Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Le Musée d’Auschwitz-Birkenau et le problème de sa conservation

un lieu de mémoire visité par presque 1,5 millions de personnes
mercredi 7 mars 2012

Auschwitz-Birkenau, camp allemand de concentration et d’extermination nazi (1940-1945), seul camp inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco en 1979.
960.000 juifs, 75.000 Polonais, 21.000 Tsiganes et 15.000 prisonniers de guerre soviétiques, soit quelque 1,1 million de personnes sont mortes à Auschwitz, d’après les chiffres de Franciszek Piper.

Le Musée d’Auschwitz : questions d’hier, d’aujourd’hui et de demain
présentation par Piotr Cywinski directeur du Musée d’Auschwitz et Jean Charles Szurek directeur de recherche au CNRS, au Mémorial de la Shoah le jeudi 11 octobre 2012
http://auschwitz.org/en/

Le complexe d’Auschwitz, photo aérienne prise par les Alliés :

Auschwitz I, II, III

http://www.globalsecurity.org/intell/library/imint/images/auschwitz19-3_1.jpg

Le Musée d’Auchwitz a été fondé par des déportés en 1947. Il est lié à la politique polonaise et à l’évolution du communisme jusqu’en 1989. Le symbole d’Auschwitz a longtemps été réduit au combat antifasciste, où l’identité juive des victimes était passée sous silence. Les responsables polonais ont privilégié Auschwitz I, camp de concentration et d’exécution de 75 000 polonais et ont négligé Birkenau, lieu de l’extermination des Juifs d’Europe, où cependant, un hommage aux 15 000 soldats soviétiques était rendu. En 1967, un monument international est inauguré sans que le mot juif soit prononcé (cf. Petit cahier Robert Waitz).

Portail à Auschwitz avec le B inversé (en résistance)
Photo D. Dufourmantelle

Les pavillons nationaux sont très politiques. L’Autriche se proclame la "première victime" de l’Allemagne, la Yougoslavie vante les mérites de Tito, des expo sont vieillottes.

Auschwitz I, la caserne polonaise

Dans les années 1990, c’est le retour à Birkenau, camp de la mort industrielle. Il a fallu rendre ce lieu compréhensible par des panneaux, en polonais, hébreux, anglais.

Birkenau, ruines d’un des crématoires

Lorsque Piotr Cywinski, directeur du site, prend ses fonctions en 2006, priorité est donnée à la conservation. Cela devient dangereux, les baraques du camp des femmes sont fragiles et tombent en ruine...
Le centre d’accueil des visiteurs a été conçu pour 400 000 personnes, il y a 1,4 million de visiteurs.

affiche du film

La Fondation Auschwitz-Birkenau a été créée en 2009 pour assurer la conservation du site.
Un projet, 2013-2014, prévoit la construction d’un nouveau Centre de réception à Auschwitz I. Dans l’actuel centre serait mise en place une courte exposition.
Il faut définir des priorités éducatives, l’émotion ne suffit pas, avec une étude de l’Europe des années Trente, pour comprendre comment on en est arrivé à « Arbeit macht frei », l’histoire du camp, l’histoire des survivants, la résistance au camp, les SS, les libérateurs russes.
Dans la nouvelle présentation, des voix seront présentes, pour montrer le côté humain, prendre conscience de ce qui s’est passé.

Auschwitz-II Birkenau

Les visiteurs aux multiples langues prennent des guides à 90% et posent des questions.
Il y a une nouvelle visibilité comme celle des jeunes Israéliens dont des militaires, avec leurs uniformes et leurs drapeaux.
Les Russes ne viennent plus, l’Europe centrale est davantage représentée. Afrique du Nord et Moyen Orient, Autriche et Pays Baltes sont peu présents. En Asie, des visiteurs viennent du Japon, Corée et Chine. Les Polonais représentent 650 000 visiteurs.

Raphaël Esrail, président de l’Union des déportés d’Auschwitz, soutenu par le Comité international d’Auschwitz, voudrait la création d’un dispositif muséographique spécifique à Birkenau. Il pense que les historiens et les déportés n’ont pas la même vision de la muséographie d’Auschwitz.
Les anciens déportés ne sont pas consultés, la mémoire juive est encore assassinée. Birkenau est le plus grand cimetière juif en Pologne.
8000 personnes se retrouvent par jour à Auschwitz. Une grande partie des visiteurs étrangers vient pour commémorer le lieu de la Shoah. Pourquoi ne pas commencer la visite par Birkenau ?
Il faut faire comprendre par des témoignages oraux de déportés survivants, faire parler les lieux qui ne relèvent pas de la même mémoire, sur les lieux mêmes où les Juifs ont été assassinés, la réalité de la Shoah.
La mémoire polonaise est à Auschwitz I, la caserne, la mémoire juive est à Birkenau, le lieu de la destruction des Juifs d’Europe.

Pour Jean Charles Szurek, vu le manque de connaissances historiques des visiteurs, il faut d’abord passer par le Centre d’information à Auschwitz I.
Pour Piotr Cywinski la préoccupation principale est la préservation des lieux et l’éducation.
Il dit cependant qu’il faut trouver un système pour mettre les voix des témoins à disposition des visiteurs.

Annette Wieviorka signale 2 films essentiels : La dernière étape et La passagère
cf. médiagraphie

Le futur d’Auschwitz par Annette Wieviorka

Médiagraphie

Les architectes d’Auschwitz :
Le chef des travaux est l’ingénieur Karl Bischoff. Walter Dejaco qui a son premier emploi comme architecte à Auschwitz, Fritz Ertl et Hans Stosberg

http://dabonline.de/2011/12/01/tiefpunkt-der-architekturgeschichte/

Baraque à Birkenau photo DD.
Fritz Ertl, architecte du Bauhaus au Zentralbauleitung a fait le plan de la baraque.

Fritz Ertl participe à la conception du camp de concentration d’Auschwitz".
Fritz Ertl a été élève du Bauhaus à Dessau mais après l’Anschluss, en 1938, il entre au NSDAP et à la SS. Hochbauingenieur ingénieur du bâtiment il est à la Zentralbauleitung [2] direction centrale des travaux à Auschwitz (lire la note) [3]. Il est acquitté au procès des architectes, en 1972, à Vienne, jugé responsable intellectuellement.

Collection Sur les lieux : Auschwitz-Birkenau, conserver les camps de la mort ?
27/01/2015
https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/collection-sur-les-lieux-auschwitz-birkenau-conserver-les-camps-de-la

- Mémoire demain  : un DVD-rom de l’UDA, en français, anglais et allemand Témoignages sur les camps d’Auschwitz et Auschwitz-Birkenau.Un programme d’enregistrement de la parole des déportés sur les lieux mêmes de leur déportation, dans les camps d’Auschwitz et de Auschwitz-Birkenau.

- Un film dont l’histoire se passe autour du Musée :
Et puis les touristes

- Petits cahiers du Cercle avec de nombreux documents :
Petit cahier n° 9 : Projection-débat du 25 mars 2009 - Auschwitz, passé et présent, avec conférence-débat sur le film Et puis les touristes, A. Wieviorka, articles de M. Braunschweig, F. Bottois, M.-P. Hervieu, et N. Mullier, CR sur "Les orpailleurs" de Thierry Jonquet et "Auschwitz soixante ans après" d’Annette Wieviorka, article sur les voyages d’étude à Auschwitz avec des élèves, documents sur Auschwitz.|

|Petit cahier n° 15 sous le titre Robert WAITZ (1900-1978), médecin résistant dans les camps d’Auschwitz III (Buna-Monowitz) et Buchenwald, avec la Conférence de Georges Hauptmann, des témoignages d’anciens déportés et de nombreux documents.|

- Le problème du camp et de sa conservation
Sur la conservation des objets du musée d’Auschwitz :

- Au sujet de la restauration du camp, cf le rapport 2008 du musée d’Auschwitz

WIEVIORKA Annette, L’ère du témoin, Plon, 1998, 187 p.
WIEVIORKA Annette, Auschwitz raconté à ma fille, le Seuil, 1999, 60 p.
WIEVIORKA Annette, Auschwitz, 60 ans après, Robert Laffont, 2005, 287 p.

Bibliographie de témoins de la déportation membres de l’UDA :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article86
Auschwitz, des supports pour mieux comprendre
Les petits cahiers, publications des conférences-débats du Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah-Amicale-d’Auschwitz :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article4<br
Les DVD du Cercle
http://www.cercleshoah.org/spip.php?rubrique15

Le comité international d’Auschwitz :
http://www.auschwitz.info/
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/07/23/mort-du-polonais-kazimierz-albin-l-un-des-premiers-prisonniers-du-camp-nazi-d-auschwitz_5492584_3382.html
Le convoi de Kazimierz Albin fut le premier d’une longue série de trains pour Auschwitz où furent exterminées 1,1 million de personnes, dont un million de juifs.

Films :
La dernière étape, Wanda JAKUBOWSKA, 1948, 100 min
Nuit et brouillard, Alain RESNAIS, 1956, 32 min Argos Films/Arte France, 2003
http://clioweb.free.fr/camps/nuitetbrouillard.htm
La passagère, Andrzej MUNK, 1963, 59 min
Auschwitz, l’album de la mémoire, Alain JAUBERT, 1984, 42 min
Shoah, 1976-1985, Claude LANZMANN, 1985, 9 h 30 (version DVD pour la classe)
La petite prairie aux bouleaux, Marceline Loridan-Ivens, Mascaret Film–Ciné Valse, 2003, 90 min
Il faudra raconter, Daniel et Pascal CLING coproduit par Iskra et Arte France, 2004, 57 min
Et puis les touristes, Robert Thalheim, Allemagne, Noblesse Oblige Distribution, VOSTF, 2007, 85 min.

Auschwitz dépasse le symbole de la Shoah.<br

Le futur d’Auschwitz
http://irice.univ-paris1.fr/IMG/pdf/pdf_Volume_integral_Cahier_7_-_copie.pdf
Thierry Jonquet, Les Orpailleurs

Appel aux dons pour la conservation du Musée :
http://en.auschwitz.org/m/

NM, octobre 2012, 2019


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