Le dernier des injustes, film documentaire de Claude Lanzmann, 3 h 38, 2013
des images de William Lubtchansky et Caroline Champetier.
- ©Lanzmann et Murmelstein
« Benjamin Murmelstein, rabbin de Vienne en 1938 et troisième président du Conseil juif de Theresienstadt, truculent personnage d’une intelligence éblouissante, qui avait été en contact personnel avec Eichmann de 1938 à 1945, récuse la thèse d’Hannah Arendt sur la banalité du mal et sa vision d’Eichmann en simple bureaucrate obéissant aux ordres. [C’était un démon]. De même, qu’il aborde la plus perverse des questions engendrées par l’horreur nazie : la compromission des victimes dans le processus de leur propre extermination. »
Le dernier des injustes de Claude Lanzmann
sortie le 13 novembre 2013
« Rabbin à Vienne, Murmelstein, après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, lutta pied à pied avec Eichmann, semaine après semaine, durant sept années, réussissant à faire émigrer 121 000 juifs et à éviter la liquidation du ghetto. »
Pour son film « Shoah » Claude Lanzmann avait rencontré à Rome Benjamin Murmelstein, dernier survivant des acteurs principaux des « Judenräte » et personnage controversé, mais le metteur en scène n’avait pas retenu à l’époque l’épisode. Cette longue interview, menée entièrement en allemand, enrichie de prises nouvelles, constitue l’essentiel de ce nouveau film. Murmelstein était originaire de Lemberg (Lviv aujourd’hui) et fut rabbin à Vienne avant d’être déporté à |Theresienstadt->art516]. Il est mort en 1989 à Rome.
Le Judenrat ou Conseil juif, est un instrument de l’autorité allemande, créée par celle-ci et constamment soumise à sa supervision. Les membres sont nommés par les Allemands. Dès que les Allemands occupaient une localité, ils cherchaient à constituer un organe local chargé d’appliquer leurs ordres. Ceux qui étaient désignés étaient obligés d’accepter. Souvent ils étaient l’objet de menaces.
Sur le site :
http://www.le-pacte.com/france/prochainement/detail/le-dernier-des-injustes/
la bande-annonce
un dossier pédagogique avec
- des pistes d’accompagnement en Histoire (Première et Terminale) et en Philosophie (Terminale) ;
- des documents exclusifs pour une exploitation en classe.
Une exploitation du film est possible aussi en allemand et en anglais :
interview :
http://www.ushmm.org/online/film/display/detail.php?file_num=4742
Retranscription en anglais de l’interview en allemand sur le site de la fondation Spielberg :
http://www.ushmm.org/online/film/display/detail.php?file_num=4742&clip_id=31378EEB-9772-4CF0-962E-9D660EE3873D
et aussi :
Le Juif qui négocia avec les nazis, Rudolph (Rezsö) Izraël Kasztner, juif hongrois
Theresienstadt
Theresienstadt - Terezin, une colonie modèle
MURMELSTEIN Benjamin, Terezin. Il ghetto-modello di Eichmann. Cappelli, Bologna 1961 (2. Auflage, La Scuola, Milano 2013, mit Nachwort von Wolf Murmelstein
ADLER H. G., Theresienstadt 1941–1945. Das Antlitz einer Zwangsgemeinschaft, Geschichte, Soziologie, Psychologie , Mohr, (Siebeck), Tübingen 1955 (2. verbesserte und ergänzte Auflage). ebenda 1960 ; Reprint der Ausgabe 1960 mit einem Nachwort von Jeremy Adler. Wallstein-Verlag, Göttingen 2005
BENZ Wolfgang, Theresienstadt, Eine Geschichte von Täuschung und Vernichtung, une histoire de duperie et de destruction, Beck, 2013, 281 p.
LINDEPERG Sylvie, La voie des images, Quatre histoires de tournage au printemps-été 1944, 2013, 288 p.
STANGNETH Bettina, Eichmann Before Jerusalem. The Unexamined Life Of A Mass Murderer. Translated from the German by Ruth Martin. New York, Alfred A. Knopf, 2014
Sur le « ghetto modèle » de Theresienstadt, créé le 10 octobre 1941.
Theresienstadt, film « documentaire » de propagande, réalisé par Kurt Gerron, 23 juin-26 août 1944.
http://www.cine-holocaust.de/mat/fbw000812dmat.html
„Der Führer schenkt den Juden eine Stadt“ n’est pas le titre donné au film, mais „Theresienstadt“ avec le sous titre „Dokumentarfilm aus einem jüdischen Siedlungsgebiet“.
Son projet c’est : „Die jüdische Selbstverwaltung in Theresienstad (L’autogestion juive à Theresienstadt)
http://www.ghetto-theresienstadt.de/pages/d/dokumentarfilm.htm
Un vivant qui passe, Claude Lanzmann, 1997, 65 min, témoignage de Maurice Rossel, délégué du Comité international de la Croix-Rouge, qui s’est rendu à Theresienstadt en juin 1944, après la Verschönerungsaktion (embellissement).
L’histoire du ghetto de Theresienstadt, à 60 km au nord de Prague : un dictionnaire, les forteresses, des témoignages :
http://www.ghetto-theresienstadt.info/index.htm
https://www.academia.edu/682510/Der_Juden%C3%A4lteste_und_seine_SS_M%C3%A4nner_Benjamin_Murmelstein_der_letzte_Juden%C3%A4lteste_in_Theresienstadt_und_seine_Beziehung_zu_Adolf_Eichmann_und_Karl_Rahm
autres films de Claude Lanzmann :
- Shoah, 1985, 9h30
- Sobibor, 14 octobre, 16 heures, 2001, 95 min, sur Yehuda Lerner, dernier survivant de la révolte à Sobibor
- Le Rapport Karski, 2010, 49 min, Jan Karski, résistant polonais, qui a alerté le monde sur le sort des juifs, témoigne de sa rencontre avec Roosevelt.
Derniers signes du ghetto : Letzte Lebenszeichen an der Wand
http://www.spiegel.de/einestages/juden-hinterliessen-spuren-im-ghetto-theresienstadt-a-994325.html
Claude Lanzmann est mort à Paris jeudi 5 juillet 2018 à l’âge de 92 ans.
« Je n’ai, quant à moi, jamais employé l’expression « devoir de mémoire » ». Je la trouve révoltante et n’ai cessé de me battre contre les bureaucrates et les politiciens qui la ressassent ad nauseam » Claude Lanzmann
NM, novembre 2013-Nov 2014