Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Les enfants juifs de prisonniers de guerre déportés à Bergen-Belsen en 1944

intégrale des témoignages, 3 DVD, 4h30

Les enfants de prisonniers de guerre sont les "protégés" de Pétain.
En mai et juillet 1944, venant du camp de Drancy, 258 femmes et enfants juifs de prisonniers de guerre sont déportés à Bergen-Belsen.
Albert Biegelman, Madeleine Bolla, Francine Christophe, Victor Pérahia, Léon Placek, Denise Schuhmann, Rosette et Paulette Widawski, Maurice Zylberstein, neuf des "enfants", âgés à l’époque de 7 à 13 ans, ont confronté leurs souvenirs de l’univers concentrationnaire devant une caméra.
et aussi :
dimanche 28 avril, 22 heures, "Les enfants otages de Bergen-Belsen" 53 min, 2013 France 5

Les enfants juifs de prisonniers de guerre déportés à Bergen-Belsen en 1944
par Claude Dumond

L’intégrale des DVD :
Pour se procurer le coffret de 3 DVD de 4 H 30 d’enregistrements, s’adresser à
Samuel Pintel [1] :samuel.pintel@gmail.com

En mai et juillet 1944, venant du camp de Drancy, 258 femmes et enfants juifs de prisonniers de guerre arrivent au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Bien qu’internés depuis 1942 pour certains, ils avaient été jusque-là considérés comme "non déportables" en vertu de la Convention de Genève qui protégeait les militaires prisonniers et leurs familles. Ils deviennent, au camp de l’Etoile, dans l’immense complexe concentrationnaire de Bergen-Belsen, des otages, que les Nazis pensent pouvoir échanger contre certains de leurs prisonniers des Alliés, contre de l’argent ou du matériel.

Albert Biegelman, Madeleine Bolla, Francine Christophe, Victor Pérahia, Léon Placek, Denise Schuhmann, Rosette et Paulette Widawski, Maurice Zylberstein, neuf des "enfants", âgés à l’époque de 7 à 13 ans, ont confronté leurs souvenirs de l’univers concentrationnaire devant une caméra.

Léon, Denise et Victor, photo NM

A l’arrivée au Camp de l’Etoile les conditions matérielles des otages, échangeables, sont meilleures que celles des autres détenus des différents camps du complexe de Bergen-Belsen. On leur donne un peu de nourriture, ils gardent leurs propres vêtements. Les mères sont employées dans des ateliers travaillant le cuir ou des cocons de vers à soie. Les enfants sont oisifs.
Mais, hurlements, injures et coups de matraques à qui n’obéit pas aux ordres, bouge à l’appel, n’avance pas assez vite, se trouve sur le chemin d’un kapo, la brutalité des SS et des kapos constitue pour garçons et filles une menace permanente. Imposée par les SS, la nudité des femmes devant leurs enfants constitue une humiliation dont l’idée est encore insupportable aujourd’hui.
Au-delà des barbelés les autres détenus, en particulier les prisonniers russes, offrent un spectacle terrifiant. Chacun des témoins se souvient de la première charrette de cadavres qu’il a aperçue. Des morts squelettiques empilés les uns sur les autres dont les bras et les jambes sont agités par les chaos du chemin. Albert s’est évanoui, mais tous confient ne plus avoir manifesté la moindre émotion au bout de quelque semaines.
Avec l’hiver les appels interminables, comme ceux de tous les autres camps, deviennent un martyr quotidien. Le froid les dévore certains en ont gardé des séquelles jusqu’à maintenant.

Dès le mois de février, l’arrivée massive de déportés venant de l’Est et en particulier d’Auschwitz, aggrave brusquement la situation. Le camp est de moins en moins approvisionné, les témoins se revoient hurlant de faim, se roulant par terre devant leurs mères effondrées. Certains iront voler des rutabagas, à manger crus, malgré le risque de se faire abattre par une sentinelle.
Des gens meurent à côté d’eux au cours des appels.

En avril la surpopulation est générale, une foule de déportés qui ne sont pas des otages est installée sur la place d’appel. La famine et les épidémies sévissent. Les cadavres sont si nombreux que les enfants sont obligés d’en enjamber, désormais sans aucun état d’âme, pour aller aux latrines.

Le 10 avril 1945, cinq jours avant la libération du camp par l’armée britannique, les otages sont évacués par un convoi ferroviaire où ils endurent leur dernière épreuve. Plus question d’autre nourriture que l’herbe proche de la voie lorsque le train s’arrête ! Le trajet d’errance ne trouve son terme que le 23 avril près de la localité de Tröbitz sur l’Elbe, avec l’arrivée de l’avant-garde de l’armée soviétique, avançant à marche forcée vers Berlin.

Le train "fantôme" (NM)

Certains des enfants souffrent du typhus qui les plonge dans un dangereux coma. Ils seront soignés par les médecins de l’Armée Rouge avant d’être rapatriés.

Comment ces enfants ont-ils survécus ?
Ces heures de témoignages sont un magnifique hommage à leurs mères. Elles n’ont cessé de les protéger, de les rassurer, les ont obligés à conserver un minimum d’hygiène, ont prélevé quotidiennement sur leurs maigres parts de pain pour les nourrir.
On imagine l’angoisse des ces pauvres femmes qui devaient supporter les cris de douleur de leurs enfants qui avaient faim ou dont le froid avait stoppé la circulation du sang. Femmes prises entre la nécessaire solidarité du groupe et la volonté acharnée de sauver leur propre enfant envers et contre tout.

En rentrant, elles n’ont pas parlé, même avec leur propre enfant qui lui aussi s’est tu pour longtemps.

Un coffret de témoignages précieux par le degré de précision des faits rapportés, par la confrontation des mémoires, par l’hommage de ses enfants à leurs mères. Indispensable.

Pour se procurer le coffret de 3 DVD de 4 H 30 d’enregistrements, s’adresser à Samuel Pintel samuel.pintel@gmail.com
Coût : 25 euros

Claude Dumond
Un film de Teri Wehn-Damisch sur les enfants de prisonniers de guerre déportés à Bergen-Belsen, diffusé le 28 avril 2013, sur France5, 22 heures, Les enfants otages de Bergen-Belsen, 53 min, 2013

Un DVD du Cercle d’étude, épuisé
Enfants juifs de prisonniers de guerre, enfants-témoins déportés de France au Camp de l’Etoile à Bergen-Belsen, les 2, 3 mai, 21 et 23 juillet 1944.
DVD (3) : 2 dvd, Enfants et adolescents dans le système concentrationnaire nazi

Albert Biegelman :
Albert Bigielman, J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen
Victor Pérahia :
Mon enfance volée, Victor Pérahia
Francine Christophe
Juillet 1942 - Mai 1944, Une enfant dans les camps de Pétain par Francine Christophe
et aussi Jacques Saurel :
De Drancy à Bergen-Belsen, 1944-1945, Jacques Saurel

N°28 - Le sauvetage des enfants juifs pendant l’Occupation, une forme de résistance civile, hommage à Georges Loinger, conférences, témoignages et textes de K. Hazan(Le sauvetage des enfants juifs et le rôle de l’OSE), S.Pintel (La Mémoire retrouvée d’un enfant réfugié dans la maison d’Izieu de novembre 1943 à janvier 1944), C. Penin ( Germaine Ribière), Y. Lévy ( L’engagement d’une résistante EIF dans le sauvetage d’enfants juifs), M. Braunschweig (Comité de la rue Amelot), E. Richemond (film de Simon Maller Opa), M. Vidal (Mémoire incomplète d’une enfant cachée) et M.-P Hervieu (Suzanne Spaak).

- Conférence de Francine Christophe de Mercredi 24 septembre 2008 à Edgar Quinet :Juillet 1942 - Mai 1944, Une enfant dans les camps de Pétain
compte rendu de la conférence de Francine Christophe :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article62
Le petit cahier avec la conférence et des documents complémentaires, "Enfants internés, enfants déportés, enfants assassinés" est paru.
sommaire du petit cahier :

sommaire petit cahier FC

http://stalag3b.free.fr/localisation_des_camps.htm

Un Enregistrement de Dominique Silland


1 Paulette Gellé : Témoignage d’enfant déportée pendant la Shoah.
https://www.youtube.com/watch?v=Rw8R1XQZDp0
2 Paulette Gellé : La déportation, la survie et le retour à Nancy
https://www.youtube.com/watch?v=9DrU9mHsu64
3 Paulette Gellé répond aux questions des élèves
https://www.youtube.com/watch?v=tS6yySaxhvk

NM Novembre 2011, 2013, 2016