ALCALAI Isaac, Jacques, 44 ans en 1944,
survivant
Isaac Alcalai est né le 08 mai 1899 à Philippopolis (Plovdiv en Bulgarie ?). En 1944, Il habitait à Toulouse, au 2 rue de Reimurat et était commerçant en bonnetterie. Il avait la nationalité française, comme les 2/3 des déportés de ce convoi, car pour remplir les derniers trains de déportation, on arrête tous les Juifs, qu’ils soient français ou étrangers. Marié, il avait 1 enfant. De 1943 à janvier 1944, iI a fait partie de l’UJRE, l’Union des Juifs pour la Résistance et l’entraide, une organisation clandestine d’obédience communiste créée en avril 1943 à Paris. Elle édite des tracts, journaux et organise des circuits de sauvetage, notamment en zone sud.
Il est arrêté le 5 janvier 1944 sur la place du Capitole et interné plusieurs mois à Toulouse. Il a peut-être subi des interrogatoires, compte tenu de ses activités de résistance, avant d’être emmené avec 130 Juifs de la région de Toulouse au camp de Drancy où il entre le 19 juin. La fiche du carnet de fouille d’Isaac Alcalai dit qu’il remet au chef de la police du camp la somme de 5300 francs, puisque chaque interné devait remettre argent et objets de valeur à son arrivée au camp. Le 30 juin, il est conduit à la gare de Bobigny avec 1153 internés destinés à être déportés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. C’est le 76ème convoi de déportés juifs parti de Drancy.
Le voyage qui dure quatre jours est épuisant du fait de la chaleur torride de l’été. Le 4 juillet, le convoi entre à l’intérieur du camp de Birkenau sur la « rampe d’Auschwitz ». Selon les travaux de Serge Klarsfeld, 398 hommes sur 654 sont sélectionnés pour le travail forcé. Ce sont généralement les plus jeunes. Le nombre de déportés choisis pour ce travail d’esclave, environ la moitié, est beaucoup plus élevé que celui des transports précédents car les camps deviennent, la dernière année de la guerre, un vivier de travailleurs pour l’industrie de guerre.
Isaac Alcalai entre au camp d’Auschwitz III situé à une dizaine de kilomètres d’Auschwitz, près du village de Monowitz. Y était installée l’usine surnommée « Buna », d’IG Farben-Industrie destinée à fabriquer du caoutchouc synthétique. Il devient le déporté A-16543.
Le 18 janvier 1945, lors de l’évacuation, il reste au camp de Monowitz, probablement trop faible ou malade pour partir sur les routes. Un acte de libération à son nom est établi à Auschwitz. Il est rapatrié le 10 mai 1945. Il suit l’itinéraire des déportés restés au camp. Il est conduit à Cracovie où l’on regroupait les rapatriés. Puis gagne en train Odessa d’où il prend un paquebot pour Marseille. Sa fiche médicale indique qu’il a perdu 35 kilos, il pèse 45 kilos pour une taille de 1m.72. Il est hospitalisé à Marseille le 25 mai 1945.
Attestation de l’UJRE délivrée à Isaac Alcalai le 15 mars 1946 qui note son engagement dans ce Mouvement dès 1942.
BAVCC AC 21P696466-Mémorial de la Shoah
Chantal Dossin