- Ginette Kolinka et Najat Vallaud-Belkacem. Photo MB
Extraits du discours prononcé par Najat Vallaud-Belkacem :
"Nous sommes le 13 mars 1944 ; sixième d’une fratrie de sept enfants, vous êtes une jeune femme de 19 ans et vivez réfugiée en Avignon après que votre famille a connu des persécutions au cours de l’année 1941 : le frère et le beau-frère de votre père Léon ont été arrêtés par les Allemands.
Ce jour-là des agents de la Gestapo et de la Milice française font irruption après avoir été informés du lieu où vous vivez reclus. Ils viennent arrêter les hommes et s’empareront de votre petit frère qui n’a que treize ans, et de votre neveu, à peine plus âgé.
Et parce que vous protestez, vous êtes, vous aussi raflée, enfermée à la prison d’Avignon, puis à celle des Baumettes avant d’être internée à Drancy. Un mois après votre arrestation, c’est la déportation par le convoi 71 de la gare de Bobigny jusqu’à Auschwitz.
Entassés dans des wagons à bestiaux, vous êtes envoyée dès votre arrivée au camp des femmes et tatouée sur l’avant-bras. Votre père et votre frère sont gazés. Quant à votre neveu, il ne reviendra jamais de déportation." [...]
Et au fil de cet engagement admirable, vous n’avez cessé, avec vos mots, avec votre force, de rappeler l’importance de ne pas se contenter de visiter, mais d’insister sur ce qui s’était passé à Auschwitz, dans ces campagnes maudites où pour reprendre Vladimir Jankélévitch « chaque printemps les arbres fleurissent, comme partout ; car l’herbe n’est pas dégoûtée d’y pousser. » [...]
"Marc Bloch, dans ses écrits, nous le rappelle avec force : « L’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent : elle compromet, dans le présent, l’action même. »" [...]
"Je tiens aussi à saluer, comme vous l’aviez souhaité, la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ne sont plus, mais aussi ceux qui n’ont pu être présents aujourd’hui, et parmi ces personnes, Simone Veil.
La robe qu’elle vous a donnée à Auschwitz vous a permis, dites-vous, de vous sentir encore une jeune fille. Une jeune femme. De préserver ainsi dans l’horreur, une part d’humanité qui est, chez vous, un véritable humanisme.
C’est donc pour moi, un réel honneur que de vous dire : madame Ginette Kolinka, nous vous faisons Commandeur de l’ordre des Palmes académiques."
Najat Vallaud-Belkacem,
Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
- Ginette Kolinka et Najat Vallaud-Belkacem. Photo Maryvonne Braunschweig
- Ginette, Commandeur et Najat Vallaud-Belkacem. Photo MB
Ginette Kolinka, Drancy, Auschwitz II-Birkenau, Bergen-Belsen, Raguhn, Theresienstadt :
Ginette Kolinka, née Cherkasky
Ginette Kolinka, vidéo pour les élèves
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"Une Vie", Simone Veil (13 juillet 1927-30 juin 2017)
Marceline Loridan-Ivens, Ma vie Balagan
Mémoire demain, un DVD-ROM de l’Union des déportés d’Auschwitz, sur Auschwitz, Auschwitz-Birkenau
- Le Cercle d’étude : Marie Paule, Ginette, Yvette, Maryvonne