Chronologie
10 mai 1940 : Les troupes allemandes envahissent la Belgique, pays neutre.
28 mai 1940 : Le roi Léopold III, en désaccord avec le Gouvernement, capitule et reste en Belgique alors que le gouvernement Pierlot part en exil à Londres pour poursuivre la guerre.
Les réfugiés venus d’Allemagne nazie sont mal accueillis en Belgique par crainte des espions, des saboteurs infiltrés. Les « ressortissants ennemis » sont arrêtés, enfermés dans des casernes, puis évacués vers la France dans des conditions déplorables [1].
Les Républicains espagnols de la Retirada sont remplacés dans les camps en France, par des ressortissants de puissances ennemies, à Saint-Cyprien pour les hommes et à Gurs pour les femmes, dans des conditions de vie très dures. Des baraques en bois abritent des étrangers, des juifs, des tsiganes.
40 000 indésirables sont internés en France à la fin de la III République.
Une administration militaire allemande dirigée par le général Alexander von Falkenhausen se met en place, MBB – Militärbefehlshaber in Belgien und Nordfrankreich. "Les mille et une vies d’Alexander von Falkenhausen" de Jacqueline Duhem
Une "Association des juifs de Belgique" dont les dirigeants sont désignés par les Allemands et l’affiliation obligatoire, est créée par le commandant militaire allemand, pour " l’émigration" des juifs à l’Est, c’est à dire la déportation.
Résister ou collaborer
Emile Bravo, né en 1964, dont le père, un républicain espagnol, a été interné à Argelès en 1938, utilise le personnage de Jean Doissy, un antifasciste des années trente, pour montrer à travers un personnage de BD, Spirou, l’engagement dans la résistance et l’histoire de la persécution des Juifs.
Dans la BD, Spirou rencontre Felix Nussbaum et Felka Platek, des réfugiés juifs à Bruxelles, déportés en 1944 et assassinés à Auschwitz-Birkenau.
Felix Nussbaum, une biographie
En effet, Jean Doissy (Georges Evrard) créateur du personnage de Fantasio, appartenait à diverses organisations antifascistes, et à la résistance au sein du Front de l’indépendance, le FI. Jean Doisy a créé le personnage de Fantasio. Il utilise le journal Spirou , puis le théâtre quand Spirou s’arrête de paraître en 1943 refusant l’entrée d’un Allemand au conseil d’administration.
À l’Est ?
Pourquoi envoie-t-on à l’Est, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards dans les camps pour travailler ? Certains s’interrogent, ce n’est pas crédible, d’autres font confiance à la convocation à la caserne Dossin, donnée par l’Assemblée des juifs de Belgique. Mais pourquoi certains sont-ils raflés par la police belge ?
Le Comité de défense des juifs (septembre 1942) se met en place aux côtés du Front de l’indépendance. Jean Doissy charge Victor Martin d’enquêter sur le sort des juifs à l’Est. Le rapport est transmis aux alliés en 1943.
La mission de Victor Martin
Des gens s’engagent dans la défense des enfants, comme Suzanne Spaak, (Bruxelles 1905 – Fresnes 1944). Elle fait partie du réseau de renseignement l’Orchestre rouge, et du Mouvement National contre le Racisme (MNCR). Elle organise des sauvetages d’enfants juifs qu’il faut disperser dans des familles chrétiennes, cacher dans des institutions.
En 28 convois, 24 916 Juifs de tous âges ont été déportés à Auschwitz-Birkenau depuis le camp de transit installé par les SS à Malines dans la caserne Dossin.
Des résistants arrêtés sont internés au fort de Breendonk avant d’être déportés en Allemagne.
Par les planches d’Émile Bravo, le jeune public peut s’intéresser à l’histoire de la Shoah, racontée avec beaucoup de finesse.
L’exposition est une incitation à lire le catalogue, mais aussi les albums d’Émile Bravo.
Une histoire vraie :
Simon GRONOWSKI, Simon, le petit évadé - l’enfant du 20e convoi, éditions Luc Pire, 2005.
Médiagraphie
Émile BRAVO, Spirou. L’espoir malgré tout, 4 vol éditions Dupuis, 2018-2022.
Maxime STEINBERG, La persécution des Juifs en Belgique, 1940-1945, Complexe, 2004.
Bernard KROUCK, Victor Martin. L’espion d’Auschwitz, Jourdan, 2018.
Didier PASAMONIK, Joël Kotek, Tal Bruttmann, Mickey à Gurs - Les carnets de dessin de Horst Rosenthal, Calmann Levy / Mémorial de la Shoah, 2014
Edmond-François CALVO, Victor Dancette et Jacques Zimmermann, La bête est morte, Futuropolis, 1977
Felix Nussbaum, ses oeuvres :
https://www.museumsquartier-osnabrueck.de/ausstellung/sammlung-felix-nussbaum/
NM
