Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Camp des Milles, le mémorial

la Tuilerie, le projet, le musée-mémorial
dimanche 23 septembre 2012

Le camp des Milles est un camp d’internement, de septembre 1939 à juin 1940, pour "sujets ennemis", un centre de rassemblement, de criblage, un camp de transit avant Drancy ou Compiègne et la déportation. Au camp des Milles, des juifs étrangers sont internés, les femmes et les enfants sont séparés des hommes.
Le Site-mémorial du Camp des Milles vous propose une sélection de ressources :
http://www.campdesmilles.org/

annulations :
http://www.campdesmilles.org/agenda.html

Le camp des Milles septembre 1939-mars 1943

La Tuilerie des Milles, photo MB

Camp d’internement, de septembre 1939 à juin 1940, pour "sujets ennemis" (Feindliche Ausländer), des réfugiés allmands, puis de juillet 1940 à juillet 1942, camp pour "indésirables" les Brigades internationales, les juifs expulsés du Palatinat, du Pays de Bade, camp de transit avant la déportation Drancy-Auschwitz pour les juifs jusqu’en décembre 1942.
40, Chemin de la Badesse 13290 Aix-en-Provence (les Milles)

De nombreux Allemands et Autrichiens antinazis comme Max Ernst, Otto Meyerhof, Hans Bellmer, Robert Liebknecht [1] Ferdinand Springer, Max Lingner, Peter Lipman, Wulf, Leo Marschütz, Franz Meyer, Wols, Lion Feuchtwanger, Walter Hasenclever, Franz Hessel, Golo Mann, Alfred Kantorowicz, Ernst Engel (pianiste des Comedians harmonists)... sont pris au piège. 10 000 personnes ont été internées de 1939 à 1942, dont des légionnaires d’origine allemande.
http://www.sueddeutsche.de/kultur/mahnmal-les-milles-in-frankreich-wo-der-widerstand-geholfen-hat-1.1463699

Intérieur de la Tuilerie désaffectée. Photo JA

Cf. La France des camps, documentaire de Denis Peschanski réalisé par Jorge Amat, 85 min, 2009 d’après le livre de Denis Peschanski, La France des camps 1938-1946, Editions Gallimard, 2002.
Les émigrés et réfugiés allemands et autrichiens, internés dans les camps français, pendant la drôle de guerre et les débuts de l’Occupation, ont été traités, en dépit des affirmations publiques, de façon contraire à l’honneur, en leur faisant subir vexations et humiliations, alors qu’il leur avait été promis hospitalité et protection. Ils ont été maltraités à la fois comme Allemands (appelés Boches) - Juifs pour la plupart, et comme antifascistes.

"Aux premiers jours de novembre 1939 ... nous sommes arrivés aux Milles. Nous soulevions en marchant un énorme nuage de poussière - la poussière des briques, de la terre, de la paille - et ma première vision en entrant dans ce camp a été, à travers cette espèce de brouillard, un peu à l’écart comme une apparition irréelle, le visage de Max Ernst"... "Comme lui et beaucoup d’autres, j’allais devenir un homme de brique."
Ferdinand Springer
Une exposition le 13 juillet au 8 septembre 2013, a été programmée au camp des Milles, Ferdinand Springer, le destin d’un exilé allemand : (Cf. l’exposition Varian Fry qui a eu lieu à la Halle Saint-Pierre)
Du 25 septembre au 15 décembre 2013, une seconde exposition sera consacrée à quatre artistes internés aux Milles. L’exposition Bellmer, Ernst, Springer et Wols au camp des Milles :
http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=261:une-exposition-le-13-juillet-au-camp-des-milles-ferdinand-springer-le-destin-dun-exile-allemand&catid=2&Itemid=3
Les artistes au camp des Milles :
http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/artistes_milles.htm

Le devenir de ce camp des Milles est à l’image de la radicalisation du gouvernement de Vichy engagé dans une politique de collaboration : il se transforme en camp de transit puis en camp de déportation à partir d’août 1942.
Au total près de deux mille cinq cents Juifs, hommes, femmes, enfants, furent transférés de ce camp à Drancy, en vue de leur déportation à Auschwitz.

Wagon-Mémorial, photo MB
camp des Milles voie ferrée avec wagon de déportation photo UH

Wagon du Souvenir, Chemin des Déportés, Les Milles
Puis le camp fut encore utilisé après la rafle de janvier 1943 dans la région de Marseille, avant de fonctionner de nouveau comme tuilerie en 1946 et d’être enfin transformé en Mémorial de camp qui ouvrira fin 2011. Ouverture du site mémorial été 2012, inauguration officielle : 10 septembre 2012, ouverture au public le 12 septembre 2012.

Site-mémorial du Camp des Milles  :

  • Un film introductif
  • Un parcours muséographique en trois volets :
    . volet historique : les 3 périodes du camp
    . volet mémoriel : la Tuilerie
    . volet réflexif avec un "film immersif" pour expliquer les 3 étapes du racisme au génocide. Comment échapper à l’engrenage menant au génocide.
    Une salle avec une exposition sur les enfants juifs (Serge Klarsfeld) en anglais et en allemand.
    Une salle avec l’exposition nationale sur les enfants juifs déportés (Serge Klarsfeld), exposition qui était gare de l’Est.
    http://issuu.com/sunmed/docs/cdm_survie_democratique?e=4730007/33724949

Sur un mur, une photo d’August Landmesser, un ouvrier de Hambourg qui a épousé une femme juive et qui a refusé de faire le salut nazi cf. "Une famille brisée par le racisme nazi" :
http://clioweb.canalblog.com/archives/2013/01/17/26174563.html

  • Le réfectoire des gardiens avec les peintures murales
    Les Milles, 2013. La salle du réfectoire avec des peintures murales, bâtiment de droite, photo U H

    http://www.campdesmilles.org/

Le père Fernand Singerlé, curé de Venelles et de Meyrargues, entre en résistance, cache des armes sous l’autel, aide des évadés du camp des Milles, sauve des otages de l’exécution, cache une famille juive allemande dans son presbytère et s’engage dans la 2ème DB.
http://www.venelles.fr/2011/11/inauguration-de-la-plaque-en-hommage-a-labbe-singerle/
Le Curé Fernand Singerlé « Un Juste parmi les Nations »
http://www.meyrargues.fr/decouvrir-meyragues/histoire-et-patrimoine/62-le-cure-fernand-singerle-l-un-juste-parmi-les-nations-r.html

- Pour en savoir plus :
Infographie du journal Le Monde :
http://www.lemonde.fr/culture/infographe/2012/09/12/le-camp-des-milles-lieu-de-memoire_1758957_3246.html

Le projet  :
http://www.novembre-architecture.com/detail-projet/projet-memorial-du-camp-des-milles-a-aix-en-provence-13—66.html
http://www.campdesmilles.org/upload/campdesmilles-dossier-presentation.pdf

Inauguration officielle : 10 septembre 2012, ouverture au public le 12 septembre 2012.
"Tous pensaient que la France, patrie des droits de l’homme, leur offrirait protection et asile. Nous conservons le souvenir de chacun de ces réfugiés dont la confiance a été trahie." Jean-Marc Ayrault, premier ministre.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/09/11/un-memorial-de-la-deportation-au-camp-des-milles_1757995_3224.html

les enfants aussi, photo MB

Chiffres récapitulatifs des transferts par Vichy vers Drancy à partir des Milles
Internés :
14/08/1942 : 538
25/09/1942 : 123
Arrêtés dans les rafles du 26 août :
Transferts le 03/09/1942 : 574 dont 300 pour la seule ville de Marseille
Total : 1 235 transferts selon Serge Klarsfeld

Le futur Mémorial, photo MB
  • Espace muséographique « Du Camp des Milles à Auschwitz, l’engrenage vers l’abîme » avec les Musées d’Auschwitz-Birkenau (Pologne) et de la Kaserne Dossin (Belgique).inauguration 29 novembre 2019

- Exposition, Les Juifs dans la Résistance, jusqu’au 31 août 2018 :
http://www.fondationshoah.org/memoire/juifs-dans-la-resistance-photographies-damal-buziarsist

Médiagraphie

FEUCHTWANGER Lion, Le Diable en France, Belfond 2010, 312 p., paru sous le titre The Devil in France, New York, Viking Press, 1941 ; 1ère édit. en allemand, Unholdes Frankreich : Meine Erlebnisse unter der Regierung Pétain, Mexico, éditions El Libro Libre, 1942, 330 p., de nombreuses rééditions
Feuchtwanger interné au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, une première fois en septembre 1939 (dix jours), une seconde fois en mai 1940, sous le gouvernement de la III République.
Le livre complet en anglais :
http://sait.usc.edu/orientation/media/Publications/DevilinFranceLibrary.pdf
Un compte-rendu du livre Le diable en France de Lion Feuchtwanger :
Le diable en France, Lion Feuchtwanger
Lien vers les archives de Lion Feuchtwanger en anglais USA :
http://www.usc.edu/libraries/archives/arc/libraries/feuchtwanger/aboutfeuchtwanger.html
FONTAINE André, Un camp de concentration à Aix-en-Provence ? Le camp d’étrangers des Milles, 1939-1943, Cahors, Edisud, 1989, 245 p.
FRY Varian, Livrer sur demande...Quand les artistes, les dissidents et les Juifs fuyaient les nazis (Marseille, 1940-1941), Annexe : « Varian Fry journaliste politique (1935–1943) »  : sur un pogrom à Berlin, la politique américaine à l’égard des réfugiés, le massacre des Juifs d’Europe et l’abolition du décret Crémieux en Algérie. Cahier photos et documents. Agone, collection « Éléments », 2017
Varian Fry, "l’homme des visas"
GIRAUDY Danièle (sous la direct.), Le Jeu de Marseille. Autour d’André Breton et des surréalistes à Marseille en 1940-1941, Éditions Alors Hors Du Temps, Marseille, 2003, 142 p.
GOLD Mary Jayne, Marseille, années 40, Pierre Sauvage (Postface), Edmonde Charles-Roux (Préface), Alice Seelow (Traduction), Editions Phébus libretto, 2006, 473 p., (1er édit. Phébus, 2001)
http://www.varianfry.org/gold_annee_fr.htm
GRANDJONC Jacques (direct.), GRUNDTNER Theresia, Zone d’ombres, 1933-1944. Exil et internement d’Allemands et d’Autrichiens dans le sud-est de la France, publié par l’Equipe de recherche en civilisation allemande de l’Université de Provence, Aix-en-Provence, éd. Alinéa, 1990, 474 p.
GRÉSILLON Boris, LAMBERT Olivier, MIOCHE Philippe, De la Terre et des hommes, La tuilerie des Milles d’Aix-en-Provence, REF.2C éditions, Aix-en-Provence, 2008
OBSCHERNITZKI Doris :Letze Hoffnung-Ausreise. Die Ziegelei von Les Milles 1939-1942, Hentrich & Hentrich, Teetz, 1999.
PESCHANSKI Denis, La France des camps. L’internement, 1938-1946, Paris, Gallimard, 2002, 555 p.

Cf. Médiagraphie in Petit cahier du Cercle N° 14 - Conférence-débat du 17 mars 2010 : - Les Juifs à Marseille 1939-1944 : « Les Juifs à Marseille, 1939-1942 : du refuge au piège », conférence par R. Dray-Bensousan, témoignages de G. Bénichou et F. Champlon ; « Histoire d’un Juste à Marseille : Varian Fry, août 1940-septembre 1941 » : interventions de N. Dorra, J.-M. Guiraud et L. Jeanpierre ; Textes de C. Dumond, M. Braunschweig, M.-P. Hervieu, N. Mullier.

Marseille Les Juifs à Marseille (1939-1942), du refuge au piège ; la rafle de Marseille en 1943 et la destruction du vieux port.

Camp des Milles - "Parti sans laisser d’adresse" :
http://clioweb.canalblog.com/archives/2012/07/12/24693461.html
Camp des Milles, projet :
Lettres des internés du Camp des Milles, 1939 - 1942, éd. Association philatélique du pays d’Aix-en-Provence
http://appa.aix.free.fr/index2.html
Un témoignage sur la famille Miedzwinski de Breslau : "Partis aux Milles" :
http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/libre/20120911/index.html?article_id=878393

Le film Welcome in Vienna Vienne pour mémoire, d’Alex Corti, 1987, Autriche, cf. dans la trilogie de Wohin und Zurück (aller quelque part et revenir) : le premier film, Dieu ne croit plus en nous, scénario de Georg Stefan Troller
https://www.cercleshoah.org/spip.php?article240
Un témoignage vidéo en ligne :
Le sauvetage des artistes, Souvenirs de Varian Fry (14:22 min)
Stéphane Hessel, ancien résistant, ambassadeur de France, Halle Saint Pierre - Paris, février 2008
http://www.akadem.org/sommaire/themes/histoire/1/6/module_3927.php
http://exilplan.com/exilplan/d_f_les_milles_liens_links.html

Avant la réalisation du Musée-Mémorial, les photos sont de Maryvonne Braunschweig et de Jorge Amat, des extraits de texte sont empruntés à l’article de Nicole Dorra de Ciné-Histoire, Histoire d’un Juste à Marseille : Varian Fry, août 1940-septembre 1941
et NM, UH, août 2012, mai 2013, mai 2020

[1Robert Liebknecht est le fils de Karl Liebknecht, ancien dirigeant communiste allemand


Documents joints

Marseille, années 40, Mary Jane Gold

3 juin 2011
info document : PDF
1.5 Mo