Siegfried Holzmann, né le 1er mai 1897 à Eberswalde, Land de Brandebourg (Allemagne), mort le 21 octobre 1943 à Mauthausen (Autriche) ; mécanicien-ajusteur ; membre du Parti communiste d’Allemagne (KPD) ; résistant FTP.
Fils d’Ignace Holzmann et de Rosa Melawer, Siegfried Holzmann épousa Freida Goldberg. Sa soeur, Regina Holzman était mariée à Simon Sachs.
Avant la guerre, Siegfried Holzmann est permanent au KPD (parti communiste d’Allemagne) à Berlin.
En 1933 Emprisonné à Berlin pour activité illégales.
1934 Réfugié politique en Tchécoslovaquie, et à Paris en 1938.
1942, il est envoyé en Bretagne, et à Nantes du mois de mai 1942 au 18 janvier 1943.
Responsable interrégional F.T.P.F. - M.O.I. (Main d’œuvre Immigrée), Loire Inférieure.
Être responsable interrégional signifie pouvoir prendre des décisions que l’on juge utiles sans avoir besoin de l’accord d’un supérieur, Siegfried avait donc un certain pouvoir au sein de la hiérarchie. Selon les documents des Anciens combattants des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur), sa tâche consistait d’une part au travail d’agitation parmi la main d’œuvre immigrée, et d’autre part à la direction et l’agitation pratique par distribution de tracts dans les casernes et cantonnements allemands.
Il fut chargé de la constitution des groupes de F.T.P.F. , chargé du travail d’agitation parmi la Main-d’œuvre immigrée, et de l’organisation de distribution de tracts dans les casernes et cantonnements allemands, en Bretagne, puis nommé responsable aux effectifs de la Loire Inférieure, fonction correspondant au grade de Lieutenant FFI.
A Nantes, le 16 janvier 1943, la Résistance fait sauter la gare de triage du Grand-Blottereau : sabotage de la plaque tournante des locomotives à vapeur ainsi que des pompes d’alimentation en eau au dépôt S.N.C.F..
Cette action a été organisée, par Michel Huet avec Siegfried qu’il a hébergé chez lui, du mois de mai 1942 jusqu’au 18 janvier 1943.
Michel Huet a été de 1927 à 1929, maire communiste de la ville d’Achères.
Documents de la SPAC. Eté 1942, arrestation d’un groupe de FTPF, dont James Rogiers (secrétaire régional de Loire-Inférieure). Il est rapidement retourné par la SPAC (Service de police anticommuniste), et décide de collaborer (notamment avec le commissaire Fourcade).
La police organise une fausse évasion pour lui permettre de reprendre sa place dans l’organisation FTPF.
Début 1943, la SPAC, avait déjà reconstitué l’organigramme du parti communiste, sur dénonciation du traître. Seul, un nom manquait, Holzmann, mais la SPAC savait qu’il était l’interrégional responsable FTP-MOI.
Après la guerre, Rogiers sera jugé, condamné à mort et fusillé.
Arrêté le 18 janvier 1943, sous son nom de résistant « Philippe », parlant mal le Français, Siegfried est transféré par la SPAC le 19 janvier 1943 au quartier allemand de la prison Lafayette à Nantes avec comme motif, « Soupçonné de haute trahison ». Puis il est transféré à Angers le 21 janvier 1943, selon le registre d’écrou, et Fresnes le 27 février 1943.
C’est en sortant du domicile de Michel Huet qu’il a été arrêté par la SPAC.
C’est sous la torture, que le 4 mars 1943, le patronyme Holzmann Siegfried a été découvert, et le commandant SS avisé par courrier.
Au mois de mars 1943, un autre document mentionne : Interrégional à la main d’œuvre immigrée MOI, en liaison avec les partis communistes français et allemands.
Condamné à mort par un tribunal militaire allemand pour haute trahison, de culture allemande, d’origine turque par ses grands-parents, il est déporté « Nuit et Brouillard » au camp de Mauthausen sous le matricule 37774 et abattu le 21 octobre 1943 dans le Kommando de Wien-Schwechat à Mauthausen en Autriche, alors qu’il tentait de fuir, deux jours après son arrivée au camp.
Il fût reconnu et homologué Déporté Interné Résistant (D.I.R.) et Résistance Intérieure Française (R.I.F.), Mort pour la France.
Reconnu Lieutenant de l’Armée Française, étranger, né en Allemagne.
Complément d’informations
- Holzmann Siegfried alias Philippe est un militant anti-nazi très actif. Il est engagé volontaire dans les F.T.P.F. - M.O.I. et a pour mission d’obtenir des renseignements sur l’armée allemande d’occupation et de se livrer à une propagande très active de démoralisation. Envoyé en Bretagne en 1942 pour la constitution de groupe d’immigrés clandestins, il est ensuite dirigé sur notre département pour les mêmes raisons.
Arrêté le 18 janvier 1943, il est déporté « Nuit et brouillard » et présumé fusillé au camp de Mauthausen le 21.10.1943.
Livre mémorial : FM.D. (I.)http://www.bddm.org/
Le Maitron
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article174826
Jean Maitron et Claude Pennetier – Maitron « cheminots et militants » sous la direction de Marie-Louise Goergen. Editions de l’Atelier. 2003.
A.D.L.A. 1226 W 207 ; 27 J 50 ; 27 J 52 ; 1694 W 14 et 248 J 12-13.
AM.N. : 9 Z 9 ; 9 Z 11.
- Michel Huet
Nom et Prénom : Huet Michel, Désiré
N° matricule : 38820 à Buchenwald
Date et lieu de naissance : né le 8 mai 1897 à Allonne (Oise).
Fils d’un employé et d’une tabletière, il entre aux chemins de fer de l’Etat le 22 janvier 1920 où il est employé comme électricien.
Michel Huet est élu maire communiste à Achères (Yvelines) en 1924.
Le Château d’Achères propriété de la commune à la suite d’une donation servit de cadre à une réunion clandestine du Comité Central du P.C.F. le 9 juin 1929. La police alertée réussit à arrêter Maurice Thorez et quelques autres militants, tandis que d’autres membres du C.C. s’échappaient. A la suite de ces incidents, le donateur du château résilie son don et Michel Huet démissionne de la première magistrature municipale. Il quitte la localité et, selon la police, sa famille pour le secteur de Saint-Lazare où il se marie le 18 août 1936 à Paris XVIIème.
En 1939 il est membre de l’Association des Cheminots Anciens Combattants et Mobilisés. Il est ensuite muté au service de la maintenance et de la signalisation à Nantes-Blottereau.
C’est aussi pendant cette période que Michel Huet héberge chez lui Siegfried Holzmann.
- Définition de Nuit et brouillard :
« Nuit et brouillard » (en allemand Nacht und Nebel, ou NN) est le nom de code des « directives sur la poursuite pour infractions contre le Reich ou contre les forces d’occupation dans les territoires occupés » (Richtlinien für die Verfolgung von Straftaten gegen das Reich oder die Besatzungsmacht in den besetzten Gebieten).
Elles sont l’application d’un décret du 7 décembre 1941 signé par le maréchal Keitel et ordonnant la déportation de tous les ennemis ou opposants du Troisième Reich.
En application de ce décret, il était possible de transférer en Allemagne toutes les personnes représentant « un danger pour la sécurité de l’armée allemande » (saboteurs, résistants, opposants ou réfractaires à la politique ou aux méthodes du Troisième Reich) et à terme, de les faire disparaître dans un secret absolu.
FMD
Equipe de Recherche à Caen
Ministère de la Défense
Rue Neuve bourg l’Abbé - BP 552
14037 CAEN CEDEX
Service historique de la défense
Pôle des archives des victimes des conflits contemporains – BP 552
14037 Caen
Raymond Zaks
Une longue bataille a été menée par la famille pour faire reconnaitre ses droits et corriger les nombreuses erreurs concernant son parcours de résistant.
https://www.musee-resistance.com/wp-content/uploads/2018/12/organes-repression_Etat-francais.pdf