femmes est fermée en 2009.
Le Mémorial National de la prison de Montluc ouvre ses portes au public en 2010 avec pour objectif de rendre hommage aux milliers de Résistants, Juifs, et otages, victimes des nazis et de Vichy, pendant la période de la Seconde Guerre mondiale, et de mieux comprendre la mise en place des politiques de répression et de persécution de 1939 à 1944.
http://www.memorial-montluc.fr/
Marc André, Une prison pour mémoire. Montluc, de 1944 à nos jours , ENS édition, 2022