Famille ABOUAF, Sarah et ses deux enfants, Édouard et Paulette, âgés de 6 et 8 ans
Sarah Abouaf, née Saül le 3 mai 1902 à Istanbul, est de nationalité turque. Ses deux enfants, Édouard, âgé de 8 ans et Paulette, âgée de 6 ans sont nés à Paris, donc sont Français. Ils habitent au 39 rue de Charonne dans le 11ème arrondissement, un quartier populaire juif bien connu des services de police parisiens. Sarah Abouaf est dite sans profession.
Ils sont arrêtés le 28 juin par le service des affaires juives de la Préfecture de Police. Ce jour-là 13 personnes sont arrêtées dans le 11ème et le 20ème arrondissement et immédiatement conduits à Drancy. Les quartiers juifs sont ratissés à ce moment pour compléter le convoi qui doit partir à Auschwitz deux jours plus tard, le 30 juin. D’après la fiche de son carnet de fouille, Sarah Abouaf remet au chef de la police du camp la somme de 655 francs et une bague en or avec une pierre noire. Ils reçoivent, enfants compris, les numéros 24554, 24555 et 24556. Chaque interné devait ainsi remettre argent et objets de valeur à son arrivée au camp.
Le 30 juin, Sarah Abouaf et ses deux enfants sont conduits à la gare de Bobigny avec 1153 internés destinés à être déportés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. C’est le 76ème convoi de déportés juifs parti de Drancy.
Le voyage qui dure quatre jours dût être particulièrement insupportable pour ces deux jeunes enfants. Le 4 juillet, le convoi entre à l’intérieur du camp de Birkenau sur la « rampe d’Auschwitz » où a lieu la sélection. Les travaux de Serge Klarsfeld ont permis d’apprendre que 272 femmes sur 495 déclarées par les nazis « inaptes » pour le travail ont été gazées immédiatement, dès l’arrivée, ainsi que les malades et les enfants, c’est-à-dire la moitié du convoi.
Dans ce contexte, Sarah et ses deux enfants Édouard et Paulette, ont inévitablement été ainsi assassinés.
BAVCC Caen-AC21P736918-Mémorial de la Shoah
Chantal Dossin