Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

CNRD 2020-21 : 1940. Entrer en résistance. Comprendre, refuser, résister

Les mots du sujet, par Martine Giboureau
samedi 23 mars 2019

Afin de tenir compte des difficultés engendrées par l’épidémie de COVID-19, sur proposition conjointe de l’inspecteur général présidant le comité national des correcteurs et du directeur général de l’enseignement scolaire, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a décidé que le thème de la session 2019-2020 du Concours national de la Résistance et de la Déportation sera prolongé en 2020-2021. En clair : thème reconduit.
En conséquence, seront mises en œuvre les dispositions suivantes :
L’épreuve écrite du concours se tiendra dans le courant du mois de mars 2021.
Les travaux collectifs seront remis à la fin du mois de mars 2021.

Musée des Invalides, exposition "1940 ! Paroles de rebelles" prolongée jusqu’au 28 février 2021 !

CNRD 2019 – 2020 ; les mots du sujet
Les mots du sujet renvoient à de multiples pistes et les enseignants comme les élèves devront cette année encore ne pas chercher à « tout » traiter.
Les bornes chronologiques sont de mai 1940 à fin mars 1941 pour le comité de rédaction du sujet. Cf. ajouts, après le tableau.

1940. Entrer en résistance. Comprendre, refuser, résister

Cette formulation est étrange puisqu’il y a une répétition : résistance/résister. Si le cadre chronologique semble précis (une année, donc du 1er janvier au 31 décembre) (en fait de mai 1940 à mars 1941) le cadre géographique n’est pas donné. On peut donc penser que la réflexion concerne certes la France, mais aussi l’ensemble de l’Europe, voire le monde !

Les mots du sujet renvoient à de multiples pistes et les enseignants comme les élèves devront cette année encore ne pas chercher à « tout » traiter, tenter de définir une problématique moins ambitieuse et trouver des exemples dans leur région.

Si vous avez des questions vous pouvez passer par la case "contact" en haut à droite.

Les mots du sujet

  • Premier mot : 1940

1940 est bien sûr une année particulièrement complexe, pour la France comme pour l’ensemble de l’Europe voire le monde.
http://www.ajpn.org/1940.html

Les temps forts sont différents d’un pays à un autre. Pour la France, on peut noter la guerre éclair et l’armistice d’où les deux enjeux très importants, les prisonniers de guerre et la nouvelle organisation du territoire métropolitain (les colonies françaises deviennent un espace stratégique majeur), l’installation du Régime de Vichy, la ligne de démarcation, les premiers décrets antisémites, les débuts de la collaboration, les premiers actes de résistance. (voir dans le tableau chronologique ci-dessous les faits indiqués en gras)

Mais, pour l’ouest de l’Europe, le Royaume-Uni reste en guerre et subit la bataille d’Angleterre. À l’est et au nord de l’Europe, l’Allemagne nazie et l’URSS imposent leurs occupations. Le Japon continue son expansion en Asie du sud-est. Ni l’URSS ni les États-Unis ne sont en guerre !

moisAspects militaires ; les fronts, les mouvements des arméesFrance : aspects politiques, institutionnelsReste du mondeFormes de résistances aux événements, aux décisions politiques
janvier  : le Danemark, la Norvège et la Suède affirment leur neutralité 20 janvier : les députés communistes sont déchus. 8 janvier : début du rationnement au Royaume-Uni. 26 janvier : les États-Unis résilient le traité de commerce et de navigation conclu avec le Japon en 1911.
février 8 février 1940 : les Allemands créent dans la partie nord-est de Lodz un ghetto
mars 12 mars : la Finlande battue signe un traité de paix. Le pays doit céder 40.000 km² de son territoire à l’U.R.S.S et déplacer 12% de sa population 10 mars 1940 : décret et arrêté interministériels paraissent au journal Officiel, fixant la date du recensement et les conditions d’établissement des cartes de rationnement. 21 mars : Paul Reynaud devient Président du Conseil. 28 mars 1940 : La France et le Royaume-Uni s’engagent à ne pas signer de paix séparée avec l’ennemi allemand. 18 mars : au col du Brenner, conférence entre Adolf Hitler et Benito Mussolini.
avril 9 avril : les Allemands envahissent le Danemark et la Norvège. Les combats (bataille navale puis terrestre) dans la région de Narvik s’étendent entre le 9 avril et le 8 juin 1940 6 avril : Albert Lebrun signe le décret interdisantla circulation des nomades et les assigne à résidence. 27 avril : Le Reichführer SS Heinrich Himmler ordonne la construction du camp d’Auschwitz. 30 avril : les juifs, soit un tiers de la population de Lodz, sont enfermés dans le ghetto dorénavant clôturé.
mai 10 mai : attaque éclair (Blitzkrieg) de l’Allemagne sur les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg ; début de la bataille de France. 21 mai – 4 juin : évacuation par Dunkerque vers le Royaume-Uni (opération Dynamo) 4 mai : Rudolf Höss est nommé commandant d’Auschwitz. 10 mai : Winston Churchill devient Premier ministre en Angleterre 20 mai ; une tren­taine de criminels de droit commun de nationalité allemande sont transférés du camp de Sachsenhausen à Auschwitz pour encadrer les futurs détenus. 3 mai : le roi de Norvège Haakon VII quitte son pays et se réfugie à Londres. 13 mai : Wilhelmine, reine des Pays-Bas, s’exile à Londres avec son gouvernement28 mai : le gouvernement belge se réunit à Poitiers
juin 10 juin : L’Italie déclare la guerre à la France Le 11 juin : les Italiens effectuent un premier bombardement sur l’île de Malte. 14 juin : Les Allemands entrent dans Paris, déclarée « ville ouverte ». 17 juin : À 12h30, le maréchal Pétain annonce aux Français qu’il a demandé les conditions d’armistice. 19-20 juin : des tirailleurs sénégalais occupent une position stratégique pour résister à l’ennemi nazi à Chasselay . L’affrontement dure deux jours. La réaction des Allemands, vainqueurs, est terrible [1]. 22 juin : Armistice avec l’Allemagne.

24 juin : Armistice avec l’Italie.

8 juin : Le front étant totalement disloqué, début de l’exode des civils français du Nord vers le Sud à la suite des Belges.10 juin : Le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux. 16 juin : Philippe Pétain devient Président du Conseil et Camille Chautemps vice-président du Conseil après la démission de Paul Reynaud. Le général Weygand devient ministre de la Défense nationale et Paul Baudoin ministre des Affaires étrangères.
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14 juin : un premier convoi de 728 Polonais, dont des juifs arrive à Auschwitz. 27 juin : le gouvernement roumain, mené par le roi Carol II accepte de céder la province pétrolifère de Bessarabie à l’URSS. Le Maréchal Ion Antonescu, leader fasciste, accède au poste de Premier Ministre. 12 juin 1940 : le gouvernement polonais en exil quitte Angers pour se rendre en Grande-Bretagne rejoint par 20 000 combattants Polonais. 17 juin : à la préfecture de Chartres, des officiers allemands demandent à Jean Moulin de signer un texte condamnant de prétendus méfaits des troupes africaines. Jean Moulin refuse. Il est arrêté et dans la nuit, désespéré, tente de se suicider en se tranchant la gorge. 17 juin : Le général de Gaulle quitte Bordeaux pour Londres où il est reçu par Churchill. 18 juin : Appel du Général de Gaulle, acte fondateur de la France libre. 21 juin : le Massilia embarque vingt-sept parlementaires à destination de Casablanca. 28 juin : Le gouvernement britannique reconnaît officiellement le général de Gaulle comme « Chef des Français libres ».
juillet 3 juillet : Bataille de Mers el Kebir. La flotte française est détruite par la Royal Navy. 11 juillet : début de la bataille d’Angleterre. La Luftwaffe bombarde les convois de navires anglais qui transitent par la Manche, ainsi que les côtes du sud de l’Angleterre. 1er juillet : Le gouvernement français s’installe à Vichy. 4 juillet : Le gouvernement français décide de rompre les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne. 9 juillet : Par 398 voix contre 3 la Chambre des députés et par 230 contre 1 le Sénat décident qu’il y a lieu de réviser les lois constitutionnelles. 10 juillet : Par 569 voix contre 80, l’Assemblée Nationale délègue le pouvoir constituant au maréchal Pétain. 11 juillet : Promulgation des Actes constitutionnels. Le maréchal Pétain prend le titre de chef de l’État français. Fin de facto de la Troisième République, début du régime de Vichy. Le Sénat et la Chambre des députés sont « ajournés jusqu’à nouvel ordre ». 12 juillet : Pierre Laval est nommé vice-président du Conseil. Remaniement ministériel.30 juillet : création des Chantiers de la jeunesse
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21 juillet : l’U.R.S.S annexe l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie, comme convenu dans le traité de 1939 signé avec le IIIe Reich.
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22 juillet : Ralliement des Nouvelles-Hébrides au général de Gaulle.

26 juillet : Ralliement de la Côte d’Ivoire au général de Gaulle.
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août 24 au 25 août : premier bombardement allemand sur la ville de Londres. 7 août : L’Alsace et la Lorraine sont annexées au IIIe Reich.Les Allemands imposent l’internement des « Tsiganes » en zone libre dans des camps : 25 camps existent en août 1940 30 août : La Roumanie cède la Transylvanie du nord au Royaume de Hongrie, et rend la Dobroudja du Sud à la Bulgarie, le 7 septembre 1940 1er août : Des filières d’évasions de prisonniers se constituent en Alsace.

2 août : Le général de Gaulle est condamné à mort par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand. 2 août : le mouvement « Ceux de la Libération » est créé par Maurice Ripoche, Maurice Nore et Yves Chabrol. Le mouvement tire son nom des premières lignes du manifeste de Ripoche et ses amis : "Français, nous serons ceux de la Libération" (diffusé en octobre 1940). 7 août : Accord entre de Gaulle et les Anglais sur l’organisation des Forces française libres. 26 août : Ralliement du Tchad à la France libre.

27 août : Ralliement du Cameroun à la France libre.

28 août : Ralliement du Congo à la France libre.

août 1940 : Henri Frenay et Berty Albrecht créent un début de réseau, le Mouvement de libération nationale (MLN) et diffusent un Bulletin d’information et de propagande.Août : Varian Fry arrive à Marseille avec une liste de 200 noms d’artistes, écrivains et universitaires, menacés en raison de leurs opinons antinazies ou parce qu’ils sont juifs.

septembre 07 septembre : Début du Blitz sur Londres et les villes anglaises (Coventry et Birmingham seront quasiment rasées). 13 septembre : 250.000 soldats italiens attaquent depuis la Libye, les unités anglaises d’Égypte. 22 septembre : le Japon occupe partiellement le Tonkin. L’Indochine française se retrouve de fait sous la tutelle du Japon. Dans le même temps, la Thaïlande attaque le Cambodge et le Laos. Septembre : création de la Continental-Films, société de production cinématographique « de droit français à capitaux allemands » par Joseph Goebbels, [ministre de la Propagande du IIIème Reich. 23 septembre : instauration des cartes alimentaires. 27 septembre : Ordonnance allemande sur les mesures contre les Juifs en zone occupée, définissant la qualité de Juif. Recensement des juifs (« fichier Tulard »), écriteau « Juif » sur les magasins tenus par des Juifs 6 septembre : En Roumanie, coup d’État qui aboutit à l’abdication et à l’exil de Carol II au profit de son fils de 19 ans Michel _Ier_(roi_de_Roumanie)], qui redevient donc roi, mais dépourvu de tout pouvoir.27 septembre : L’Allemagne, l’Italie et le Japon signent le pacte d’alliance ’tripartite’ 20 septembre : le gouvernement belge se reconstitue à Londres
octobre 28 octobre : sans en avoir averti Hitler, le Duce décide de lancer la conquête de la Grèce. 4 octobre : à la demande de l’occupant, le gouvernement de Vichy interne les Tsiganes de la zone occupée. 6 octobre : La censure de Vichy interdit l’exploitation en salle des « films d’incitation à la haine contre l’Allemagne ». Parmi ces films : La Grande Illusion de Jean Renoir, Salonique, nid d’espions de Georg Wilhelm Pabst, Entente cordiale de Marcel L’Herbier. 7 octobre : Abrogation du décret Crémieux de 1871. La nationalité française est retirée aux Juifs d’Algérie. 18 octobre : Publication au Journal Officiel du « Statut des Juifs ». 20 octobre : arrêté organisant la répartition catégorielle des consommateurs (droits différents selon les catégories quant aux restrictions de ravitaillement) 24 octobre : Rencontre Pétain-Hitler à Montoire. 30 octobre : Pétain annonce à la radio la collaboration.
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12 octobre : mise en œuvre du ghetto de Varsovie (achevé le 16 novembre). 22 - 23 octobre : Déportation des 7 700 Juifs de Bade, de la Sarre et d’Alsace vers la zone libre de la France où ils sont internés, à Gurs (Aktion Bürckel). 23 octobre : Hitler rencontre Franco. L’Espagne reste neutre. 8 octobre : En Roumanie, des maquis se mettent en place en réaction à l’entrée des troupes allemandes dans le pays. 27 octobre : Création, à Brazzaville, par le général de Gaulle, du Conseil de défense de l’Empire.Octobre-novembre : à Clermont-Ferrand, Emmanuel d’Astier de La Vigerie fonde ce qui s’appelle d’abord la Dernière Colonne, puis Libération de zone sud (ou libération-sud)
novembre 10 novembre : la Royal Navy lance un raid aéronaval sur une base de Tarente. 3 novembre : Obligation pour les juifs polonais du Gouvernement général de porter l’étoile jaune. 5 novembre : réélection de Roosevelt. 15 novembre : Le ghetto de Varsovie se referme sur 400 000 Juifs. Celui de Krakow sur 70 000 Juifs. 8 novembre : manifestation devant le Collège de France contre l’arrestation du professeur Paul Langevin (qui avait eu lieu le 30 octobre). 11 novembre : manifestation lycéens et étudiants contre l’occupant allemand sur les Champs-Élysées. Novembre : premier numéro de la feuille clandestine, L’Université Libre.
décembre 9 décembre : début de la riposte des Britanniques à l’invasion italienne de l’Égypte 1er décembre : premier numéro du journal Libération-Nord, qui marque le point de départ d’un mouvement qui deviendra le plus important de la zone Nord. Décembre : Georges Politzer lance un appel « Aux intellectuels français » pour qu’ils constituent des « comités de résistance » 22 décembre 1940, Honoré d’Estienne d’Orves réseau Nemrod en Bretagne

mai 1940 – mars 1941

‘’Certaines sources présentent une modification des bornes chronologiques du sujet, proposant dorénavant «  mai 1940 – mars 1941 ». Toutefois l’intitulé officiel continue de cadrer le sujet sur « 1940 ».
Ces deux nouvelles bornes semblent orienter fortement les recherches des élèves vers les aspects militaires : en effet « mai 1940 » vise à concentrer le sujet sur la partie occidentale de l’Europe où effectivement se produit le tournant majeur de l’invasion allemande sur Pays-Bas, Belgique, France.
Quant au choix de mars 1941, il s’agit manifestement de mettre l’accent sur la résistance militaire en Afrique puisque le 1er mars l’Oasis de Koufra est définitivement prise par le colonel Philippe Leclerc de Hauteclocque et le 2 mars 1941, Philippe Leclerc prête avec ses hommes le « serment de Koufra » : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg.  »

Ces deux nouvelles bornes pourraient conduire les élèves à privilégier les aspects militaires de la résistance à l’Allemagne nazie, ce qui serait à nos yeux une réduction dommageable de la réflexion sur «  entrer en résistance, comprendre, refuser, résister  ».
Si les élèves suivent ce nouveau cadrage chronologique, il leur est nécessaire de réfléchir à ce qu’il s’est passé au début de l’année 1941. Nous proposons les pistes suivantes (source : Wikipidia) :
début de l’année 1941

  • En France
    Janvier : Publication du premier numéro des journaux de la résistance française Valmy et Libération.
    3 janvier : réouverture de l’université de Paris fermée à la suite des troubles du 11 novembre 1940
    22 janvier : démantèlement du groupe du musée de l’Homme. Henri Frenay renforce le Mouvement de Libération nationale (MLN).
    29 mars : le gouvernement de Pétain à Vichy crée le Commissariat général aux questions juives, confié à Xavier Vallat.
    mars 1941 : le réseau de la confrérie Notre-Dame établit la première liaison radio avec Londres https://fr.wikipedia.org/wiki/Confrérie_Notre-Dame 
     
  • Hors de France
    4 mars : débarquement de troupes britanniques en Grèce pour poursuivre les combats contre les Italiens.
    7 mars : La conquête de la Somalie italienne par les Britanniques est achevée. Dès le 23 mars, ils reprennent le contrôle de la Somalie britannique.
    26-27 mars : Coup d’État en Serbie, renversant le gouvernement pro-allemand du régent, le prince Paul qui s’exile. Ce putsch militaire anti-allemand, dirigé par le général Simovic, dénonce le pacte avec l’Axe, fait arrêter les ministres. Pierre II prend le pouvoir. En conséquence, Hitler décide l’invasion de la Yougoslavie, invite Horthy à se joindre à l’attaque et donne une directive pour conquérir la Yougoslavie par une guerre éclair, en collaboration avec l’Italie, la Bulgarie et la Hongrie. 
    30 mars : Adolf Hitler déclare à ses généraux que la guerre à l’Est sera une guerre d’extermination.

Pour en savoir plus

De nombreux articles de notre site développent certains de ces événements aspects, entre autres :
Les ghettos : Le ghetto de Lodz, "Jakob le menteur" et Jurek Becker
Témoignages sur les ghettos
L’appel du 18 juin
Le Massilia : Le piège du Massilia en juin 1940, premières résistances, premiers procès politiques
http://mjp.univ-perp.fr/france/massilia.htm pour la liste des élus qui sont à bord du bateau.
Comment sont-ils devenus résistants ? Comment sont-ils devenus résistants ? de Robert Gildea
Communiquer pour résister Communiquer pour résister : L’art en guerre
Le Régime de Vichy, année 1940
Des communistes s’engagent dans la résistance dès 1940, le PCF clandestin, il s’engage dans la lutte armée en août 1941.

Varian Fry :
De nombreux intellectuels allemands s’étaient réfugiés à Sanary. Dès l’automne 1939, beaucoup sont internés puis libérés quelques semaines plus tard. Avec l’aide de l’American Rescue, dirigée par Varian Fry, la plupart partent en Amérique via le Portugal et l’Espagne. Une deuxième vague d’internement suit en mai-juin 1940. Certains toutefois, comme Franz Werfel ou Walter Bondy restent à Sanary ou dans les environs. (extrait de la brochure « Sur les pas des Allemands et Autrichiens en exil à Sanary 1933 – 1945 »)
http://www.toutsanary.fr/histoire3/?p=68
Varian Fry, "l’homme des visas"
Marseille, années 40, Mary Jane Gold

  • Deuxième mot : entrer en résistance

Cette expression renvoie à l’idée de s’opposer aux décisions officielles. On peut « entrer en résistance » frontalement, ouvertement, comme de façon clandestine. Dans la colonne de droite du tableau chronologique, on trouve des exemples divers :

  • Exemples d’opposition frontale, ouverte :
    - Le refus de Jean Moulin
    - les prises de position du Général de Gaulle, les ralliements dont il a bénéficié
    - l’exil des gouvernements de pays occupés
    - les manifestations du 8 et 11 novembre
    11 novembre 1940, résistance des étudiants
  • Troisième mot : comprendre

« Comprendre », c’est être capable d’analyser une situation, saisir le sens d’un événement à court, moyen et long termes, concevoir par l’esprit, l’intelligence la signification d’un fait. C’est pouvoir percevoir l’origine, les buts, les raisons d’une décision. Pour cela, il faut avoir accès à un maximum d’informations. ‘’Comprendre’’ en 1939, au début de 1940, en mai-juin 1940, à la fin octobre 1940 et ‘’comprendre’’ aujourd’hui ne conduisent pas aux mêmes analyses ni aux mêmes conclusions !

Pendant l’année 1940, une majorité de Français ont eu successivement pour préoccupations essentielles (voire exclusives) la drôle de guerre, l’invasion allemande et l’exode, les prisonniers de guerre, les bouleversements politiques, les débuts de la collaboration, les débuts du rationnement. De Gaulle était quasiment inconnu, Pétain était le « vainqueur de Verdun ». Les images « choc » montraient les ponts détruits, les mitraillages des colonnes de civils, la foule frappée de stupeur regardant défiler les Allemands sur les Champs-Elysées, les premières queues devant les boutiques … Les historiens aujourd’hui privilégient de nombreux autres thèmes d’analyse, de compréhension : les premiers résistants (ceux partant pour l’Angleterre et ceux restant sur le territoire français), les camps d’internement, les décrets contre les juifs, les communistes, les Tsiganes …

Qui et quand doit-on « comprendre », que doit-on « comprendre » ? Pour réfléchir à ce mot, nous allons rester sur le cas français.

  • avant guerre et pendant la ‘’drôle de guerre’’, analyses divergentes sur la dangerosité de l’Allemagne nazie et celle de l’URSS et en conséquences, sur les choix politiques, diplomatiques et les choix militaires à faire. Ces analyses et choix d’action concernent aussi bien les responsables politiques, l’état-major, que les citoyens de base.
  • juin 1940 : analyses divergentes sur la situation militaire entre ceux qui veulent cesser le combat et ceux qui pensent qu’on peut le continuer en particulier en Afrique du Nord, grâce aux Britanniques puis aux États-Uniens.
  • après juillet 1940 : analyses divergentes sur les choix de Pétain : double jeu ou réelle volonté de suivre l’Allemagne nazie dans ses choix stratégiques, idéologiques ?
  • analyses divergentes sur les moyens d’action à mettre en œuvre pour ceux qui n’acceptent pas l’occupation du territoire, la collaboration, le statut des juifs … Cela même directement au quatrième mot : refuser
  • Quatrième mot : refuser

De nouveau, la chronologie et l’angle de départ de l’analyse sont très importants. Les gouvernements, l’état-major et les citoyens de base ne sont pas amenés à « refuser » la même chose selon qu’on se place au début de l’année, en mai-juin ou à la fin de 1940. De nouveau, si on se centre sur la France, divers refus sont à prendre en compte :

-Refuser la défaite et l’armistice
- Refuser la fin de l’alliance avec les Britanniques
- Refuser l’occupation du territoire français
- Refuser la collaboration
- Refuser la politique antisémite
- Refuser les difficultés de la vie quotidiennes et les contraintes de plus en plus nombreuses, que ce soit en zone ‘’libre’’ ou en zones occupées

  • Cinquième mot : résister

extraits de l’article CNRD 2016, Résister par l’art et la littérature : quelques définitions et synonymes de « résister »

D’après le Petit Robert :
* ne pas céder sous l’effet d’une force ; faire effort contre l’usage de la force ; s’opposer à une attaque par les moyens de la guerre
* ne pas être détruit, affaibli par ce qui menace ; supporter sans faiblir ce qui est moralement pénible, dangereux ; s’opposer à ce qui contrarie les désirs, menace la liberté
* se maintenir, survivre

D’après le Dictionnaire des synonymes Larousse :
* se débattre, se défendre, faire face, faire front, lutter, ne pas céder (d’un pouce, d’une semelle), réagir, tenir bon
* se cabrer, désobéir, s’insurger, ne pas se laisser faire, s’opposer, se révolter, tenir tête, regimber, défier, affronter, combattre, lutter
* supporter, ne pas se laisser abattre, tenir le coup, tenir le choc

Après l’armistice, il n’est pas évident de comprendre la situation, de faire face aux difficultés et de se lancer dans la résistance active.
https://www.reseau-canope.fr/cndpfileadmin/pour-memoire/les-annees-noires-1940-1945/un-peu-de-lumiere-durant-les-annees-noires-la-resistance/les-origines/

Les multiples formes de résistance qui ont eu lieu pendant toute la guerre et débutent en France dès juin 1940 apparaissent nettement dans les différentes définitions et liste de synonymes indiquées ci-dessus :

- résistance active : En 1940, avant l’armistice, il y a bien sûr les divers exemples de résistance acharnée face à l’armée allemande, comme ce fut le cas des tirailleurs sénégalais à Chasselay
http://tirailleurs-senegalais.fr/ ;
https://www.lyoncapitale.fr/Culture/Juin-1940-les-tirailleurs-senegalais-sont-massacres-a-Chasselay/
Julien FARGETTAS, Juin 1940. Combats et massacres en Lyonnais , Poutan Éditions, 2020

- Mais on peut penser que le sujet proposé pour le concours de la résistance et de la déportation est plus lié aux résistances face à Vichy et aux Allemands, nazis : choisir de lutter par divers actes (lutte armée ; conception, réalisation et diffusion de supports de propagande ; entraide en fournissant des faux-papiers, des caches, de la nourriture …)

- résistance passive : ne pas participer à ce qui est proposé/imposé par les occupants, les nazis, les collaborateurs, le régime de Vichy.

Les partisans :

Je n’étais pas planqué à l’état-major. Moi, je suis un chef partisan. Le chef des partisans est au combat. Georges Guingouin, résistant dès 1940.

- résistance à la torture, à la mort programmée = énergie/réflexes pour survivre

BBC : 19 novembre 1940 : une seule voie, la Résistance
http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2015/11/19/19-novembre-1940-une-seule-voie-la-resistance/

En 1940, ce ne sont que les balbutiements de ces diverses formes de résistances et en France la résistance à la mort programmée n’est dans aucun esprit mais cela commence à être essentiel dans les ghettos.
"Regards sur les ghettos"

Le 16 novembre 1940, l’Ordre de la Libération est créé par le général de Gaulle à Brazzaville. Un seul titre, celui de Compagnon de la Libération, et un insigne unique, la Croix de la Libération.

Face à ce foisonnement de pistes de recherche soulevées par le sujet du CNRD 2019-2020, les élèves doivent se montrer modestes et définir une problématique très précise qui sera leur fil conducteur pour l’ensemble de leurs recherches et la conception de leur production finale.

Écrivains et cinéastes

1940 en Europe de l’ouest vue par les écrivains et les cinéastes

Pour approcher les réalités quotidiennes de cette année 1940, les œuvres littéraires et cinématographiques, autres que documentaires, peuvent être utiles, voire un point de départ du travail collectif dans le cadre du CNRD. Voici une petite sélection d’œuvres à proposer aux élèves.

Quelques œuvres créées pendant l’année 1940  :

’ Par son admirable sincérité, par la probité d’une logique qui habille tous les faits, tous les hommes, tous les propos sur mesure, Déposition est pour l’historien un des témoignages les plus directs et les plus précieux dont il puisse disposer pour recomposer l’évolution des esprits dans un coin de terre française, entre les temps nauséeux de l’armistice stagnant et cette grande année de la Libération. ’
Lucien Febvre, Les Annales, 1948

  • BLOCH Marc, L’étrange défaite, première édition en 1946, Paris, Gallimard, « Folio/histoire », 1990, préface de Stanley Hoffmann et avant-propos de Georges Altman. https://blogthucydide.wordpress.com/2012/04/25/letrange-defaite-de-marc-bloch/
    Ce texte, écrit à chaud dans l’été 1940, est une analyse implacable de la défaite française [2] . Marc Bloch qui, bien que déjà âgé, s’était volontairement engagé dans les combats de la Bataille de France, a vécu la débâcle française. Il tente de démêler les responsabilités militaires et politiques de cet échec mais en profite aussi pour présenter, à la première personne, le témoin qu’il est. Ce texte ne sera publié que de manière posthume, après son exécution en 1944 par les Allemands, en 1946 au éditions ’Franc-Tireur’. Il est devenu, depuis quelques années, le texte de référence des historiens de l’histoire du temps présent.
  • Carnets de la drôle de guerre de Jean-Paul Sartre paru en 1983 chez Gallimard puis en 1995 à la NRF (édition augmentée d’un carnet inédit)

Écrits pendant sa mobilisation en Alsace (service météorologie), lors de la seconde Guerre mondiale entre septembre 1939 et juin 1940. Ils ont été publiés par Gallimard en 1983. D’après sa fille adoptive, Arlette Elkaim-Sartre, ’Sartre a voulu que ce soit le témoignage d’un soldat quelconque sur la guerre et la tournure bizarre qu’elle prenait, sur cet état de mobilisation oisive où on l’avait plongé avec des millions d’autres’’. ’Je faisais une guerre à mon image : bourgeois, j’avais choisi mon arme par recommandation ; pacifiste, je l’avais prise pacifique ; antimilitariste, je l’avais voulu faire comme simple soldat (antimilitariste parce qu’intellectuel) ; inapte à la vie physique (borgne), je la faisais avec des réservistes, c’est-à-dire des hommes mariés et pères de famille. D’autre part la drôle de guerre réfléchissait notre volonté profonde de ne pas nous battre puisque Hitler n’attaquait pas pour laisser pourrir cette guerre, connaissant nos sentiments. C’est dire que je me réfléchissais dans cette guerre qui se réfléchissait en moi et me réfléchissait son image. Le résultat fut que j’écrivis d’abord sur la guerre et finalement sur moi. Elle devint une retraite.’ Jean-Paul Sartre.

Quelques œuvres créées après la guerre  :

  • Jeux Interdits
    Film de René Clément sorti le [9 mai 1952 (1h 25min) avec Brigitte Fossey, Georges Poujouly.
    Les parents de la petite Paulette sont tués lors des bombardements de juin 1940, dans le centre de la France. La fillette de cinq ans est recueillie par les Dollé, une famille de paysans. Elle devient l’amie de leur jeune fils de onze ans, Michel. Après avoir enterré le chien de Paulette dans un vieux moulin abandonné, les deux enfants constituent peu à peu un véritable cimetière pour insectes et petits animaux. Les problèmes commencent lorsque Michel se met à voler des croix pour en orner les tombes du cimetière miniature.
  • Un balcon en forêt

- Un livre de Julien Gracq, édité chez José Corti en 1958 ; 1989 chez Corti ; poche en 1991 chez Bertrand-Lacoste
À l’automne 1939, l’aspirant Grange rejoint dans l’Ardenne son lieu d’affectation, une maison forte située dans la forêt, près du village de Moriarmé. Alors que la présence de la guerre ne se manifeste guère que sous la forme d’une menace abstraite et vague, Grange passe ses journées entre la forêt, la maison forte, le village, et bientôt la maison de Mona, une jeune femme qu’il a rencontrée dans les bois et dont il est devenu l’amant. L’espace et le temps semblent peu à peu se déréaliser et le monde acquérir pour Grange une tonalité poético-onirique de plus en plus marquée. Le 10 mai 1940, les Allemands lancent leur offensive dans les Ardennes. Mona s’en va en même temps que les autres habitants de Moriarmé. Resté seul avec trois soldats sous ses ordres, Grange est blessé lors de l’attaque de la maison forte. Après avoir erré dans la forêt, il retourne au village maintenant désert, et va s’étendre sur le lit de Mona.
1939, ce sont les premiers mois de ce que l’on appellera ‘’la drôle de guerre’’. Période de suspens, d’attente particulièrement dans les Ardennes où l’aspirant Grange a pour mission d’arrêter les blindés allemands si une attaque se produisait. A la fois île déserte et avant-poste sur le front de la Meuse où montent des signes inquiétants.

- Un film de Michel Mitrani sorti en 1979 Durée 2h 42min
Au début de la dernière Guerre mondiale, sur la ligne Maginot, une troupe de soldats français attend l’invasion allemande...

  • Week-end à Zuydcoote

- roman de Robert Merle publié en 1949 aux éditions Gallimard. Il a obtenu le prix Goncourt la même année.
Ce roman historique raconte la vie d’un groupe de soldats français pris au piège dans la poche de Dunkerque, durant deux jours, après la défaite franco-britannique. Les protagonistes sont Julien Maillat, sergent, Pierson, un prêtre catholique, Alexandre, ingénieur en céramique et cuisinier du groupe, et Dhéry, le combinard du groupe. Par la suite, un certain Pinot les rejoint brièvement, avec son fusil mitrailleur qui lui permet de tirer sur les avions allemands. Le personnage principal, Maillat, fait plusieurs rencontres tout au long du récit, certaines insolites, comme celle d’un homme qui transporte une morte jusqu’à la mairie … Maillat se retrouve aussi dans des situations difficiles, certaines héroïques (il sauve une jeune fille de deux violeurs), d’autres cocasses.
- film franco-italien réalisé par Henri Verneuil, sorti en 1964
En juin 1940, durant la bataille de Dunkerque, sous les bombardements allemands, les troupes françaises et britanniques sont massées sur les plages de Zuydcoote en attendant leur embarquement pour l’Angleterre. Julien Maillat, un jeune soldat français, rencontre Jeanne, une jeune femme retranchée dans sa maison.

  • Les Égarés est un film franco-britannique d’André Téchiné, sorti en 2003, d’après le roman Le Garçon aux yeux gris de Gilles Perraul publié chez Fayard en 2001
    Odile est veuve depuis quelques mois ; son mari est tombé pour la France. Mère de deux enfants, institutrice, elle fuit Paris, et s’embarque dans l’exode de juin 1940, vers le sud de la France. Mais les Allemands bombardent. Leur voiture prend feu. Secourus par un jeune homme mystérieux, secret, un peu louche, mais très débrouillard, ils s’enfoncent dans la forêt avant de s’abriter dans la grande demeure abandonnée par un compositeur de musique. La guerre se met alors en suspens. Les sentiments peuvent reprendre le dessus. Mais pour combien de temps ?
  • La Bicyclette bleue : roman de Régine Deforges paru en 1981
  • La Bataille de l’eau lourde : film franco-norvégien réalisé par Jean Dréville,1948
  • La Bataille d’Angleterre (Battle of Britain) film de guerre britannique réalisé par Guy Hamilton, sorti en 1969.
  • Trois jours en juin : Philippe Venault, 2005
    du 16 au 18 juin 1940, entre le moment où le maréchal Pétain demande de déposer les armes et celui où le
    général de Gaulle lance son appel à la résistance. Le scénario est fondé sur un livre de Frédéric H. Fajardie : Un pont sur la Loire.
  • Un Pont sur la Loire : paru en janvier 2002 aux éditions de la Table Ronde ; édition de poche La Petite Vermillon en 2018 Juin 1940... La Wehrmacht déferle sur la France. Bientôt, une colonne blindée nazie s’approche d’un des derniers ponts encore intacts du côté d’Orléans. Sur la rive nord, une compagnie de Sénégalais défend les abords du pont. Sur la rive sud, une poignée de volontaires armés d’un canon antichar s’apprête à une résistance désespérée. Parmi ces hommes, le sous-officier Henri Dragance, écrivain dans le civil et ancien combattant antifasciste de la guerre d’Espagne. S’appuyant sur des documents historiques, ce livre souligne également le sort atroce que les nazis réservaient aux Sénégalais et celui, guère plus enviable, que certains civils français firent subir à leurs compatriotes qui voulaient résister.

Pour découvrir plus de ressources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_films_sur_la_Seconde_Guerre_mondiale (dont des films concernant les autres fronts)

https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20090803.BIB3808/l-ete-1940-l-exode-sous-la-canicule.html

Les premiers chapitres du livre La lutte clandestine en France ; Une histoire de la Résistance 1940-1944 de Sébastien Albertelli, Julien Blanc, Laurent Douzou, sont très faciles à lire, et particulièrement pertinents, riches en pistes de recherche. Sous le titre général de cette partie « Inventer la Résistance ; juin 1940 – été 1941 » les auteurs déclinent les thèmes suivants : «  Face à l’abîme ; Premiers pas ; Premiers revers » et terminent cette partie par « Les clarifications de l’été 1941 » qui sont hors de notre sujet.

Martine Giboureau (mars 2019)

Une résistance plurielle.

article mis à jour, mars 2021
« Enseigner l’histoire de la résistance »

Des réactions

Île de Sein et l’appel du 18 juin 1940 :
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/les-communes/ile-de-sein

  • Un jeune scout à Londres, Joseph Piet, dit Pat, 17 ans
    « Nous avons passé de nombreuses nuits dans les gares de l’Est, du Nord, d’Austerlitz, essayant de canaliser ces pauvres gens qui, quelquefois, bombardés en cours de route, ne savaient même plus où ils étaient. Nous avions vu des fonctionnaires affolés remettre complètement la direction des opérations à nos chefs scouts, qui, eux, trouvaient toujours des bonnes volontés pour tous genres de travaux... les petits scouts avaient du bon. » écrit Pat. Son père lui ayant parlé de l’appel du 18 juin de Gaulle, il fait tout pour rejoindre l’Angleterre. Il était radio du réseau ALI.
    Joseph Piet, dit Pat, lycéen engagé dans la Résistance dès juin 40, déporté
  • Jean-Baptiste Lebas, socialiste, maire de Roubaix, ministre du travail du Front populaire, il réalise les réformes sociales. Dès août 1940, appelle à la résistance, dans une brochure intitulée Le socialisme continue ! . Il fonde un réseau de résistance, « L’Homme libre  » et un journal du même nom [3] . Il créé un Comité d’action socialiste (CAS). Il fait partie du réseau Ali. Le 21 mai 1941, Lebas est arrêté par la Gestapo, conduit de prison en prison, en France, à Bruxelles et Berlin [4]. Le 21 avril 1942, Jean Lebas, après un interrogatoire de quatre heures au tribunal-prison de Charlottenburg, est condamné à trois ans de travaux forcés. Il subit sa peine à Sonnenburg-sur-Oder, une forteresse de travaux forcés pour les détenus [5] il travaille dans une usine pour la fabrication de cordes et cordages. Il est mort en mars 1944.
    https://maitron.fr/spip.php?article107731&id_mot=1300
  • Le jour même du discours de Pétain, quelques Français se disent "révulsés" comme Germaine Tillion

Toulouse

https://www.ladepeche.fr/2020/05/31/toulouse-terre-de-combats-pour-les-resistants-des-1940,8910651.php

Bordeaux : Hubert Germain

  • Le rôle des émigrés allemand dans la Résistance :
    ZUMBAUM-TOMASI Guilhem, L’histoire et la mémoire des Allemands communistes dans la Résistance en France, Les Cahiers d’Histoire, avec une riche bibliographie :
    http://journals.openedition.org/chrhc/668
  • Toulouse, 5 novembre 1940
    13 rue Alsace-Lorraine Toulouse. Photo F Bellin
  • Attentisme ?
    Olivier WIEVIORKA, Histoire de la Résistance, Perrin, 2013
    Rappel : "L’armée des ombres ne pouvait exister que par l’ampleur de ses soutiens dans la population"
    "La Résistance intérieure n’a cessé de dénoncer avec la plus grande vigueur les grandes déportations de l’été 1942, relayant en particulier la lettre pastorale du très conservateur archevêque de Toulouse, Jules Saliège"
    Les communistes ? PCF dissous en septembre 1939, Cf.
    Sébastien ALBERTELLI, Julien BLANC, Laurent DOUZOU, La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance (1940-1944), Seuil, 2019, 448 p.
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210419/resistance-des-historiens-et-des-heros?utm

Des Ressources

Feuilleter :
http://www.fondationresistance.org/catalogue_2019_2020/index.html#page/1

http://clioweb.canalblog.com/archives/2019/09/28/37669572.html

La Résistance :
Histoire et mémoire de la Résistance (Pierre Laborie)
Pierre LABORIE, Penser l’événement. 1940-1945, textes édités par Jean-Marie Guillon et Cécile Vast, Paris, Gallimard, « Folio », 2019, 536 p.

Sébastien ALBERTELLI, Julien BLANC, Laurent DOUZOU, La Lutte clandestine en France,
Une histoire de la Résistance
, Le Seuil, 2019
Laurent DOUZOU, Le moment Cordier, septembre 2021.

Jacques LECOMPTE-BOINET, Mémoires d’un chef de la Résistance. Zone Nord, Alger, Londres, Paris, éditions du Félin, coll. Résistance Liberté Mémoire, 2021
"ce Compagnon de la Libération a fondé une des principales organisations clandestines de zone occupée, Ceux de la Résistance. Devenu un des seize membres du Conseil national de la Résistance, il a siégé en novembre 1943 à l’Assemblée consultative provisoire d’Alger".

- A la recherche de la résistance,
https://sms.hypotheses.org/10339
Cécile VAST, L’identité de la Résistance. Être résistant, de l’Occupation à l’après-guerre, Paris, Payot, 2010

APHG-Blois 2019

Samedi 12 octobre 2019, de 14h à 15h30, salle 23, espé 1940 : Entrer en résistance. comprendre, refuser, résister, table ronde / Proposée par l’Association des Professeurs d’Histoire et Géographie (APHG) et la Fondation de la Résistance
Dans l’optique de la préparation du prochain concours de la Résistance et de la Déportation, la table ronde s’attachera à évoquer le choc de la défaite de 1940, les débuts de l’engagement dans la France Libre et les prémisses de la Résistance intérieure.
Modération : Aleth Briat, Membre de l’Association des Professeurs d’Histoire et Géographie (APHG).
Intervenants : Gilles Vergnon, Maître de conférences, HDR à Sciences Po Lyon, Éric Alary, Professeur en classes préparatoires, Jean-François Murraciole, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paul-Valéry-Montpellier, Hélène Staes, Responsable de la brochure éditée par la Fondation de la Résistance, Tristan Lecoq, Président du Collège des correcteurs du concours, IGEN

[http://www.rdv-histoire.com/sites/default/files/fichiers/prog_2019_web_2

"À travers les témoignages de sept des derniers Compagnons de la Libération (réalisés en 2013), ce film nous raconte leur engagement sans failles et nous entraîne dans leurs pas jusqu’à la Libération."
Daniel Cordier, décédé le 20 novembre 2020.
https://www.publicsenat.fr/emission/documentaires/les-derniers-compagnons-de-la-liberation-185346
.pdf->http://www.rdv-histoire.com/sites/default/files/fichiers/prog_2019_web_2.pdf]

revu novembre 2019

[1Raffael Scheck (trad. Eric Thiébaud), Une saison noire : les massacres des tirailleurs sénégalais, mai-juin 1940 [« Hitler’s African victims : the German army massacres of Black French soldiers in 1940 »], Paris, Tallandier, 2007, 287 p.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/06/16/un-document-inedit-de-leopold-sedar-senghor_1536779_3260.html
Plusieurs dizaines de soldats sénégalais prisonniers (104 tués, 37 blessés, 856 disparus) sont exécutés par la division SS Totenkopf

[3« L’Homme libre  » deviendra Nord-Matin en 1943.

[4à Loos, à Saint-Gilles près de Bruxelles, à Hambourg, puis dans les prisons de Berlin : Charlottenburg, Tigel, Lehrterstrasse

[5Sonnenburg, un enfer de tortures (Folterhölle) pour Carl von Ossietzky et Erich Mühsam. Un massacre par les SS a lieu fin janvier 1945, à l’approche des troupes soviétiques.