Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Rose Ausländer, poétesse de la Bucovine, Nicht Oktober nicht November

9 novembre 2023, lecture à Duisburg
samedi 25 novembre 2023

... le vent aiguise son couteau sur ton front...
...la terre rouille et coule... dans le ravin...

Poème à faire traduire par des élèves et leur faire identifier les allusions :

Nicht Oktober nicht November

Herbst sagst du

und meinst den Wind er schärft

sein Messer an deiner Stirn

meinst rostige Blätter sie rollen

deinem Schritt voran

meinst Frostnadeln sie stechen

die Luft den Baum die Haut

Herbst herber Laut

brauner Geschmack

Die Freunde an der Front

werden bitter und braun

nicht von Sonne gebräunt

Die Erde rostet und rollt

mondab

in die Schlucht wo die

Geschichte Burgen baut

Schuldtürme Falltüren

Herbst sagst du

aber ich sage dir

nicht Oktober nicht November

du mußt einen neuen Kalender erfinden

ein andres Alphabet

eine Sprache die Einhalt gebietet

denn die Zeit fällt

fällt ins Unabsehbare

und wir fallen mit ihr

Ausländer, Rose (1901–1988)

09. Novembre 2023, 18.30
Damit kein Licht uns liebe“ (Afin qu’aucune lumière ne nous aime)
Une jeune femme devait mourir parce qu’elle était juive.
Eine junge Frau konnte ihre große Liebe nicht leben. Sie musste sterben,
weil sie Jüdin war. 57 Gedichte machen sie unvergesslich.

Biographie

Rose Ausländer, née Rosalie Scherzer en 1901 à Czernowitz, Bucovine, alors en Autriche-Hongrie, Roumanie après 1918, puis soviétique, roumain entre 1942-44, puis Ukraine. Après un séjour aux États Unis, elle revient à Czernowitz auprès de sa mère et publie ses premiers poèmes. Après l’invasion par les nazis en 1941, elle vit avec sa famille dans le ghetto où elle rencontre Paul Celan (Paul Antschel). Grâce à l’aide d’amis, elle survit, cachée dans une cave avec sa mère, son frère, sa belle-sœur et quelques amis dont Celan. Ils se lisent leurs poèmes.
Ils sont libérés par les Soviétiques en 1944.
Il reste 5000 juifs sur 60 000.

Elle part en Amérique et écrit ses poèmes en anglais et reprend l’allemand après avoir retrouvé en 1957 Paul Celan à Paris. ...la mort est un maître d’Allemagne

Ich wohne im Wort“. (J’habite dans le mot)

En 1965, elle s’installe à Düsseldorf, ville de Heine, ville jumelée avec Czernowitz. Son éditeur Helmut Braun, la fait connaître.
https://www.babelmatrix.org/works/de-all/Ausl%C3%A4nder%2C_Rose-1901
https://www.roseauslaender-gesellschaft.de/

Helmut Braun, « Du hast mit deinen Sternen nicht gespart », Rose Ausländer und Paul Celan, (Tu n’as pas économisé sur les étoiles), Rimbaud Verlag, Aachen, 2021

Cartea neagra. Le livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie

Poèmes de Czernowitz, douze poètes juifs de langue allemande, traduits de l’allemand et présentés par François Mathieu, Paris, éditions Laurence Teper, Collection « Bruits du temps », 2008
Écrire c’était vivre, survivre, Chronique du ghetto de Czernowitz et de la déportation en Transnistrie, textes en proses et poèmes d’écrivains et d’artistes juifs de langue allemande, présentés et traduits par François Mathieu, Éditions Fario, Paris, 2012

De nombreuses activités autour de la poétesse pour 2024 :
https://www.roseauslaender-gesellschaft.de/

Madeleine Kahn, ancienne élève du lycée Edgar Quinet

Nicole Mullier, idée Ulrich Schmoll