Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Les principales caractéristiques des évacuations des camps

à pied et en wagons
dimanche 14 septembre 2014

"La terreur grandit dans la colonne toujours silencieuse et qui avance toujours à la même allure. Personne ne se retourne, tout se passe derrière nos dos ..." Robert Antelme

I. les principales caractéristiques des évacuations des camps

Les évacuations à pied

Toutes les descriptions de ces journées de marche à pied développent les mêmes aspects que
Liliane Lévy – Osbert synthétise dans son style si percutant « routes enneigées, encombrées de congères et de cadavres ... La marche devient mécanique, automatique, machinale, somnambulique ». Étapes du soir dans des granges de foin ; toujours rien à boire, ni à manger « on souffre de la faim, on succombe à la soif. La gorge se dessèche, la langue s’épaissit, les lèvres enflent ... Les chaussures blessent, les plaies saignent ». [janvier]

Sam Braun
précise : la sortie du camp de Monowitz en colonnes par cinq, s’est faite « sans musique, pour la première fois, et, pour la première fois aussi, sans la présence brutale de l’Arbeitälteste » ; 14 ou 15 000 déportés sont jetés sur la route. Sam évoque plusieurs fois le bruit produit par les milliers de galoches : « une espèce de bourdonnement continu » ; coups de revolver trouant « le bourdonnement que faisaient nos galoches en traînant sur le sol » ; « un bruit sourd et continu ». [janvier]

la soumission aux conditions météorologiques est totale. Les déportés sont décharnés, à peine habillés et donc particulièrement sensibles aux aléas météorologiques : froid (en janvier 1945 il fait environ -20°C voire beaucoup moins), neige, pluie etc. ou au contraire, soleil brutal.
Quelques déportés (dont Nadine Heftler, Gilbert Michlin, Sarah Montard) ont en mémoire la belle nuit claire, l’air très pur, très froid et sec mais sans vent, la pleine lune illuminant le paysage blanc de neige, ponctué par les tronc noirs des arbres dénudés mais scintillants de givre en ce mois de janvier 1945.
Gilbert Michlin précise : - 25°, le froid « a transformé mon nez en stalactite et me donne véritablement l’impression que mes oreilles vont tomber ». [janvier]
Léon Zyguel évoque la neige qui colle aux sabots ; tous les 10 pas il faut cogner les sabots l’un contre l’autre pour la décoller. [janvier]
Or la protection par les « vêtements » est totalement insuffisante voire inexistante
Henri Graff cite la petite liquette qu’il avait sur le dos, « une veste qui était comme de la paille », des sabots « innommables » aux pieds. [janvier]
Jean-Louis Steinberg parle de « pyjama » et de « sabots de bois, sans chaussettes ». [janvier]
Ida Grinspan indique qu’elles sont parties avec des couvertures mais, celles-ci, trop lourdes, sont abandonnées dès la première halte. Nadine Heftler remarque que certaines sont enveloppées dans un édredon dont l’inconvénient est d’être lourd à porter. [janvier]
Léon Zyguel évoque les costumes rayés et les sabots. Les pantalons pleins d’urine et d’excréments gelaient et conduisaient les déportés incontinents à la mort. [janvier]
Les déporté-es qui partent sont déjà fragilisés à l’extrême par les conditions inhumaines qui leur avaient été imposées dans les camps, souffrant de sous-nutrition, de lésions liées au manque d’hygiène. Or on leur impose des heures nombreuses et sans répit de marche de jour comme de nuit, avec la mort omniprésente puisque tout-e déporté-e s’arrêtant ou même ralentissant la colonne était exécuté-e. Les arrêts ne permettaient pas vraiment de se reposer.
Henry Bulawko évoque la nuit dans une baraque « où on nous fit pénétrer à coups de cris et de crosse. Il y avait, à l’intérieur, de la place pour deux mille personnes au maximum. Nous étions près de trois mille » . Ceux qui n’entraient pas assez vite ont été fauchés par plusieurs rafales de mitraillette ; l’entassement fut tel que certains « furent littéralement étouffés sous le poids de leurs compagnons » ... « Le matin, un groupe fut chargé de ramasser les morts et de les brûler ». [janvier]
Il faut trouver des techniques pour assurer les fonctions vitales.
Henry Bulawko raconte : « bien vite, nous apprîmes à faire nos besoins au milieu du cortège : celui qui avait une envie courait jusqu’en tête du convoi, pliait les genoux et se relevait, même s’il n’avait pas fini, quand les derniers rangs le rejoignaient ». [janvier]
Ceci était d’autant plus difficile que comme l’indique Henri Graff les déportés étaient victimes de violentes diarrhées ; 10, 12, 15 fois par jour « On se faisait dessus. On était plein de merde ». [janvier]

Robert Antelme explique : « Un type qui a la diarrhée essaye de remonter vers la tête de la colonne pour ne pas se trouver, quand il aura fini, à la hauteur de la charrette [qu’il faudrait alors tirer ] ». [printemps]
Liliane Lévy – Osbert précise qu’il y avait quelques pauses « pour accomplir les besoins essentiels, mais pour certains, l’attente est trop longue pour un besoin incontinent ». [janvier]
Robert Antelme décrit la salle où ils sont entassés lors de la première nuit, gardés par une sentinelle et un kapo : « Pour chier, il faut sortir et, un seulement à la fois ... Ceux qui vont chier écrasent en passant les jambes de ceux qui sont étendus ... Près de la porte, il y a toujours la queue ; des copains gueulent, ils ont la diarrhée ... ils ne peuvent plus tenir, et, finalement, accroupis contre le mur, ils baissent leur pantalon ». Le lendemain c’est dans une église que les mêmes scènes se reproduisent. [printemps]
Evidemment toute hygiène est impossible
Robert Antelme évoque la chaleur, les odeurs « fabriquées » par les corps entassés dans une salle pour la nuit : « Epaisseur de l’odeur, ... des vêtements qui puent, épaisseur même de cette peau qui pourtant se dessèche, du caleçon plein de poux entre les cuisses, de la chemise grasse ». [printemps]
Si quelques uns partent avec une ration de pain elle ne peut suffire : elle est rapidement épuisée et la faim est permanente
Henri Graff, parti avec une musette emplie de provisions, raconte que la musette très vite est devenue pesante, même en changeant d’épaule « Ca devait faire trois ou quatre kilos. Au bout de quelques heures ce n’était plus possible ». Il l’a donc jetée et n’a plus rien eu à manger ensuite. [janvier]
Les arrêts peuvent permettre de trouver quelque « chose » à manger.
Sam Braun est parti sans rien ; lors des arrêts dans les champs il mangeait l’herbe « que j’arrachais par poignées » [janvier]
Robert Antelme au hasard d’un arrêt trouve des sacs de fécule de betterave « C’est une matière gommée, dure et souple, sucrée ... qui se mâche mal. Après en avoir absorbé quelques poignées, on est écoeuré ... On mange de la fécule bouillie. C’est infect et cela augmentera notre diarrhée ». [printemps]
Nadine Heftler raconte qu’elle a « dégusté » un petit morceau de vieux cheval qui gisait éventré, encore tout chaud. Une autre fois, elle et ses compagnes, se sont jetées sur une « brouette de pâtée » destinée aux porcs vidant le baquet en moins de deux minutes. [janvier]
ce qui marque surtout les témoins est la soif. La neige, en janvier 1945, est le seul moyen d’y remédier ... à très court terme.
En effet Henri Graff raconte la soif provoquée par le froid et la sécheresse du climat ; il ramasse la neige, par terre, qui était sale « dégueulasse » car des milliers de personnes l’avaient piétinée. Mais « sur le moment ça fait du bien. Trente secondes après, ça brûle davantage encore. Et pour atténuer cette nouvelle brûlure, on remange de la neige. Et ça recommence ». [janvier]
La soif provoque des hallucinations. Henri Graff « voit » une fontaine [janvier]
Les hallucinations sont aussi évoquées par Suzanne Maudet : durant la nuit de marche, dans le noir, « les yeux qui se troublent sous les paupières pesantes ... et les yeux qui s’ouvrent et voient ce qui n’est pas (pourquoi le lion de la Metro-Goldwin-Mayer me fait-il de si horribles grimaces à travers les petites lattes de bois d’un chariot d’usine ? Pendant toute cette nuit, Jackie a vu un homme, assis sur le bord de la route et lisant son journal : « Mais, comment fait-il ? ... Il n’y voit pas pourtant » disait-elle). » [printemps] mais la difficulté engageant le plus dramatiquement l’espérance de survie était peut-être les chaussures. Quasiment personne n’a des chaussures assorties et adaptées à cette marche forcée, par grand froid pour les marches de janvier 1945. Nombreux sont donc ceux qui ont du mal à marcher et qui ont les pieds gelés.
Albert Bigielman évoque ses pieds entourés de papiers dans les galoches de bois. [printemps]
Maurice Cling sait que « jamais je ne pourrai marcher avec mes galoches ... ces maudites galoches qui me blessent déjà les pieds avant de partir » [janvier]
Ida Grinspan insiste sur ses chaussures « trop fines » qui la serrent, d’où des engelures et un commencement de nécrose. Arrivée à Ravensbrück, ses doigts de pieds ont éclaté mais elle reste sans soin.[janvier]
l’angoisse est aussi permanente car les gardiens sont sans pitié. Tout retardataire, toute personne s’arrêtant est exécuté-e sur place.
Henry Bulawko raconte la première exécution d’un camarade « qui avait quitté les rangs pour un besoin » ; « les traînards étaient assassinés sans merci » ; « les coups de feu crépitèrent dorénavant de façon ininterrompue ».
Il précise plus loin que, lors de la troisième nuit de marche, ils doivent s’engager à travers champs, franchir des fossés, trébucher sur des pierres, glisser dans la neige boueuse ; « en regardant autour de moi, je pus évaluer que, durant la dernière nuit seulement, les SS avaient tué plus d’un millier des nôtres ». [janvier]
Maurice Lisiak précise : « un simple arrêt pour reprendre des forces suffisait pour être abattu sur le champ ». [janvier]
Robert Antelme développe de longs paragraphes sur ces exécutions régulières. « La terreur grandit dans la colonne toujours silencieuse et qui avance toujours à la même allure. Personne ne se retourne, tout se passe derrière nos dos ... Ils pourraient en tuer encore cinquante comme cela, encore cinquante, ils vont peut-être tous nous tuer, mais tant qu’il en reste, la colonne existe et elle marche, le dos courbé. » [printemps]
De plus ces gardiens imposent des corvées comme le raconte Sam Braun : « A tour de rôle, une dizaine de déportés devaient tirer et pousser les chariots sur lesquels les SS avaient mis leur barda » ; c’étaient les premiers de la colonne qui étaient désignés. [janvier]
Robert Antelme précise de la même façon : « Une partie des bagages des SS et des kapos a été chargée sur une charrette que nous tirerons à tour de rôle. Les bagages qui ne sont pas chargés, c’est nous qui les porterons ». D’ailleurs il va se retrouver avec une lourde valise qui lui arrache les bras. « Je la pose par terre ... Le SS m’a vu et se précipite sur moi. Coups de crosse ... Je la ramasse ... Si je m’arrête, des coups. Si je tombe, une rafale ... Je sais maintenant qu’un effort comme celui-ci, s’il devait se prolonger, suffirait à me tuer ». [printemps]
Des déportés qui ont eu à traîner ces charrettes évoquent les mains collées au timon en métal du fait du gel, les coups de crosse quand ils ne touchent pas ce timon, les hurlements pour les faire avancer plus vite, tirer ou pousser plus fort.
Maurice Lisiak indique que « des déportés étaient chargés de relever les cadavres [de ceux exécutés au long de la route] et de les porter à l’écart ». [janvier]
Le manque de sommeil, l’insurmontable fatigue, étaient parfois gérés instinctivement.
- Sam Braun marche machinalement, sans savoir où il allait, sans angoisse particulière ; il dormait en marchant, tombait quelques fractions de seconde dans l’inconscience ; il est resté « dans sa bulle » ; il était comme « anesthésié ». [janvier]
Robert Antelme raconte : « je traîne la jambe. Mes genoux ne se délient plus ; je vais penché en avant, la tête baissée ... mes jambes sont de plomb, et ma tête aussi est très lourde. Si je fermais les yeux, je m’effondrerais » [printemps]
On est stupéfait de constater l’incroyable résistance de certains déportés qui malgré le froid, la faim, la soif, l’absence de sommeil, la mort omniprésente avancent un pas après l’autre, même si c’est de manière somnambulique.

Robert Antelme en est conscient : « J’ai calculé mes forces [pour atteindre le hangar]. J’étais sûr que je ne pourrais pas aller plus loin. Pourtant, nous sommes à la hauteur du hangar ... nous le dépassons. Je ne sais pas comment je peux avancer encore ... Si je tombe, c’est le corps qui aura décidé. Moi, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que je ne peux plus marcher, et je marche ... pourtant, je ne peux plus, je ne peux plus ... c’est là, on est arrivés, je ne peux plus, on est arrivés mais on marche encore, c’est là. La colonne est arrêtée. Je me couche par terre. J’aurais pu continuer. » [printemps]

Primo Levi constate : « Tout être humain possède une réserve de force dont la mesure lui est inconnue : elle peut être grande, petite ou nulle, et seules les extrémités de l’adversité lui permettent de l’évaluer ... Chaque individu est un sujet tellement complexe qu’il est vain de prétendre en prévoir le comportement, d’avantage encore dans des situations d’exception, et il n’est même pas possible de prévoir son propre comportement ».

Évacuations par trains

Après avoir marché plusieurs jours et nuits, beaucoup de déportés, en janvier 1945, ont été chargés sur des wagons découverts. Certaines évacuations au printemps ont aussi eu lieu en train. Les femmes et enfants du camp de l’étoile note de bas de page : les femmes et enfants juifs de prisonniers de guerre français ont été déportés en 1944 à Bergen-Belsen dans des conditions différentes des autres déportés dans des camps nazis (voir page du cercle d’étude http://www.cercleshoah.org/spip.php?article47&lang=fr) étaient en voiture de voyageurs fermées, ainsi que Maurice Cling lors de sa deuxième évacuation, à partir de Dachau (mais ensuite il se retrouve dans un wagon découvert). Le plus grand nombre a toutefois été transféré dans des wagons à bestiaux.

l’entassement extrême conduit à être indifférents à ceux qui meurent étouffés, écrasés, piétinés. D’ailleurs la maigreur des déporté-es leur fait rechercher les corps des camarades décédés pour éviter la douleur du contact de leur corps, réduit à la peau et les os, avec le bois du wagon.
Sam Braun précise : « Je ne pourrais pas jurer ne pas m’être assis, parfois, sur un mort ... pas tout à fait mort ! ». [janvier]
Les morts sont parfois, sur ordre des nazis, jetés par dessus bord ce qui permet d’avoir un peu plus de place. Dans le livre de Maurice Cling, il est précisé : « Au départ du train, les SS ont hurlé l’ordre de déshabiller les cadavres et de les jeter nus à l’extérieur. Soit parce qu’ils ne comprennent pas l’allemand, soit parce que l’ordre ne leur est pas parvenu, les camarades valides du wagon de Maurice ont laissé les cadavres à leur place, de telle sorte qu’au bout de quelques jours il est devenu impossible de distinguer dans l’enchevêtrement les vivants des moribonds et des morts. » [janvier]
Jean-Louis Steinberg signale : « Après quelques jours de voyage, je me suis évanoui mais j’ai eu la chance insigne que d’autres ne s’effondrent pas sur moi : ils auraient pu m’enfoncer la poitrine ». Quand le train est arrivé à Dora « il ne restait que trente déportés vivants sur le plateau du wagon » alors que, au départ, pour organiser une distribution de pain, 135 déportés avaient été dénombrés. [janvier]
la neige est tombée en janvier et, si elle permettait de « boire » un petit peu, il fallait essayer de s’en protéger.
Gilbert Michlin indique que chacun ramasse sur le dos de ses camarades la neige qui tombe à gros flocons pour étancher sa soif. [janvier]
Jean-Louis Steinberg précise : « Notre seule nourriture provenait de la neige qui gelait sur quelques parties du wagon ou de celle que certains ramassaient en laissant traîner dehors une boite de conserve au bout d’une ficelle ou d’une corde faite avec les vêtements des morts ». [janvier]
Léon Zyguel raconte : son frère, un camarade et lui s’organisent dans le coin du wagon un espace protégé par les cadavres de camarades qui servent ainsi de rempart contre le froid. Arrivés à Buchenwald, ils sont pris en charge par les déportés de ce camp pour les aider à évacuer les wagons et à dégager à coup de pelles les morts gelés, collés aux parois. [janvier]
Là aussi satisfaire les fonctions vitales relève de l’exploit.
Gilbert Michlin raconte : Pour faire les besoins il faut arriver à prévenir les gardiens, puis se « tenir assis sur la cloison, les fesses à l’extérieur, pendant que le train roule ». [janvier]
Suzanne Birnbaum explique : « J’avais trouvé par terre une vieille boite de conserve rouillée. Je la garde précieusement, et quand la diarrhée vient, je m’en sers. Je la glisse sous moi, c’est mieux que le grand seau. Ce n’est pas très pratique quand même, car faible comme je suis et avec les secousses du train, je ne vise pas toujours bien, et il faut vider ça quelque part, ça sent très mauvais ». [printemps]
Dans les wagons, fermés ou ouverts, l’hygiène est bien sûr inexistante :
Francine Christophe précise que les poux sautent sur eux ; aux arrêts tous se dénudent et pratiquent des séances d’épouillage ; la dysenterie est généralisée « Nous pataugeons dedans. Nos pieds, nos jambes. Nous empestons. Et nous nous grattons jusqu’au sang » ; parfois un peu de toilette est esquissé quand un ruisseau coule près des rails lors d’un arrêt. [printemps]
De même Robert Antelme consacre deux pages à la vaine tentative d’épouillage « On peut être vaincu par les poux. Les bras n’ont plus la force d’écraser ... J’ai envie de jeter la chemise. Mais il faudrait tout jeter, les couvertures aussi, rester nu ». [printemps]
Les difficultés pour se nourrir sont obsédantes :
Albert Bigielman signale qu’à la descente du train ils mangeaient des racines ou légumes crus qui se trouvaient à portée de main et que « certains essayaient de se glisser vers les villages alentour ». [printemps]
Robert Antelme raconte : « Depuis que nous sommes partis de Bitterfeld, nous avons touché une tranche de pain et un bol de soupe dans une gare, il y a de cela quelques jours, peut-être cinq ... Pendant une halte, H... a réussi à ramasser quelques pissenlits ... On a essuyé les feuilles, puis on les a mangées lentement ... La faim est vigilante comme une flamme qui veillerait dans le corps nuit et jour ». Bien plus tard ils touchent quelques pommes de terre et ont l’autorisation d’aller chercher de l’eau pour les faire cuire. « Aux dernières cuillerées, je ralentis. Je ne quitte pas la gamelle des yeux. La gamelle est vide. Quelque chose tombe, la main, la tête, la cuiller ; la paroi de la gamelle est froide ... mes yeux sont dedans » [printemps]

La suite :La difficile reconstitution des parcours des Marches de la mort
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