Orli Reichert, Wald, née Torgau, dans le petit village de Bérelles, rue de Cousolre,
canton de Fourmies, département du Nord, près de Maubeuge, le 1er juillet 1914, morte le 1er janvier 1962 à Ilten près de Hanovre ( Hannover), est la fille d’un mécanicien et conducteur de locomotive. Son père est interné jusqu’en 1919 par les Français. Sa mère Marie née Molitor et ses six enfants doivent quitter la France, d’abord pour le Luxembourg, puis ils vont à Trèves. Après sa libération, le père devient communiste et Orli, vendeuse, entre au Kommunistischer Jugendverband (KJVD) Union des jeunesses communistes.
A la prise du pouvoir par Hitler, elle devient résistante, distribue des tracts anti-nazis. Arrêtée en avril 1934 par la Gestapo, elle est rapidement libérée. Elle fuit au Luxembourg, mais revient à Trèves car les nazis s’en prennent à ses parents.
Elle épouse Reichert connu au KJVD, mais celui-ci devient SA. Orli se sépare de lui.
Elle est internée dans la prison de la Gestapo à Trèves, puis près de Cassel, condamnée pour haute trahison, à 4 ans et demi d’internement. Son mari obtient le divorce en 1939.
Au terme de sa détention, selon la tradition des nazis, elle n’est pas libérée mais transférée dans le camp de Ravensbrück, en « détention de protection », et porte le triangle rouge de détenue politique.
Lagerälteste
Fin décembre 1940, elle est à Ravensbrück avec Margarete Buber-Neumann.
En mars 1942, elle est transférée à Auschwitz avec le premier convoi de femmes. Sa fonction de Lagerälteste, responsable du HKB (Häftlingskrankenbau) des détenues [1] du camp d’Auschwitz-Birkenau, lui permet de sauver des détenues. La « petite Orli » combat les poux, transmetteurs du typhus.
Orli Wald, « Heldin von Auschwitz » a sauvé Adélaïde Hautval
Elle est le témoin oculaire d’« expériences médicales », d’assassinats par injection cardiaque de phénol [2], de sélections pour les chambres à gaz.
Une rare détenue « fonctionnaire » aimée des détenues : « Unsere Orli ist wieder bei uns » s’écrient les détenues quand elle arrive au camp de Malchow.
Elle survit à la marche de la mort Auschwitz-Ravensbrück-Malchow. Elle s’échappe avec un groupe de femmes, elles sont violées par des soldats de l’Armée rouge.
Malade, elle doit être soignée de la tuberculose.
Elle épouse Wald, un communiste résistant, ancien interné dans des camps et des forteresses de sûreté.
Elle est dépressive. Elle tente plusieurs fois de se suicider. Hermann Langbein la rencontre. Elle ne pouvait plus écouter de musique, cela lui rappelait l’orchestre du camp qui jouait lors des sélections pour couvrir les cris de ceux qui étaient conduits à la chambre à gaz. Elle était nerveusement détruite. Elle avait une trop grande connaissance de ce qui s’était passé dans le camp, les injections administrées aux bébés et jeunes enfants, tués par les SS, écrit Hermann Langbein.
La tension provoquée par la perspective de témoigner au procès d’Auschwitz à Francfort (1963 – 1965) provoque chez elle une sévère dépression. Internée, elle meurt à 48 ans. Sa quatrième tentative de suicide a réussi.
Elle pensait qu’elle n’en avait pas fait assez pour les détenues, dit son amie Jeanne Juda.
Tous les 8 mars Orli Wald est célébrée à Hanovre.
Jeudi, 08.03.18 à 17h00 – Stadtfriedhof Engesohde, Hanovre, des oeillets rouges pour Orli Wald
http://www.sakobrenner.de/677/rote-nelken-fuer-orli-wald-2018/
Hermann Langbein : Menschen in Auschwitz. Europa, Wien 1996
Hannoversche Frauen gegen den Faschismus 1933 - 1945
http://hannover.vvn-bda.de/hfgf.php?kapitel=48
Bruno Baum, Widerstand in Auschwitz, VVN (Ligue antifasciste), Berlin 1949, rééd. Kongress, Berlin, 1962.
Peter WALD : Nachrichten von Vater und Mutter. Eine Jugend in Zwiespalt 1936 - 1948. Original-Ausgabe, 1. Auflage, Erstdruck, Schardt, Oldenburg 2003
„Leben mit Auschwitz“
http://www.peter-wald.de/
Bernd Steger, Peter Wald, Hinter der grünen Pappe – Orli Wald im Schatten von Auschwitz – Leben und Erinnerungen, VSA-Verlag, Hamburg, 2008, 225 p.
„In Auschwitz gab es keine Engel“
http://hannover.vvn-bda.de/hfgf/h5_08_OrliWald.htm
Aurelia Wald, gesch. Reichert, geb. Torgau :
http://www.fembio.org/biographie.php/frau/biographie/orli-wald-reichert/
La dramatique biographie d’une femme extraordinaire :
https://spd-suedstadt-bult.de/imperia/md/content/bezirkhannover/suedstadt-bult/flyer_orli_wald.pdf
Orli Wald-Reichert
Hannoversche Frauen gegen den Faschismus 1933 - 1945
http://hannover.vvn-bda.de/hfgf.php?kapitel=48
[1] Häftlingskrankenbau : « infirmerie » de détenues
[2] Un SS fait une injection de poison à un enfant aveugle. The killer with the injection was Hans Nierzwicki (1905-1967), who remained unpunished after 1945.