Olga (Golda) Bancic
- Olga Bancic dite Pierrette
- source Wiki-Roumanie
Olga (ou Golda) Bancic est une jeune juive récemment immigrée à Paris, née en mai 1912, à Kichinev, en Bessarabie, région de l’empire russe, devenue roumaine, à la suite de la guerre de 1914-1918. Sa famille nombreuse était pauvre et son père, petit fonctionnaire, victime de persécutions antisémites. Elle-même, jeune ouvrière matelassière, militante communiste, fut emprisonnée à la suite d’une grève.
Arrivée en France, elle épouse un ancien des Brigades internationales, Alexandre Jar
[1], et devient mère d’une petite fille Dolorès [2] née en 1939, à laquelle elle écrira une très belle lettre d’adieu, avant son exécution. Ce couple de résistants est engagé dans les FTP-MOI, mouvement de résistance armée du Parti communiste, crée en avril 1942, à la suite de l’Organisation spéciale, regroupant par langue et nationalité, des étrangers volontaires. Olga dite Pierrette, intègre le groupe de combat commandé par Boris Holban puis Missak Manouchian. Elle fait du transport d’armes et d’explosifs. Elle est prise dans la série d’arrestations de novembre 1943, torturée, jugée et condamnée à mort par le tribunal militaire allemand siégeant à l’hôtel continental, à Paris, le 17 février 1944.
Elle est la seule femme du groupe des 23 condamnés à mort [3] à ne pas être immédiatement fusillée, les 19-21 février 1944, au Mont Valérien ; de même elle ne fait pas partie des 10 résistants représentés sur l’Affiche rouge, support de propagande nazie, éditée à 15 000 exemplaires, par les autorités militaires allemandes, assimilant les résistants étrangers [4], majoritairement d’origine juive et polonaise, dits encore communistes ou « rouges », à une « armée du crime ». Les nazis recherchent alors, selon les mots du poète Aragon, « un effet de peur sur les passants ». En inversant la charge de la preuve : ce sont eux, armée d’occupation militaire menacée de défaite par l’évolution de la guerre, qui tentent de terroriser toute forme de résistance.
Pour autant cette femme combattante, d’un courage héroïque, n’est pas épargnée : elle est transférée à la prison de Stuttgart, de nouveau jugée et condamnée à mort, guillotinée le 10 mai 1944. Elle vient d’avoir 32 ans. Dans la lettre à sa fille datée de la veille de son exécution, elle écrit : « Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. »
MP Hervieu, mars 2018
BANCIC Olga, Golda, dite Pierrette :
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article15575&id_mot=1011
Adam Rayski, L’Affiche Rouge, mairie de Paris, Direction générale de l’information et de la communication, 2003.
Benoît Rayski, L’Affiche rouge – 21 février 1944, Éditions du Félin, Paris, 2004.
L’Affiche rouge, film de Frank Cassenti, 1976
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/afficherouge.htm
Thomas Elek :
Thomas (Elek) et son ombre, Thomas Stern
http://familles-de-fusilles.com/les-resistants-guillotines/
Cf. Les organes de répression en France dans le livret ici :
DVD (5) : CNRD La répression de la Résistance en France : des résistants déportés témoignent
Dans le cadre du CNRD 2018 :
CNRD 2018 « S’engager pour libérer la France »
Femmes dans la résistance :
http://clioweb.canalblog.com/tag/femmes
[1] Salomon Jacob, ou Alexandru Jar, dit Dubois, né en 1911 à Iasy (Roumanie), FTP-MOI, écrivain roumain.
[2] Comme La Pasionaria, Dolores Ibárruri.
[3] « Ils étaient vingt et trois qui criaient la France en s’abattant » Aragon
[4] les 23 : Missak Manouchian, Joseph Boczov, Marcel Rayman, Celestino Alfonso, Georges Cloarec, Roger Rouxe, Robert Witchitz, Rino Della Negra, Spartaco Fontano, Césare Luccarini, Antoine Salvadori, Amédéo Usséglio, Thomas Elek, Emeric Glasz, Maurice Fingercwajg, Jonas Geduldig, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Willy Szapiro, Wolf Wajsbrot, Arpen Lavitian et Olga Bancic.