ARONOVICI PAUL. 32 ans en 1944, survivant
Paul Aronovici est né le 8 mars 1912 à Rimnico-Sarat en Roumanie. Ayant probablement fui la Roumanie durant l’entre-deux-guerres, en raison de la politique antisémite du régime, il s’est réfugié en France et vit à Paris. Il habite rue du Temple. Il se marie à la mairie du 20ème arrondissement, le 22 mars 1939 avec Olga Bourgeois, également d’origine roumaine née à Soissons le 4 septembre 1914. Il avait un atelier de confection pour hommes. Le couple n’avait pas d’enfant lorsque la guerre éclate. Paul Aronovici s’engage en 1939, probablement dans la Légion étrangère. Il est fait prisonnier et s’évade en janvier 1942.Il est incarcéré d’abord à la prison de la Santé, puis au camp de Drancy où il entre le 31 mai 1944. Il reçoit le numéro matricule 23518. Il passe 1 mois dans ce camp, puis le 30 juin 1944, Il est conduit à la gare de Bobigny avec 1153 internés destinés à être déportés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. C’est le 76ème convoi de déportés juifs parti de Drancy.
Le voyage qui dure quatre jours, en plein été, est particulièrement épuisant pour ces familles entassées dans des wagons à bestiaux plombés. Le 4 juillet, le convoi entre à l’intérieur du camp de Birkenau sur la « rampe d’Auschwitz » où a lieu la sélection. Les travaux de Serge Klarsfeld ont permis d’apprendre que 223 femmes sur 495 et 398 hommes sur 654 sont déclarés « aptes » pour le travail . Ce sont généralement les plus jeunes. Le nombre de déportés désignés pour ce travail d’esclave,, plus de la moitié, est beaucoup plus élevé que celui des transports précédents car Les camps deviennent, en 1944, un vivier de travailleurs pour l’industrie de guerre. L’autre moitié du convoi, les malades et les enfants, dits « inaptes » au travail, sont gazés dès l’arrivée.
Paul Aronovici entre au camp d’Auschwitz III situé à une dizaine de kilomètres d’Auschwitz près du village de Monowitz. Y était installée l’usine surnommée « Buna », d’I.G. Farbenindustrie destinée à fabriquer du caoutchouc synthétique. Il devient le déporté A-16591.
Le 18 janvier 1945, lorsque les nazis évacuent le camp de Monowitz, il reste à l’infirmerie du camp ainsi qu’une soixantaine de déportés du convoi 76, malades ou n’étant pas en état de marcher. Libérés par l’Armée rouge le 27 janvier 1944, les déportés du camp de Monowitz sont installés dans les blocs du camp d’Auschwitz où ils vont être soignés par des médecins et infirmiers de la Croix Rouge polonaise.
En mai 1945, Paul Aronovici est rapatrié. Il suit l’itinéraire des déportés restés au camp. Il est conduit à Cracovie où l’on regroupait les rapatriés. Puis gagne en train Odessa d’où il prend un paquebot pour Marseille. Il est décédé, à l’âge de 89 ans à Nice.
Extrait de la liste des déportés français hospitalisés à Oswiecin ( Auschwitz) le 7 mars 1945. (mission alliée)
Paul Aronovici ( ici Aronowitz) y figure . Son âge, 33 ans, et son dernier lieu d’habitation en France, Paris, y sont indiqués .
DAVCC Caen AC21P 699152-Mémorial de la Shoah.
Chantal Dossin
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