Séance film documentaire-débat :
Il faudra raconter...de Daniel et Pascal Cling, 2004, 57 minutes, Iskra - Arte
Témoigner de la déportation dans les classes :
Qu’en attendent les professeurs ? Qu’en attendent les témoins ?
Qu’est-ce que transmettre une expérience, des valeurs ? Comment transmettre Auschwitz ? A cette question qui touche son histoire familiale, c’est avec son frère Pascal que Daniel Cling s’est efforcé de répondre. Dans Il faudra raconter (2004), quatre rescapés d’Auschwitz dont Maurice Cling, leur père, témoignent de leur expérience dans les écoles.
La projection suivie d’un débat avec Daniel Cling réalisateur, Sam Braun rescapé d’Auschwitz, et Claude Dumond, professeur d’histoire.
Mercredi 9 avril 2008 à 14h30, 63 rue des Martyrs 75009 PARIS
(métro Pigalle)
Jeudi 8 mars 2017, 18h15, Mémorial pour la paix de Caen, Esplanade Général Eisenhower, Caen, Projection du film « Héritages » réalisé par Daniel Cling et Pascal Cling, en présence de Daniel Cling. La projection sera suivie d’un débat.
Pour en savoir plus
Un dossier pédagogique dans Télédoc du CNDP : quatre témoins Ida Grinspan, Henri Borlant, André Rogerie et Maurice Cling, racontent :
http://www.cndp.fr/tice/teledoc/mire/mire_ilfaudra.htm
Maurice Cling, Vous qui entrez ici..., Un enfant à Auschwitz, Graphein/FNDIRP, 1999, nouvelle édition Un enfant à Auschwitz, éd. de l’Atelier/FNDIRP, 2008
Histoire racontée pour les enfants par Maurice Cling :
http://www.grenierdesarah.org/?rubrique=parcours&id=MC
Fiche de lecture par Maryvonne Braunschweig :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article84
Extraits du livre :
http://pagesperso-orange.fr/d-d.natanson/temoignages.htm
http://www.fndirp.asso.fr/mauricecling.htm
Article de Maurice Cling sur Nuit et Brouillard :
http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=137
Sam Braun, Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu, Albin Michel 2008
http://www.sambraun.com/
Sam Braun s’interroge :
Nous sommes, nous les témoins, souvent exposés à deux problèmes. Qu’est-ce qui intéresse l’enfant puisque c’est à des enfants que nous nous adressons ? Et qu’est-ce qu’ils peuvent retenir ?
Dans un nombre de cas importants, après mon intervention, les enfants vont et viennent me voir, ils discutent, ils regardent mon numéro, on se fait un petit bisou comme ça. Eh bien, c’est souvent ceux-là, ceux qui me montraient qu’ostensiblement cela ne les intéressait pas, qui venaient pourtant me dire : « Continuez monsieur, vous avez raison ». Et ça, on a tous vécu ça. Je crois que vous tous vous avez vécu ça aussi. Ce qui fait qu’on peut effectivement avoir de nombreux enfants dans la mesure où on entre avec eux dans leur langage.
Comme un jour, un enfant m’a dit : « Est-ce que vous avez toujours..., monsieur ? Est-ce que vous avez toujours... votre code-barre ? » C’est ce qu’il m’a sorti et je trouve ça tellement magnifique que je le raconte aux enfants. Ils étaient hier deux cent cinquante et ils ont tous ri comme un seul, c’était formidable ! Et à partir du moment où on raconte tout ça comme ça, ils vous comprennent. Et puis quand on vient comme un papy, ils vous comprennent encore mieux.
Claude Dumond, professeur d’histoire
Le témoignage, comme le cours d’histoire, doit tenter de transformer l’auditeur de sujet passif en sujet actif et engagé. L’émotion doit être mobilisatrice, éveiller les consciences et montrer qu’on peut être acteur de l’histoire. C’est je crois le sens du « Merci d’avoir survécu » adressé par un élève à Henri Borlant. L’émotion peut contribuer à rendre plus vigilant. Mais, il est vrai qu’on peut imaginer des témoignages démobilisateurs. Une psychologue belge, Sasha Goldsztein , a étudié tout un corpus de lettres et de dessins adressés à des déportés qui ont témoigné dans des classes de Belgique, du Luxembourg et du Nord de la France. Elle montre que parfois l’émotion peut être démobilisatrice et parle de sidération, c’est-à-dire d’une émotion qui submerge tellement les enfants qu’elle les rend complètement apathiques. Elle devient alors contre-productive.
C’est ainsi, je pense, que se pose le problème de l’âge des enfants et des précautions à prendre. Parmi les participants à la commission Témoins-témoignages de l’Union des Déportés d’Auschwitz, certains sont spécialisés dans les témoignages devant les enfants de CM2 et s’en tirent manifestement fort bien.
Pour revenir à ce que disait Sam Braun, c’est surtout, sans doute, sur les Justes et sur la possibilité de réagir pour aider des gens persécutés qu’il faut insister.
Une bibliographie, documents audio, filmographie, sitographie :
Petit cahier n°5 Film-débat du 9 avril 2008 - « Témoigner de la déportation dans les classes. Il faudra raconter » : interventions de D. Cling, Sam Braun, C. Dumond ; articles de M. Braunschweig, D. Cling, V. Enseigner la Shoah ou comment transformer une mauvaise idée
en bonne pratique... 10 propositions d’un rescapé d’Auschwitz, S. Braun, L’enseignement de l’histoire de la Shoah en Allemagne, N. Mullier, M-P Hervieu et F. Vallenton
Sommaire du petit cahier Il faudra raconter
N.M. mai 2010, Février 2017