Le Décret du 6 avril 1940, IIIe République stipule l’interdiction de circulation des nomades et l’astreinte à résidence dans une localité désignée.
Un instrument de propagande pour Vichy :
Les conditions de vie étaient tellement terribles [dans les camps français (républicains espagnols, antifascistes, juifs,] que le gouvernement de Vichy subissait la réprobation de la presse suisse et de la presse américaine.
Pour répondre à ces attaques, le gouvernement de Vichy a eu l’idée de créer un camp-vitrine spécial à des fins de propagande. On montrait à l’extérieur, qu’on savait interner des gens dans des conditions correctes. Il y avait Récébédou, pour les personnes âgées, dans des conditions épouvantables. Et c’est pour cela, qu’en 1942 ils ont construit ce camp à Saliers, réservé aux Tsiganes. De plus la Camargue, Arles, berceau des gitans, les Saintes-Maries-de-la-Mer ne sont pas très loin,dans le style camarguais avec des petites cabanes blanches.
Mais cet effort de propagande est rendu vain à partir du moment où des familles juives ont été déportées. Pour l’opinion publique, la réputation du gouvernement de Vichy a alors été mise à mal, que le camp semble, ou non, fonctionner de façon correcte. Le projet de propagande tombe à l’eau. Le camp de Saliers devient, comme les autres camps, totalement inapte à accueillir des familles. Marie Christine Hubert, extrait du PC n°19 Les Tsiganes.
Les Tsiganes dans l’Europe occupée : entre persécutions et génocide
Des petites cabanes de style camarguais, couvertes de chaume, que Vichy voulait présenter comme modèle d’habitation et de vie pour les Tsiganes en Camargue. Mais, il n’y a pas d’eau, pas d’électricité et de la vermine, des moustiques, les terres sont parcourues par le mistral et non abritées, il fait chaud en été, glacial en hiver.
Le camp est mal géré. Les familles connaissent la faim, les maladies, la pénurie de vêtements, le travail forcé, des internés sont loués aux paysans du coin pour un salaire dérisoire.
Des enfants sont non scolarisés, d’autres sont enlevés à leur famille pour être placés à l’Assistance publique, dans des institutions religieuses, chez des particuliers.
Le camp de Saliers est dissous officiellement le 15 octobre 1944.
Une mémoire du camp longtemps oubliée. Le Mémorial date de 2006
http://www.arles-info.fr/2015/05/24/hommage-aux-tsiganes-internes-au-camp-de-saliers/
Une plaque explicative a été posée en mai 2015 à côté de la stèle de 2006
Remarques personnelles août 2015 :
Camp inconnu au syndicat d’initiative d’Arles. Il n’y a pas de plaquette.
L’Association pour un Musée de la Résistance et de la Déportation du pays d’Arles est aux abonnés absents.
Journées du patrimoine : 2015 Samedi 19 septembre
Résister en Pays d’Arles, dans l’ ancien collège F. Mistral
14h30 parcours à Arles
16h30 exposition
Association des Fils et Filles d’Internés du camp de Saliers (AFFICS) : Gigi BONIN
BERTRAND Francis, GRANDJONC Jacques, « Un ancien camp de Bohémiens : Saliers », in Les camps en Provence, exil, internement, déportation, 1933-1942, éd. Alinea, Aix-en-Provence, 1984
Un camp pour les tsiganes. SALIERS. 1942-1944. Extraits du Dossier pédagogique (Isabelle Debilly)
http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=247
Un camp pour les Tsiganes :
http://www.approches.fr/Un-camp-pour-les-Tsiganes-Saliers
http://saliersuncamppourlestsiganes.blogspot.fr/search/label/Saliers
L’internement des Tsiganes en France 1940-1946, la mémoire et l’oubli
septembre 2015