Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Le Vercors, une forteresse naturelle pour la Résistance

Vassieux-en-Vercors
jeudi 21 décembre 2017

Une base de la Résistance dans le massif du Vercors, mais la République du Vercors est prise d’assaut par les Allemands et la Milice.

Vers le Mémorial de la Résistance en Vercors, un maquis forteresse naturelle.

Ici souffle la liberté

« le Chamois des Alpes bondit »

Les zones montagnardes ont une valeur refuge, dans des reliefs boisés où des résistants peuvent être regroupés en vue de la libération.

Avec le débarquement en Normandie, de nombreux jeunes affluent vers le Vercors, cette "citadelle imprenable". Des renforts sont promis.
L’idée c’est d’entrainer des réfractaires au STO pour qu’ils deviennent des combattants. François Huet, Pierre Tanant, Marcel Descour sont des chefs militaires.

Le Vercors s’organise comme un territoire libéré "la République libre du Vercors" en relation avec le GPRF. Un drapeau bleu, blanc, rouge, flotte.
Les Alliés parachutent des armes sur le plateau, mais en nombre insuffisant.
Le plan « Montagnards » prévoit l’envoi massif de troupes aéroportées mais la priorité des alliés ce sont les débarquements en Normandie et en Provence.
Le 21 juillet 1944, les Allemands lancent plus de 15 000 soldats à l’assaut du Vercors, coûtant la vie à 201 civils et 639 maquisards.
Encerclé, le massif insuffisamment armé, ne peut tenir face aux Allemands, le soutien aérien attendu n’arrivera pas.

Le général de division Karl Pflaum a disposé autour du massif les bataillons de la 157e division allemande composée de jeunes. Ils attaquent : " Au sud, les troupes montent vers le col du Rousset ; au nord, elles avancent par Lans et le Royan ; à l’est, les chasseurs alpins partent à l’assaut des sentiers muletiers vertigineux. Enfin, à Lyon, 200 chasseurs- parachutistes montent dans une quarantaine de planeurs, direction Vassieux et La Chapelle".
Ce sont les Allemands qui utilisent la piste prévue pour recevoir des renforts alliés pour leurs chasseurs-parachutistes.

Plateau où les planeurs se sont posés

Vassieux-en-Vercors, carcasse d’un planeur DFS 230 près de l’église. Un camouflage kaki et bleu ciel leur permettait de passer inaperçus.
Aucune parade possible contre les planeurs.

Carcasse d’un planeur allemand, containeurs des parachutages alliés

"Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, sous le feu allemand, le chef civil du maquis, le socialiste Eugène Chavant, conclura son dernier télégramme en qualifiant « ceux qui sont à Londres et à Alger » de « criminels et de lâches ». « Nous disons bien : criminels et lâches. »"

La bataille dure trois jours et demi, du 21 au 23 juillet 1944.

Le général Heinrich Niehoff , Kommandant des Heeresgebietes Südfrankreich (commandant de l’armée allemande de la région militaire du sud de la France) a déjà sévit dans le nord de la France occupée. Il a été dans les début de la Luftwaffe . Il organise l’assaut du Vercors avec des planeurs et avions de chasse, et la Milice.
Il pourchasse les "bandits-like sub-humanity" (bandits sous-humains) que sont à ses yeux les résistants.

Des unités aéroportées allemandes dont une une unité de police SS participent à l’assaut et au ratissage.

Des atrocités sont commises contre les civils et les maquisards : massacres à Vassieux, à La Chapelle.

Mémorial à La Chapelle en Vercors

Vassieux-en-Vercors a reçu la Croix de la Libération par décret du Général de Gaulle, en date du 4 août 1945.

« Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s’est totalement sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l’aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d’armes. Très violemment bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié. Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. »

Massacre d’otages à La Chapelle

Le Mémorial du Vercors au loin et la nécropole, sur la commune de Vassieux-en-Vercors

Nécropole de Vassieux en Vercors

Le maquis a l’impression d’avoir été abandonné par Londres et Alger. Le bilan humain est très lourd.
Des civils ont été déportés.
Rosine Crémieux, 19 ans. Roseline rejoint en 1943 avec son brevet de secouriste, l’hôpital de Saint-Martin-en-Vercors qui se replie dans la grotte de la Luire, les trois médecins, le prêtre, les trois infirmières diplômées de l’Assistance publique, venant au secours des blessés. Le 21 août 1944, les Allemands prennent la grotte, massacrent les adultes, les 7 infirmières sont déportées à Ravensbrück. Rosine Crémieux sabote son atelier de travail, avant de s’évader lors des Marches de la mort lors de l’évacuation du camp de représailles de Markkleeberg.
Markkleeberg-Wolfswinkel, camp annexe de Buchenwald

Yves de Montcheuil, jésuite, collabora à Témoignage chrétien, fondé en 1941 à Lyon par le père Chaillet, refuse d’abandonner les blessés. Il est fusillé le 11 août 1944.
https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article183549

Olivier COGNE, Jacques LOISEAU, Vercors 40/44, Éditions du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, 2014.
Robert BENNES, Mémoire de guerre. Le Vercors, 1943-1945, Anovi, Chinon, 2014, 144 p.
Paul DREYFUS, Vercors, citadelle de la liberté, éditions Artaud, 1959.
Francis GINSBOURGER, Le Vercors oublié. La résistance des habitants de Saint-Martin (1942-1945), Éd. de l’Atelier
Sylvie LINDEPERG, La voie des images, Verdier, 2013
Yves PÉROTIN, La vie inimitable - Dans les maquis du Trièves et du Vercors en 1943 et 1944, Presses universitaires de Grenoble, 2014
Alain PRÉVOST, Le Peuple impopulaire, éditions du Seuil, 1956.
7e Rencontres Jean Prévost dans le Vercors.
La Lettre du Cercle d’étude, archives
Marc SERRATRICE, Avoir 20 ans au maquis du Vercors, 1943-1944, Anovi, Chinon, 2014, 336 pages (ISBN 978-2-914818-68-1).
Gilles VERGNON, Le Vercors histoire et mémoire d’un maquis, éd de L’Atelier, 2002
Le Vercors, Au cœur de l’orage, de Jean-Paul Le Chanois, 1948
http://www.youtube.com/watch?v=zoq7QREIgB8
Dans le maquis du Vercors, juin 1944. Félix Forestier, 27 min.
http://clioweb.canalblog.com/archives/2017/12/10/35944265.html
Musée départemental de la Résistance du Vercors :
http://www.ladrome.fr/nos-actions-culture/musee-de-la-resistance/

http://www.memorial-vercors.fr/fr_FR/index.php

(à suivre...)
Photos UH.
La route des maquisards, de Villard-de-Lans au coeur du Vercors :
https://blogs.mediapart.fr/nounours-du-vercors/blog/060819/alamo-en-vercors

Les maquis en France

NM