STEINBERG Jean-Louis et PÉRIER Daniel, Des quatre, un seul est rentré : la destruction d’une famille en 1940-1945, Paris, Association des anciens élèves de l’École alsacienne, 2004, 100 p.
Jean Louis est décédé le 21 janvier 2016.
9 Témoignages d’internés et de déportés juifs à voir ou à télécharger
Fiche de lecture
Cent pages d’une écriture très claire, ce livre est à conseiller à des élèves de 3ème ou de lycée.
Collégiens et lycéens peuvent facilement s’identifier à :
un adolescent dont le parcours fut celui d’un élève renvoyé de plusieurs lycées avant de réussir des études qui le conduisirent à un titre de docteur en physique ;
un adolescent qui était Français, avec des ancêtres juifs, mais sans aucune pratique religieuse, comme ses parents ;
un adolescent qui subit les persécutions imposées aux Juifs par les Allemands et le régime de Vichy sans renoncer à ses études et à une vie sociale très active ;
un jeune homme qui, très tôt, s’engage dans la lutte contre le nazisme au sein de la résistance communiste, au prix d’énormes risques.
Quelques brefs rappels du contexte historique permettent à ceux qui en auraient besoin de mettre en relation la vie de Jean-Louis et les principaux événements de la période.
En juin 1944, c’est parce qu’il est avec ses parents, pour qu’ils n’aient pas d’ennuis, que Jean-Louis renonce à s’enfuir pendant qu’on les emmène vers le point de rassemblement des victimes d’une rafle !
Témoignage précis sur Drancy, le transport vers Auschwitz-Birkenau, l’enfer du camp, la séparation d’avec sa mère puis son père et son frère, rien ne lui est épargné.
Cas très particulier, Jean-Louis Steinberg est entré dans le réseau des résistants communistes du camp. Risque mortel s’il avait été démasqué mais soutien matériel et moral inestimable.
Sa mère fut sans doute assassinée dès l’arrivée, son père et son frère ne survécurent pas à la vie concentrationnaire. Lui-même n’échappe que par miracle à la marche de la mort qui le conduit jusqu’à Dora. Très forte intensité dramatique dans cette partie du livre.
Au retour il retrouve la plupart de ses camarades résistants et milite au sein du Parti Communiste Français qu’il quitte en 1957.
Il se marie en 1946 avec [MadeleineWhite, le couple restera toujours parfaitement uni.
Passionné de physique, Jean-Louis prépare une thèse d’État dans le laboratoire de l’École Normale Supérieure dirigé par Yves Rocard et devient un spécialiste d’astrophysique mondialement reconnu.
Il a l’habitude de dire que la seule communauté à laquelle il appartient est celle des scientifiques.
chapitres du livre :
Les ancêtres de Jean-Louis - Le survivant n° A 16878
Mes proches
La vie de famille et ma scolarité. Le début de l’occupation, les privations et les persécutions
Nouvelles persécutions et mon entrée en résistance
Mon entrée en recherche
Arrestation et internement à Drancy
De Drancy à Auschwitz
Ma rencontre avec la résistance
La marche de la mort
Le retour à la vie
Pourquoi si tard ?
Quelques thèmes sur lesquels attirer l’attention des élèves :
Comment les nazis, le régime de Vichy, les antisémites ont imposé une vision « raciale » des Juifs.
Les illusions des Français ayant des ancêtres juifs qui avaient combattu pour la France.
Les persécutions dans la vie quotidienne sous l’occupation.
19 ans et résistant communiste de 1941 à 1944
L’impossibilité de résister, de s’échapper, même pour un résistant aguerri, quand on est arrêté en famille
Description de Drancy
La vie concentrationnaire
Un réseau communiste à Auschwitz
La marche de la mort
Le drame d’un jeune homme qui a perdu son père, sa mère et un frère.
Une vie réussie malgré Auschwitz
Claude Dumond
Jean-Louis Steinberg, vidéo pour les élèves
Jean Louis Steinberg 1922-2016
Convoi 76
Le convoi 76 du 30 juin 1944. Paroles de témoins et documents d’archives
Transferts, évacuations, Marches de la mort de déportés hommes du convoi 76
Interrogé par l’INA :
https://entretiens.ina.fr/memoires-de-la-shoah/Steinberg/jean-louis-steinberg
http://www.gibertjoseph.com/vivre-d-amour-et-de-memoire-4226822.html