Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Armand Gatti, La Parole errante

hommage à Armand Gatti, résistant
dimanche 9 avril 2017

Dans un camp, une pièce de théâtre tenait en trois phrases : « ich bin, ich war, ich werde sein » (je suis, j’étais, je serai). " 30 mai 17, La Parole errante, hommage à Gatti 19h30, rencontre. Uzeste 40e, dédié à Armand Gatti :
http://www.uzeste.org/wp-content/uploads/2017/07/Manifeste-40e-Web.pdf

Dante Sauveur Gatti est né en 1924 à Monaco, fils d’immigrés italiens. En 1942, il s’engage dans la résistance, en Corrèze. Il est arrêté avec 3 camarades par les GMR (Groupes mobiles de réserve), dans le maquis de la forêt de la Berbeyrolle (Tarnac) [1], mis en « cage », donné à la police allemande et envoyé en Allemagne, à Hambourg dans l’entreprise Lindeman qui utilise des travailleurs forcés [2]
Il s’échappe suite à un bombardement. Il marche, traverse l’Allemagne du nord, retourne à la Berbeyrolle en Corrèze, participe à la Résistance avec Guingouin. Il refuse d’utiliser les armes. Un jour, il attaque un buraliste pour lui prendre des cigarettes pour le maquis, avec une poire à lavement. Du coup l’histoire se propage, se transforme. Il rejoint Londres, devient parachutiste dans le Special Air Service (SAS), et participe à la Libération.

Journaliste, écrivain, homme de théâtre engagé, cinéaste, metteur en scène. ll imagine des situations, il transforme les histoires. On va faire quelque chose dit-il.
http://www.armand-gatti.org/index.php?cat=biographie
http://www.archives-gatti.org/index.php?cat=liens

KAIENBURG Hermann, Konzentrationslager und deutsche Wirtschaft 1939–1945, ‎Political Science, 2013

Parmi les sources, Jean Jacques Hocquard, le 9 avril 2017, hommage à Armand Gatti, salon du livre antifasciste, La parole errante.

Roland Gori, Bernard Lubat et Charles Silvestre, Manifeste des oeuvriers, Actes Sud et les Liens qui Libèrent, 2017.
« un hommage qui sera rendu au poète, mercredi 19 avril 2017 à 18h30, à La Parole errante, au résistant de son film sublime « L’Enclos », au journaliste, prix Albert Londres 1954, au dramaturge, dont l’une des premières œuvres-chocs, au théâtre, « La vie imaginaire de l’éboueur Auguste G », transformait la réalité sociale de ses parents, balayeur et femme de ménage, en une fiction aussi riche que bouleversante. »

L’Enclos, film, 1960
L’Enclos, film d’Armand Gatti, 1961
L’action se situe dans un camp de concentration, le camp de Tatenberg, un lieu imaginaire créé par Armand Gatti. Un officier SS fait placer dans un enclos deux condamnés à mort : Karl Schongauer, détenu politique allemand depuis 1933, membre de l’organisation de résistance clandestine du camp, et David, jeune juif français de Belleville. Celui qui tuera son compagnon sera gracié.
Tatenberg, est une synthèse de divers camps, dit Gatti, le camp de Lindemann (entreprise utilisant des travailleurs forcés dans lequel était Gatti), Buchenwald, Oranienburg, Dachau, Mauthausen. A la fin du film, le camion des condamnés à mort part vers la chambre à gaz.

« Par ailleurs et pour la première fois sans doute en France, alors que même l’historiographie ne le fait pas, une distinction s’opère entre les différents types de détenus. Vision rare – sinon unique - pour l’époque, le juif est singularisé, avec un destin et un parcours différents. À plusieurs reprises, il est dit que tous ceux de son convoi sont morts. Lui n’est là que par hasard, grâce à sa compétence à réparer les montres. Il est même associé, au cours d’une scène à deux personnages, à un Tsigane qui lui lit les lignes de la main. » Claudine Drame

« Avec quelle vive intelligence Armand Gatti a su démontrer la débile et cruelle réalité du racisme antisémite. Admirable crescendo de la tragédie qui fait sans cesse penser au mot de Berthold Brecht, « vous qui regardez, apprenez à voir ». » Charles Palant [3]

L’Enclos, Armand GATTI, Doriane films et Clavis films, DVD, 2003.

Théâtre.
Parmi les nombreuses pièces, L’Enfant-Rat, La Deuxième Existence du camp de Tatenberg.
V comme Vietnam à Toulouse. En 1968 La Passion du général Franco est interdite.
En 1979, un opéra Roger Rouxel porte sur l’un des héros de L’Affiche rouge.
Le Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, à Marseille, en 1993 devient Adam quoi ?

Kravetz & Gatti, L’aventure de la parole errante. Patrice Thierry-L’Ether Vague, Toulouse 1987
La Première Lettre, série de six films à L’Isle-d’Abeau ( Affaire Manouchian)

N.M.

[1Le maquis de Berbeyrolle est fondamental pour lui. Il est caché dans la ferme de Pierre Hélie, un ancien combattant de 14-18, dans un trou.
La Forêt de Berbeyrolle (le maquis), film de Stéphane Gatti, France, 1996, 60 min.
http://telemillevaches.net/videos/la-foret-de-la-berbeyrolle-le-maquis/ et
http://telemillevaches.net/videos/la-foret-de-la-berbeyrolle-le-maquis-2/

[2Interview au Spiegel, en 1966 http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-46265860.html. Parmi les 2500 entreprises utilisant la main d’oeuvre forcée, IG Farben, Siemens, BMW, Thyssen, Daimler-Benz, Krupp... et Lindemann à Hamburg.
https://web-beta.archive.org/web/20110719090409/http://www.ta7.de/txt/listen/list0024.htm

[3Petit cahier N°27. Projection-débat du 31 mai 2006- « L’Enclos » : film d’A. Gatti (1961). Interventions et articles de C. Drame, C. Palant et F. Lecointe.