Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Déportées à Ravensbrück, 1942-1945, Archives Nationales

CR Catherine Monjanel
lundi 27 février 2023

Exposition aux Archives nationales du 3 février au 16 juin 2023.

Déportées à Ravensbrück, 1942-1945

Exposition aux Archives nationales du 3 février au 16 juin 2023

Dès l’entrée de l’ exposition, dans le couloir menant à cette dernière, des portraits de résistantes, de tous âges, d’origines politiques ou sociales diverses nous accueillent. Aucune n’est revenue, qui gazée, qui fusillée.

La salle suivante offre à nos regards un grand panneau indiquant les lieux des principaux camps de concentration ou d’extermination situés principalement en Allemagne et Pologne. Les explications présentées concernent plus le camp de Ravensbrück, situé à 80 kilomètres au nord de Berlin. Entre janvier 1942 et septembre 1944, 7 000 françaises y ont été détenues.

Cette exposition retrace les parcours de 16 femmes déportées depuis la France. Certaines sont connues, telles Martha Desrumaux [1] et Simone Michel-Lévy [2], d’autres inconnues, mais toutes déportées pour fait de Résistance.

Outre les parcours individuels, la vie avant, pendant et après la déportation est illustrée par le contenu de nombreuses vitrines ; affiches clandestines appelant à la lutte contre l’occupant, rapports de surveillance de ces femmes avant leur arrestation, registres d’ écrou de la prison de Romainville [3], billets jetés du train [4] les emmenant en Allemagne. La vie ou plutôt la survie au camp est présentée, le travail, les appels, les exécutions publiques.

La solidarité entre détenues se manifeste entre autre, par des objets usuels ; une écuelle ou un peigne, fabriqués avec des matériaux de récupération comme du bois ou du fil électrique, du tissu volé et brodé que l’ on offre à une camarade démunie de tout ou pour son anniversaire. Sachant que tout objet « organisé » [5] au travail par une détenue pouvait valoir à la prisonnière, au mieux la bastonnade au pire la mort.

Quelques vitrines sont consacrées au retour progressif des détenues et leur lent rétablissement physique et psychique, après des mois voire des années pour certaines, de souffrances endurées au camp.

L’ exposition se conclut par les témoignages et liens de solidarité manifestés entre ex-détenues dès leur Libération et qui pour certaines ont duré très longtemps après leur retour en France.

Exposition du 3 février au 16 juin 2023. Archives nationales, 59 rue Guynemer, 93383, Pierrefitte-sur-Seine. Métro ligne 13, arrêt saint Denis-Université.

Déportées à Ravensbrück, 1942-1945
https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/deportees-a-ravensbruck-1942-1945

Catherine Monjanel

  • les Archives nationales accueillent Boris Golzio pour une rencontre autour de son roman graphique Chroniques de Francine R., résistante et déportée, mercredi 17 mai 2023 à 14h30 (auditorium de Pierrefitte-sur-Seine).

Avril 1944. Francine R. et sa sœur sont arrêtées dans la Loire pour faits de résistance. Déportées, elles endurent les violences de la Gestapo, l’horreur du trajet en train avant de faire l’expérience des camps de concentration, passant notamment par Ravensbrück. Boris Golzio restitue en bande dessinée le témoignage de Francine, au plus près de ses mots, entre démarche d’artiste et passage de mémoire
(cf.
https://www.glenat.com/1000-feuilles/chroniques-de-francine-r-resistante-et-deportee-9782344025505).
Cet événement s’inscrit dans le cadre du cycle de conférences autour de l’exposition
Déportées à Ravensbrück, 1942-1945, présentée sur le site de Pierrefitte-sur-Seine du 03 février au 16 juin 2023.

Ravensbrück, La mémoire et le silence

[1Martha Desrumaux, 1897-1982, résistante communiste.
OUTTERYCK Pierre, Martha Desrumaux. Une femme du Nord, ouvrière, syndicaliste, déportée, féministe, Lille, Le Geai Bleu éditions, 2006.
Martha Desrumaux

[2Simone Michel-Lévy, 1906-1945, résistante, elle fait partie des 6 femmes nommées Compagnon de la Libération.

[3Archives nationales, F/9/5578.

[4Un billet des sœurs Alizon dans une vitre, a été trouvé dans un "jardin le long de la voie ferrée Compiègne-Tergnier".

[5Dans l’ argot du camp « organiser » était le synonyme de voler, dérober, trafiquer.