Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Le Chant des partisans imprimé pour la première fois à Auch (Gers)

L’imprimerie Moderne du Mouvement Libération
jeudi 28 décembre 2017

Le chant des partisans paru dans « Les Cahiers de Libération » est imprimé pour la première fois à Auch (Gers), le 25 septembre 1943. A Auch des jeunes prennent l’engagement de tout faire pour libérer la France.

Le chant des partisans écrit par Joseph Kessel et Maurice Druon, chanté par Anna Marly, est imprimé pour la première fois à l’Imprimerie Moderne, 13 de la rue Lamartine, à Auch.

Imprimerie du chant des Partisns à Auch
Photo JBM

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines   ?
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme   !

Jules Meurillon de Libération-Sud [1]cherche une imprimerie pour le journal du Mouvement Libération. Il trouve un imprimeur de Montélimar, Eugène Groullier et sa famille et achète en septembre 1943 L’Imprimerie Moderne, 13 rue Lamartine à Auch. C’est là qu’est tiré le premier numéro des Cahiers de Libération avec Le chant des partisans, et cette mention : « Ce volume a été achevé d’imprimer sous l’Occupation nazie le 25 septembre 1943. "
En décembre 1943, Yvonne et Louis Groullier, Jean Borel, propriétaires de l’établissement d’Auch, Jeanne Laffargue, Eugène Groullier, le père de Mme Groullier, les deux fils et une des filles Groullier sont arrêtés.

Louis Aragon (François-la-Colère) Paul Éluard (Jean-du-Haut), Albert Camus (Louis Neuville) publient sous des pseudonymes dans Les Cahiers de Libération.

Jeanne Daguzan
Jeanne Daguzan arrêtée par la Gestapo, emprisonnée à Saint-Michel de Toulouse, transférée au camp de Compiègne," déportée fin 1943 à Ravensbrück, puis à Limeur près de Hanovre en 1945 et à Bergen- Belsen où le 15 avril 1945 elle est libérée par la 1er armée anglaise."
Marcel Daguzan journal, radio de la France libre depuis leur domicile du Garros, qui est en outre une cache d’armes. Marcel Daguzan parvient à s’enfuir et à poursuivre la lutte dans un maquis des Hautes-Pyrénées. Il est chef de groupe de l’Armée Secrète.

"Charles Borel et Louis Radix, deux typographes résistants qui travaillent pour Louis Groullier, alias « Démon » imprimeur de Montélimar chargé de sortir le journal Libération. Ils le composeront chaque semaine ainsi qu’une nouvelle publication, « Les Cahiers de Libération »"

Le Chant des Partisans à la BBC : la mélodie sifflée traversait les brouillages allemands.

Tracts et papillons clandestins de la Résistance, Papiers de l’urgence :
http://resistance.editionsartulis.fr/meurillon.htm

Des chantiers d’abattage de bois sont ouverts à l’intention des réfractaires au STO, exemple dans le bois d’Auch, à la ferme de Pujos. Le S.A.P. "Service d’atterrissages et parachutages" s’installe aussi dans le Gers.
De nombreuses unités ont pour mission de harceler l’ennemi et de saboter les voies de communication et les lignes du téléphone.
A Castelnau-sur-l’Auvignon, Villefranche-d’Astarac, Viella, Toujouse, bois de Bascaules, Auch et L’Isle-Jourdain des combats ont eu lieu pour libérer le Gers.
Jeanne Robert et le réseau Victoire. Repétée par la Gestapo, elle fuit par les Pyrénées, dans le vent et la neige, pour Londres.
Castelnau-sur-l’Auvignon incendié par l’occupant, est la seule commune du Gers titulaire de la Médaille militaire, la « médaille des braves »
 [2]https://resistance-gers.fr/temoins/...
Villefranche-d’Astarac, au petit matin, plus de mille soldats allemands encerclent les 95 résistants du maquis de Meilhan, groupe commandé par le docteur Joseph Raynaud.

La Feldgendarmerie à l’Hôtel de France à Auch, dépend de Toulouse où est la Kommandantur (Gestapo).

À Auch, le Deuxième dragon est dissous le 27 novembre 1942 après l’invasion par les Allemands de la Zone dite Libre. Le serment d’Auch est prononcé : se rassembler autour du drapeau à l’appel de la patrie. De nombreux membres du régiment passent en Afrique du Nord.
Des maires font des faux papiers comme René Dutrey à Saint-Martin de Mirande.
Le Docteur Demandes à Barran, maire et médecin, aide au placement des réfractaires. Les Allemands recherchent la machine à écrire, laquelle aurait servi à établir des cartes d’identité. À la ferme de "Biensan", ils arrêtent l’ouvrier agricole Marcel Goy "Boucher", qui est un chef de groupe qui commande les clandestins cachés dans les fermes. La fille du docteur, Paulette Demandes, soupçonnée de trafic de cartes d’identité, a subi une épreuve d’écriture à l’Hôtel de France sans résultats mais elle est déportée à Ravensbrück [3]. Le docteur Demandes [4] est déporté à Helmstedt-Beendorf, camp annexe de Neuengamme. Roger Dupouy, employé agricole au château de Mazères qui sert de point de chute aux réfractaires et sans doute, aux armes, et Paul Dubarry, de la propriété du "Gardian" sont appréhendés par les Allemands guidé par un jeune milicien.
Le 3 mai 1944, Meyer Rosner, un étudiant juif de 18 ans caché au château d’Aylies chez de Haut de Sigy, à Barran, Gers, résistant sous le nom de Pierre-Emily est arrêté sur indication du jeune milicien. Il a de fausses pièces d’identité en liaison avec Marcel Goy et le Docteur Demandes. Envoyé en déportation par le "train fantôme" avec Mauroux et Dupouy [5], puis enfermé à la synagogue de Bordeaux, il en est extrait avec une dizaine de personnes qui sont fusillées au camp de Souge.
Premières rafles et camps d’internement en zone occupée en 1941

La Milice dans le Gers, est constituée le 28 février 1943, au théâtre municipal d’Auch, à partir des 150 S.O.L. (service d’ordre légionnaire de Vichy) présents avec le docteur Sailhan. Il y a eu 376 miliciens dans le Gers. Les jeunes font partie de la "Franc-Garde". Le chef de la Milice toulousaine, Lacomme, décide que pour « un milicien tué, dix communistes seront abattus »

Berthoumieu, le jeune milicien qui a donné les résistants, agent de la Felgendarmerie et président de la section locale du Parti Populaire Français (PPF) est abattu par la résistance devant le magasin des Nouvelles Galeries, à Auch.

Le 19 août 1944, la garnison allemande d’occupation quitte Auch. Les hommes de Parisot et de Guerrero entrent alors dans la ville libérée.
L’épuration concerne 509 personnes dans le Gers. Elles sont emprisonnées dans le camp d’internement du Seilhan à la sortie nord d’Auch.

Les Gersois pendant la Seconde Guerre Mondiale : ONAC
http://sdonac32.pagesperso-orange.fr/documentation%20pedagogique.htm

les CDL : comité départemental de Libération
les M.U.R., par adjonction de nouveaux mouvements, deviennent le M.L.N. :
M.L.N. : Mouvement de Libération Nationale
ORA : Organisation de Résistance de l’Armée
PPF : Parti Populaire Français de Vichy
S.O.L. : service d’ordre légionnaire de Vichy

Otages, fusillés, massacrés sous le nazisme

Juifs cachés dans le Gers

[1Libération-Sud mouvement d’ Emmanuel d’Astier de la Vigerie, de Lucie Aubrac

[3Paulette Demandes déportée à Ravensbrück, transport parti de Paris le 6 juin 1944 (I.224.)

[4Gontran Demandes est déporté dans un transport parti de Compiègne le 4 juin 1944 (I.223.)

[5Mauroux et Dupouy meurent à Melk, "Kommando" de Mauthausen.