Ginette Kolinka, Une famille française dans l’Histoire, Philippe Dana, Éditions Kero, 2016
Ginette Kolinka, déportée à 19 ans à Auschwitz-Birkenau, en avril 1944, avec son père, son jeune frère et son neveu, parce qu’ils sont juifs, a réussi, seule des quatre, à survivre à cette épreuve.
Restée d’une discrétion totale pendant toute sa vie professionnelle, c’est tardivement qu’elle a commencé à témoigner dans les écoles, collèges et lycées (en février 2003 à Avon, sans doute pour la première fois). Infatigable malgré son âge, dans une forme éblouissante, d’un abord simple et chaleureux, rayonnante de joie de vivre, elle sillonne la France, accompagne des voyages à Auschwitz et sait captiver son auditoire.
Philippe Dana, journaliste, ne connaissait pas Ginette, mais son fils, Richard, le célèbre batteur du groupe « Téléphone ». C’est l’histoire de ce musicien qu’il a voulu raconter en le situant dans sa famille. Il a donc rencontré la mère, pour parler du fils, mais découvrant l’histoire de Ginette il a modifié son projet en centrant son livre sur l’histoire de celle qui, autrement, n’aurait jamais voulu l’écrire. Elle n’est pas déçue du résultat bien au contraire, car il a su replacer les épisodes marquants de sa déportation dans le cadre plus général de l’époque, faisant de cette histoire particulière, un élément d’un tout. Les citations de Ginette font qu’elle paraît physiquement présente à qui l’a déjà entendue.
Et l’auteur élargit le sujet, comme le sous-titre l’indique, à toute la famille (ascendants et descendants), faisant ainsi d’une histoire particulière, l’histoire d’une famille française aux origines multiples.
Un livre qui se lit vite et qu’on ne peut que recommander.
Maryvonne Braunschweig
(PS : voir aussi sur le site la biographie de Ginette Kolinka et le DVD du Cercle d’étude : « Des internés et déportés juifs témoignent pour les élèves » (à commander au Cercle d’étude - 10 €)