Charles Baron 16 ans, bien que de nationalité française par droit du sol, raflé par la police française de Vichy, interné d’abord au camp de Drancy, est déporté le 18 septembre 1942, par le convoi 34. Il est interné dans divers camps, celui de travaux forcés pour Juifs (Z.A.L. für Juden), à Cosel (All.), suivi de Sakrau, Klein Mangersdorf et Gross-Sarne (Hte-Silésie) puis Ludwigsdorf (Basse-Silésie). Transféré à Auschwitz II-Birkenau, en juillet 1944, il reste en quarantaine, puis il est déplacé, en octobre 1944, à Kaufering-Landsberg, annexe de Dachau.
La résistance dans les camps
"Dans cette masse humaine... s’était développé un état d’esprit de rébellion contre le sort qui nous était fait. Et au fur et à mesure que le temps s’écoulait, prenant de l’assurance et de l’expérience, nombre de déportés se débrouillaient pour que la production souffre de malfaçons qui la rendait parfois inutilisable...
La fainéantise comme l’appelaient nos gardiens, était le système le plus couramment appliqué : dès qu’ils avaient le dos tourné, que le Meister n’était plus à proximité, que l’ouvrier allemand ou l’Ostarbeiter(travailleur de l’Est) ne participait pas au même travail, le rythme se calmait...
« Fertig, ich arbeite nicht mehr... ». (Terminé, je ne travaille plus...). Après un passage à tabac [de celui qui ne voulait pas travailler], un véhicule des SS venait prendre le malheureux héros pour l’emmener à Auschwitz." Charles Baron, Revue d’histoire de la Shoah n° 120, p. 105
Évasion
Charles Baron s’évade d’un train de la mort avec un copain, ils marchent des kilomètres suivis un temps par les SS, puis il trouve des paysans bavarois qui les cachent durant trois jours malgré les risques. Ils sont libérés par les Américains.
Un extrait vidéo du témoignage de Charles Baron
Le retour
Charles Baron est rapatrié le 18 septembre 1945, trop « tard » pour bénéficier de la moindre structure d’accueil. Un camion militaire l’a déposé à l’adresse qu’il avait indiquée. (l’appartement familial étant occupé, il est hébergé chez une tante).
Charles Baron dit que personne n’était disposé à l’écouter. Aussi a-t-il écrit pour lui ses souvenirs et chaque samedi il se rendait dans un local mis à la disposition d’associations d’anciens déportés : c’était le seul endroit où il se sentait en communion avec d’autres. Toutefois il eût l’impression d’être un déporté de deuxième catégorie face à ceux disant « nous, nous avons été déportés en tant que résistants ».
Cf. le récit de Charles Baron : Entretien avec Françoise Valleton, 18 janvier 2014
Le retour des camps de Charles Baron
Le témoin
Charles Baron a beaucoup témoigné. Il a été président des parents d’élève du lycée Edgar Quinet et à nos côtés lors de la création du Cercle d’étude.
Mémoire et histoire au lycée Edgar Quinet, Paris 9e
La persécution des Juifs en Bretagne : une spécificité française ? Conférence-débat du 4 avril 2007, lycée Edgar Quinet (63 rue des Martyrs, 75009 Paris).
CR de Catherine Monganel :
Regards croisés de deux rescapés, Charles Baron et Jeanne Allaire-Kayigirwa
Charles a témoigné dans les DVD du Cercle d’étude
DVD (2) : « Aide aux juifs persécutés pendant l’Occupation »
DVD (3) : 2 dvd, Enfants et adolescents dans le système concentrationnaire nazi
Résister dans les camps nazis, CNRD 2012, DVD(6)
Témoignage dans le DVD de l’UDA Mémoire Demain
Mémoire demain, un DVD-ROM de l’Union des déportés d’Auschwitz, sur Auschwitz, Auschwitz-Birkenau
AMICALES DE CAMPS, Les Évasions des Marches de la mort. Janvier-février et avril-mai 1945, 2014
Les Marches de la mort. Les Évasions janvier-avril 1945
http://clio-cr.clionautes.org/les-evasions-des-marches-de-la-mort-janvier-fevrier-et-avril-mai-1945.html
Charles Baron. « Du ZAL au KL : Blechhammer. », Le monde juif / Revue d’histoire de la Shoah n° 120 – octobre/décembre 1985.
Charles Baron, « La mort en spectacle », dans Porte Mémoire, éditions lycée – collège Alphonse Allais, Honfleur 2002.