Les changements à Munich après la Première guerre :
A Munich, la Gemütlichkeit - convivialité - ancienne a été remplacée par une maladie psychique dangereuse qui empire rapidement.
La peste qui s’était déclarée à Munich devait toucher peu à peu toute l’Allemagne.
Après la fin chaotique de la guerre, la République des conseils (Ernst Toller) et le contre-coup de la réaction, après les assassinats politiques (Kurt Eisner) et la propagande sauvage, la métropole du Land était devenue une autre ville.
« Ici la lutte du Völkisch [1] contre les juifs allemands était menée d’une manière agressive. » À la Pâque de 1921, des croix gammées ont été dessinées sur deux synagogues. Une des premières victimes a été le président de la communauté juive de Munich. Il a été attaqué et malmené par des SA en juin 1923.
Avant même le putsch d’Hitler en automne 1923, il y avait eu des exactions antijuives et des expulsions. 1500 « Ostjuden » (juifs de l’Est) ont été expulsés hors d’Allemagne sous différents prétextes. Certains ont été internés.
Des juifs lisent le Völkischer Beobachter [2] dans le tram et semblent en rire. Mais Hitler est convaincu que bientôt personne ne rira plus.
Au moment de la tentative du putsch de novembre 1923, les juifs ont peur que Hitler s’en prenne à eux. Un ami appelle les Feuchtwanger dans la nuit, leur propose une bicyclette pour qu’ils sortent de la ville, mais Lion était fatigué. Le lendemain tout est calme.
Après avoir lancé le putsch le 8 novembre depuis la brasserie, le Bürgerbräukeller, le 9 novembre Hitler marche sur la Feldherrnhalle, mais ne s’étant pas assuré des points clefs de la ville, le Bürgerbräu-Putsch « putsch de la brasserie » est un échec. C’était une machination des autorités bavaroises contre Berlin.
- pavés de bronze
- Les pavés indiquent le contournement de la Feldherrnhalle (Mémorial nazi du putsch de 1923) pour ne pas faire le salut nazi.
Ainsi commence avant 1933, un processus rampant d’exclusion des juifs bavarois. Plus Munich se transformait et devenait un pays étranger, plus c’était pour Lion un thème littéraire. A Berlin, Lion Feuchtwanger écrit Erfolg (Succès) ce qui lui vaut beaucoup d’inimités parmi les membres de sa famille. Le juif Süss est son premier livre qui a un grand succès.
Il y avait des incidents fréquents à Munich. Le concert de Bruno Walter, élève de Gustav Mahler, ami de Thomas Mann, a été perturbé par les nazis.
C’est l’inflation, une époque épouvantable.
Munich, la ville natale de Lion et de Marta s’est complètement transformée.
Lion et Marta partent à Berlin en 1925.
Cf. Die vier Leben der Marta Feuchtwanger, p 107 à 110
Manfred Flügge Die vier Leben der Marta Feuchtwanger : Biographie, Aufbau Verlag, Berlin, 2008, 422 p.
La prise du pouvoir :
30 janvier 1933, la « prise du pouvoir » par Hitler
Dans le Pariser Tageblatt du 20 mars 1935, Lion écrit :
...« j’ai lu le livre de votre Führer et constaté sans vouloir offenser quiconque que ses 140 000 mots représentaient autant d’infractions contre l’esprit de la langue allemande. » ... Ihr « Führer » schreibe schlechtes Deutsch (votre « Führer » écrit un mauvais allemand)...
L’exil :
Par la suite, en 1933, Marta et Lion se réfugient en France, puis partent aux États Unis.
Le diable en France, Lion Feuchtwanger
Haus der Kunst à Munich :
- Maison de l’art allemand à Munich
Haus der deutschen Kunst ( Maison de l’art allemand) inaugurée en 1937 avec l’exposition Großen Deutschen Kunstausstellung(grande exposition de l’art allemand) contre l’Art dégénéré (Entartete Kunst).
Le foyer qui accueillit les grands dignitaires nazis :
- Foyer Haus der Kunst Munich
Munich a inauguré, jeudi 30 avril 2015, un monument rappelant le passé nazi de la capitale de la Bavière. Non pas un musée mais un « centre de documentation sur le national-socialisme ».
http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/05/04/munich-assume-enfin-son-passe-nazi_4627059_3214.html
Georg Elser et l’attentat du 8 novembre 1939 :
Johann Georg Elser et l’Attentat du 8 Novembre 1939
http://www.georg-elser.de/fs-lit.html
http://www.zerodeconduite.net/elser
La Rose blanche :
La Rose Blanche, la résistance des étudiants allemands
Hitler-Gegnerinnen, die weitgehend vergessen sind :
https://www.sueddeutsche.de/muenchen/widerstand-nationalsozialisten-frauen-machen-politik-1.4270962
Centa Herker-Beimler, communiste, 24 ans, tracts. Puis 1943 Zwangsarbeitern im Kohlebergbau in Penzberg
Hans Beimler héros de la guerre d’Espagne. Tué.
Lotte Branz
Paula Frieb
Margot Linsert,
Marie-Luise Schultze-Jahn
Erika Mann Kabarett « Die Pfeffermühle »
Lotte Branz
Sophie Scholl
Emma Hutzelmann
L’Opinion allemande sous le nazisme. Bavière, 1933-1945, par Ian KERSHAW. Trad. par Pierre-Emmanuel Dauzat. CNRS Editions, 2013, 594 pages
N.M. 2013-2019