BEN HAMOU Jacob, 54 ans, disparu
Il est né le 29 mars 1890 à Oran, en Algérie. Il était le fils de Samuel Benhamou et de Rachel Conchia. Il vivait avec sa femme Messaouda Sebbah au 67 rue de Gravilliers, à Paris dans le 3ème arrondissement. Ils avaient deux fils, Samuel, né le 20 mai 1912 à 0ran et Jacques, né le 10 août 1926 dans la même ville. Jacob Benhamou était portefaix. Il a été arrêté à Paris en 1943 et interné au camp de Drancy le 6 octobre 1943. Peut-être en raison de sa profession, il est envoyé assez vite au camp d’Austerlitz, qui était l’un des trois camps parisiens situés au coeur de Paris, où les déportés trient, réparent et emballent le mobilier, la vaisselle, les livres de milliers de foyers juifs qui sont ensuite expédiés en Allemagne. Ces Juifs, un temps épargnés par la déportation, sont ramenés à Drancy du 21 au 29 juin pour remplir le dernier train de déportation. Le 23 juin, c’est le tour de Jacob Benhamou. 115 internés de ces camps parisiens seront finalement déportés. Sur la fiche du carnet de fouille de Jacob Benhamou il est dit dit qu’il remet au chef de la police du camp la somme de 450 francs, puisque chaque interné devait remettre argent et objets de valeur à son arrivée au camp.
Le 30 juin, il est conduit à la gare de Bobigny avec 1156 internés destinés à être déportés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. C’est le 76ème convoi de déportés juifs parti de Drancy. Le voyage qui dure quatre jours par une chaleur torride dût être épuisant pour ces familles entassées dans des wagons plombés. Le 4 juillet, le convoi entre à l’intérieur du camp de Birkenau sur la « rampe d’Auschwitz ». Les travaux de Serge Klarsfeld ont permis d’apprendre que 398 hommes sur 654 sont sélectionnés pour le travail forcé. Ce sont généralement les plus jeunes. Le nombre de déportés choisis pour ce travail d’esclave, environ la moitié, est beaucoup plus élevé que celui des transports précédents car Les camps deviennent, la dernière année de la guerre, un vivier de travailleurs pour l’industrie de guerre. Georges Wellers, qui a probablement connu Jacob Benhamou au camp d’Austerlitz, où ils furent internés à la même période l’un et l’autre, a témoigné à son retour de déportation que Jacob Benhamou avait été gazé. Il le consigne dans les livres qu’il a écrit après la guerre.
Extrait du cahier des entrées au camp de Drancy.
Jacob Benhamou figure au 24 juin 1944 sur la liste.
DAVCC AC21P 4235106- Memorial de la Shoah-
Chantal Dossin