Nîmes, novembre 2017
Le 22 avril 1943
Vincent Faïta et Jean Robert, résistants FTP, communistes, ont été condamnés à la peine de mort par la Section spéciale et guillotinés dans la cour de la Maison d’arrêt de Nîmes, pour faits de terrorisme.
Ils ont chanté la Marseillaise, reprise par tous les prisonniers de la Maison d’arrêt.
Vincent Faïta
Né le 6 mai 1918 à La Spezia (Italie), guillotiné le 22 avril 1943 à Nîmes (Gard) ; ajusteur-outilleur ; syndicaliste CGT, militant et résistant communiste. Il a crié « Vive le Parti communiste français ! ».
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article50192
Jean Robert Auguste
Né le 4 juillet 1917 à Marseille (Bouches-du-Rhône), guillotiné le 22 avril 1943 à Nîmes (Gard) ; électricien ; militant communiste ; résistant. Il a dit « Vive la France ! »
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article129179
Ils ont été arrêtés par la police française, la SAP, section des affaires politiques, avec d’autres résistants, jugés avec eux le 29 mars 1943 : Louise Sauze épouse Maurin, André Morel, Fernand Chabert, Jean Casazza, « en vue d’une activité communiste ».
Charles Bedos le bâtonnier qui a défendu les jeunes « terroristes » devant la section spéciale [1] de la Cour d’appel de Nîmes, en représailles, a été arrêté par la Gestapo en 1943, envoyé au camp de Royallieu, puis déporté à Mauthausen, Autriche, le 22 mars 1944. Il reçoit un matricule. Il est du Kommando Ebensee.
« Lorsque la faim nous torturait, et que l’épuisement nous abrutissait, je vous revois encore assis sur votre châlit ... nous racontant de votre voix étonnamment jeune, claire et énergique, quelques causes célèbres des annales judiciaires. C’était alors l’oubli pour un moment, de notre condition d’esclave, c’était l’évasion spirituelle. » écrit un compagnon de Charles Bedos.
Charles Bedos fit un discours dans les arènes de Nîmes, le 1er septembre 1945. « De l’impossibilité de décrire ».
On ne peut se faire une idée, hormis ceux qui sont passés par là dit-il.Il parle des wagons où ils sont entassés à 220, des bruits, des cris, des odeurs, des actes d’anthropophagie, des fours crématoires, de l’avilissement, de la détresse, du désespoir des juifs d’Auschwitz- Birkenau qui alimentaient les chambres à gaz et les fours crématoires.
L’angoisse permanente, hallucinante, devant la badine du SS à l’infirmerie, désignant le déporté pour le car qui allait vers la mort.
La famine, les atrocités, pas d’eau, les coups, le travail 10 heures par jour, le froid, les Kapos.
Une punition collective, la nuit du 26 au 27 novembre 1944, par moins 6 à moins 10 degrés, 8 heures de suite, nus. Les amusements des SS... la pendaison en musique.
« Faites la nouvelle France comme nous l’avons rêvée et comme nous l’avons aimée ! »
Histoire de ce maquis FTP de La Haute Vallée de l’Aude auquel appartenaient Vincent Faïta et Jean Robert.
http://maquisftp-jeanrobert-faita.org/wp-content/uploads/2011/09/Carte-sites-800-2.jpg
http://maquisftp-jeanrobert-faita.org/maquis/paroles/vincent-faita/
FTP : Francs-tireurs et partisans.
FTP-MOI : Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée.
CNRD 2018 « S’engager pour libérer la France »
Olivier Goujon et Jean-Paul Boré, Cérémonies d’hommages au Bâtonnier Charles Bedos.De la défense de Jean Robert et Vincent Faïta à la déportation
Palais de justice de Nîmes : 11 décembre 2008 , 29 mars 2010
https://fondationmemoiredeportation.com/boutique/ceremonies-dhommage-au-batonnier-charles-bedos/
un hommage leur a été rendu en 2013 :
http://www.afmd.asso.fr/IMG/pdf/invitation_22_avril_2013_bedos.pdf FMD,
Khokholkoff Nathalie La Section spéciale près la cour d’appel de Nîmes, mémoire de D.E.A., Histoire du droit, Paris 2, 2002, dact., 168 p.
[1] loi du 14 août 1941 pour activités communistes ou anarchistes.