Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Le train de la mort du 2 juillet 1944 de Compiègne-Royallieu à Dachau

lundi 2 juillet 2012, auditorium de la ville de Paris
vendredi 1er juin 2012

A l’invitation de Bertrand DELANOE, Maire de Paris, Catherine VIEU-CHARIER, Adjointe au maire de Paris, chargée de la Mémoire et du Monde combattant, Yves Meyer, Vice-président de l’Amicale du camp de concentration de Dachau, Nicole Dorra, Présidente de Ciné-Histoire, Anne Lehodey-Bonamy, Directrice du Mémorial de l’internement et de la Déportation de Royallieu.
Table ronde : Le Train de la Mort, convoi n° 7909, du 2 juillet 1944, de Compiègne-Royallieu à Dachau
Une plaquette a été réalisée à l’occasion de cet anniversaire.

Les dix ans du Mémorial
Le Train de la Mort du 2 juillet 1944 de Compiègne-Royallieu à Dachau :
mémorial de la gare, photo AFMD

Table ronde, lundi 2 juillet 2012, à 14 h, auditorium Hôtel de Ville de Paris,
entrée, 5 rue Lobau, Paris 4 ème, s’inscrire obligatoirement : contact@dachau.fr

invitation train de la mort

Témoins
Yves Meyer, résistant, déporté par le convoi n°7909
Jean Samuel, résistant, déporté par le convoi n°7909
Jean Thomas, résistant, déporté par le convoi n°7909
Participants
Thomas Fontaine, Historien, modérateur de la table ronde
Dorothée Roos, Historienne, Directrice du Mémorial de Neckarelz
Arnaud Rykner, Auteur et metteur en scène

Biographie des témoins :
Yves MEYER
Né le 18 décembre 1923 à Paris. En 1940, à l’âge de 17 ans, Yves Meyer s’engage dans la Résistance. Ses activités l’amèneront à jouer un rôle de responsabilité dans différents réseaux et maquis, en dernier lieu dans la zone A, Normandie-Nord, dont il sera l’un des responsables jusque peu avant le débarquement allié.
De 1940 à 1942 à Marseille : dépôts de tracts dans les boîtes aux lettres. Organisation de manifestations dans les cinémas durant les projections d’actualités pro allemandes. Vols de cachets officiels à la Préfecture de Marseille. Participation au réseau Alliance au sein des Eclaireurs de France. Multiples tentatives de passage en Espagne.
En novembre 1942, Forces Françaises Libres (F.F.L.). Devient permanent, P2, au Réseau Julitte.
En mars 1943, après l’arrestation du Colonel Pierre Julitte, est pris en charge par le mouvement Combat de Grenoble. Arrêté à Mont-Louis il est remis « entre les mains » de la Gestapo de Font-Romeu. Evasion lors de son transfert à la citadelle de Perpignan.
Retour à Grenoble où il est mis en relation avec l’organisation Prévôt, rattachée ultérieurement au Service National Maquis (S.N.M.) des Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.).
En juillet 1943, création d’un maquis à Albiez-le Vieux, en Savoie. Prise en charge d’un groupe de mineurs espagnols, anciens de la guerre d’Espagne, à La Mûre. Arrêté par la Gestapo à Grenoble. Evasion.
Exfiltré, il rejoint le Service National Maquis (S.N.M.) à Paris. Dirigé vers la région A, Normandie-Nord, il en deviendra responsable après l’arrestation de son chef, le Commandant de Kergaradec. Arrêté, à son tour, le 3 juin 1944, à la suite de la trahison d’un agent double infiltré dans le réseau. Torturé au Sicherdienstpolizei (S. D.) de Rouen, puis rue des Saussaies, à Paris, emprisonné à Fresnes, il est à nouveau transféré à Rouen, puis interné au Camp de Compiègne-Royallieu.
Déporté en Allemagne par le convoi n° 7909 du 2 juillet 1944, plus connu sous le nom de train de la mort. Quarantaine au Block 21. Déporté dans l’un des camps du Neckar, à Neckargerach. Travail en Kommando à la mine d’Obrigheim. Atteint par le typhus fin 1944. Libéré par les Américains à Osterburken, (Bade-Wurtemberg ) le 4 avril 1945, il pèse alors 32 kg.
Décès le 31 janvier 2024
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/deces-de-monsieur-yves-meyer

Jean SAMUEL
Né le 15 décembre 1923 à Paris. A la suite de la débâcle, quitte Paris, et part travailler comme aide-comptable à Agen.
En 1942 Participe au ravitaillement du maquis situé sur le plateau des Causses près de Millau.
En 1943 Entre au réseau Plutus du mouvement Combat. Service des approvisionnements en faux-papiers de la plupart des mouvements ou organisations de la Résistance, d’abord en zone sud, puis en zone nord.
En mai 1944, est arrêté dans le bureau des faux-papiers, Cité des Fleurs, dans le 17e arrondissement, à Paris. Torturé, pendant deux jours par la Gestapo, rue des Saussaies à Paris, il résiste au supplice de la baignoire. Il est transféré le 18 mai à la prison de Fresnes.
Il en repart le 27 juin, pour Compiègne, où il reste environ une semaine.
Déporté à Dachau le 2 juillet 1944 par le train de la mort. Neckarelz-Ecole.
En 1945, Marche de la mort de Neckergerach à Dachau.
Libéré, à Dachau, par les Américains le 29 avril 1945.

Jean THOMAS
Né le 25 mars 1920 à Louviers dans l’Eure. Engagé volontaire à 18 ans, à la veille de la guerre, au 39e Régiment d’Infanterie.
Mai 1940 : Combat sur la Meuse. Fait prisonnier. Deux évasions, deux fois repris. Envoyé au Stalag de Falingbostel.
En janvier 1942, dès son retour en France, entre en contact avec le Mouvement Résistance et le réseau Comète. Agent P2, responsable pour la Normandie du Réseau Charrette et du MRPGD, participe à leur fusion au sein du mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD).
En avril 1944, arrêté à Paris par la Gestapo, interné à Fresnes.
Déporté, le 2 juillet 44, de Compiègne-Royallieu vers Dachau par le train de la mort, convoi n° 7909.
Kommandos de Neckargerach, Vaihingen puis à nouveau Dachau.
http://www.labouille.fr/medias/File/jthomas190511.pdf
THOMAS Jean Jusqu’au doux petit ruisseau,(DACHAU)

- Trajet du train la Mort du 2 juillet 1944, de Compiègne-Royallieu à Dachau  :
Compiègne, Soissons, Saint-Brice, Reims, Bétheny, Revigny, Novéant, Sarrebourg, Strasbourg, Karlsruhe, Pforzheim, Stuttgart, Ulm, Burgau, Augsbourg, Munich, Dachau

Le train de la mort est arrivé à Sarrebourg le 4 juillet 1944, où le capitaine Franz Mulher, commissaire de la gare, bravant les ordres reçus, réussit à ravitailler les déportés en eau et en soupe et à faire transférer les 483 morts dans les deux derniers wagons à bestiaux. Témoignages du Pays de Sarrebourg, Bruno Schoeser.
Les déportés sont des résistants, dont certains étaient à la Centrale d’Eysses, et des personnes arrêtées par les nazis lors de rafles de représailles.
2521 déportés, 984 morts, sources le camp de Dachau, des témoins.
(Ankunft des Todestransports aus dem Lager Compiègne, von 2521 Häftlingen sind bereits 984 tot )
http://192.68.214.70/blz/web/300017/chronik.asp

Cérémonie du souvenir 2012 :
http://www.mairie-margnylescompiegne.fr/Agenda/07-2012/Ceremonie-du-souvenir-du-dernier-Train-de-la-mort

Des témoins :
Albert Canac, récit d’un rescapé :
"Le « convoi de la mort » est arrivé à destination : des 2521 détenus embarqués à Compiègne quatre jours avant, 1536 seulement franchiront vivants la porte du camp ; 984 cadavres sont restés en gare de Dachau en attendant de passer au crématoire. Pour les survivants épuisés, hébétés, « l’enfer concentrationnaire » commence. Fort peu nombreux seront ceux qui auront l’incomparable joie d’être libérés, onze mois plus tard, par l’armée américaine et reverront leur Patrie !"
Albert Canac, ex-76.604 à Dachau et Allach-Dachau.
http://www.lauragais-patrimoine.fr/HISTOIRE/LA%20RESISTANCE/LE.TRAIN.DE.LA.MORT.html
Victor Michaux  :
"Le train de la mort est parti du camp de Royallieu le 2 juillet 1944. Partis à 2000, 983 morts seront dénombrés à l’arrivée à Dachau, étouffés, fous, rendus fous par les conditions dans lesquelles on se trouvait, par l’asphyxie, étranglés (quelques-uns s’étaient étranglés mutuellement mais c’était le résultat de la folie)".
http://www.museedelaresistanceenligne.org/mediatheque/pageDoc_eysses.php?&media_id=1671
L’esprit d’Eysses : les 50 détenus transférés depuis Eysses ne comptèrent que 4 morts parmi eux durant ce transfert :
Témoignages de Claude Delahaye, Alphonse Rouzier et Rabinovitch recueillis par Anna Dupuis-Defendini :
.
http://www.museedelaresistanceenligne.org/mediatheque/pageDoc_eysses.php?&media_id=1664

Jacques Bronchart et autres témoins :
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/enseigner/memoire_deportation/train_de_la_mort.htm

Pierre ROPIQUET, Déporté-Résistant et autres :
http://www.unadif.fr/histoire-et-temoignages/temoignages

André Verchuren , résistant, accordéoniste, pour avoir aidé des parachutistes alliés à se cacher, fut dénoncé et arrêté par la Gestapo, interné à Compiègne avant d’être déporté vers Dachau, le 2 juillet 1944, dans le "Train de la mort". Il a été transféré dans les camps du Neckar.

-  Les massacres par gaz
" In Dachau ist aber nicht vergast worden...aber auch hier war es von den Nazis geplant." mais les appels interminables sous la pluie, le vent le froid et la neige, ont ravis aux détenus squelettiques leurs dernières forces...Nico Rost, p. 378
Massentötungen durch Gas fanden in Dachau nachweislich nicht statt. Für Ermordung durch Gas zog es die SS vor, Dachau-Häftlinge in die Gaskammer von Hartheim oder auch nach Auschwitz zu deportieren. Diese Mordtransporte wurden in der NS-Tarnsprache Invalidentransporte genannt. B. DISTEL, cf. infra (Les massacres par gaz ne sont pas prouvés à Dachau. Pour tuer par le gaz, les SS préféraient envoyer les détenus de Dachau dans les chambres à gaz à Hartheim ou à Auschwitz. Ces transports assassins ont été appelés en langue de code nazie : transport d’invalides.)

Sites de camps :
Centrale d’Eysses :
http://www.eysses.fr/
Mémorial de Compiègne :
http://memorial.compiegne.fr/
Mémorial de Dachau :
http://www.kz-gedenkstaette-dachau.de/index-e.html
Mémorial de Neckarelz :
http://www.kz-denk-neckarelz.de/

D’autres sources donnent des chiffres différents.

- La FMD, Le train de la mort avec la liste des déportés :
http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240.
(notice rédigée par Maurice Voutey et Arnaud Boulligny)

- FNDIRP :
http://www.fndirp.asso.fr/convoi%202%20juillet%201944.htm

- 60e anniversaire du passage, du train 7909 dit « Train de la mort »
à Saint Brice Courcelles ( Marne ) Juillet 1944 - Juillet 2004 par Jean Pierre Husson :
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/enseigner/memoire_deportation/train_de_la_mort.htm

- site Wagons de la déportation :
convoi-du-02-juillet-1944-compiegne-dachau
http://wagon-deportation.over-blog.fr/

Bibliographie
Amicale des anciens détenus patriotes de la centrale d’Eysses, L’insurrection d’Eysses, éditions sociales, 1974
Amicale des anciens d’Eysses, Eysses contre Vichy 1940, Tiresias, 1992
BENZ Wolfgang / DISTEL Barbara, Der Ort des Terrors. Geschichte der nationalsozialistischen Konzentrationslager, 9 volumes, C.H.Beck, 2005-2010, t. 2 : Frühe Lager, Dachau, Emslandlager.
BERBEN Paul, Dachau 1933-1945. L’Histoire Officielle, Comité international de Dachau, 1968, 301 p.
BERNADAC Christian, Le Train de la mort, Editions France-Empire, 1970
Compiègne-Royallieu. Un camp d’internement allemand dans l’Oise.1941-1944, Beauvais, Archives départementales de l’Oise, 2008, 198 p.
DISTEL Barbara, Die Gaskammer in der „Baracke X” des Konzentrationslagers Dachau. In : Günther Morsch, Bertrand Perz : Neue Studien zu nationalsozialistischen Massentötungen durch Giftgas. Berlin 2011
KAHN-FARELLE Pierre, (1906-2000) Alias Roger Farelle. Matricule 77598
Je suis un rescapé des bagnes du Neckar, Éditions Volets Verts, 2000
MASSET Robert, À l’ombre de la Croix gammée, de l’Indre au Neckar via Dachau, Langlois, 1948, 224 p.
ROST Nico, Goethe in Dachau. Literatuur en werkelijkheid, Amsterdam : L.J. Veen’s Uitgeversmaatschappij, 1946 ; Goethe in Dachau, ein Tagebuch, préface d’Anna Shegers, Volk und Welt, 1948 ; rééd. avec documents, Taschenbuch Verlag, 2001, 445 p.
ROVAN Joseph, Contes de Dachau, Julliard, 1987
ROVAN Joseph, Mémoires d’un Français qui se souvient d’avoir été Allemand, Éditions du Seuil, Paris, 1999, Erinnerungen eines Franzosen, der einmal Deutscher war", Hanser Verlag, 2000, 527 p.
RYKNER Arnaud, Le wagon, Editions du Rouergue, 2010
VOUTEY Maurice, Prisonnier de l’invraisemblable ou l’extravagance du rêve. Quatre saisons à Dachau et dans les camps du Neckar, réd. Editions de l’Armançon, 1995

Compiègne : De juin 1941 à fin août 1944, le “Frontstalag 122” Compiègne-Royallieu est un camp d’internement pour les ennemis du IIIe Reich. Le camp dépend de la Wehrmacht puis, en 1942, de la Sipo-SD ("Gestapo"). Près de 50 000 résistant(e)s et victimes (otages juifs, communistes, personnes raflées, ressortissants de pays alliés) y sont internés, certains avant d’être déportés.
Les premiers Juifs sont déportés depuis le camp de Compiègne-Royallieu en mars 1942.

Un travail fait par élèves américains suite à la découverte d’une valise de documents provenant de Dachau :
http://www.ltcoljoycepapers.org/

"Ils étaient presque tous résistants et bien souvent d’origine étrangère. Parmi eux, se trouvaient des résistants juifs comme Meyer Kokine, dirigeant du mouvement "Libérer et Fédérer", des membres de la 35e brigade des FTP-MOI, Jacob Insel, Marc Brafman, Claude et Raymond Lévy de la MOI Toulouse et Olga Kagan. "

Les résistants du train fantôme ou le dernier convoi, documentaire de Jorge Amat et Guy Scarpetta, 2016, 52 min., France télévisions, Train passé par Sorgues.

Ne pas confondre avec l’odyssée du train fantôme, site Evelyne Py :
http://memoirenet.pagesperso-orange.fr/article5c93.html?id_article=97

Le convoi de Buchenwald à Dachau, autre train de la mort :
http://www.convois45.org/c.htm

N.M. 12 juin-juillet 2012-août 2013- 2018