Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

AZOULAY Victorine

Convoi 76
dimanche 16 janvier 2022

AZOULAY Victorine, 49 ans en 1944

Victorine Azoulay est née le 25 avril 1895 en Algérie, à Blida, une ville située à 20 kilomètres d’Alger, elle est la fille de Jacob et Rachel Boufendil. Elle est donc Française, mais ces Français d’Algérie sont dénommés "sujets français" depuis l’abrogation du décret Crémieux de 1870 qui déclarait citoyens français les Juifs d’Algérie. Elle habitait au 10, cité Germaine Pilon dans le 18 ème arrondissement de Paris, un quartier populaire. Elle est dite blonde, de taille moyenne. Elle est arrêtée le 25 juin au square d’Anvers pas très éloigné de son domicile. Ce jour-là les inspecteurs de la SEC effectuent 15 arrestations sur la voie publique dans les quartiers juifs, 9ème, 10ème et 11ème arrondissements, à la veille du départ du convoi 76, qu’il faut encore remplir. Cette section d’enquête et de contrôle, créée par le gouvernement de Vichy, est la police du Commissariat général aux questions juives chargée d’appliquer la politique antisémite de l’État Français. Elle est constituée de collaborateurs notoires qui travaillent en liaison avec la Gestapo. Ils reprochent à Victorine Azoulay "de camoufler son étoile tenue par une simple épingle et cachée par son manteau.

En infraction à la 8ème ordonnance sur le port de l’étoile jaune, elle est consignée à 19h au poste de police du quartier en vue d’une mesure d’internement et internée au camp de Drancy dès le lendemain. La fiche du carnet de fouille de Victorine Azoulay dit qu’elle remet au chef de la police du camp la somme modique de 184 francs, puisque chaque interné devait remettre argent et objets de valeur à son arrivée au camp. Quatre jours plus tard, elle est conduite à la gare de Bobigny avec 1156 internés destinés à être déportés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. C’est le 76ème convoi de déportés juifs parti de Drancy.

Le voyage qui dure quatre jours est insupportable du fait de la chaleur de l’été. Le 4 juillet, le convoi entre à l’intérieur du camp de Birkenau sur la "rampe d’Auschwitz". Les travaux de Serge Klarsfeld ont permis d’apprendre que 223 femmes sur 495 sont sélectionnées pour le travail forcé. Ce sont généralement les plus jeunes. Le nombre de déportés choisis pour ce travail d’esclave, environ la moitié, est beaucoup plus élevé que celui des transports précédents. Bien qu’âgée de 50 ans et que je n’ai pas trouvé trace de son passage au camp, il est donc possible qu’un délai de survie ait été accordé à Victorine Azoulay, car les camps deviennent, la dernière année de la guerre, un vivier de travailleurs pour l’industrie de guerre.

Victorine Azoulay n’est pas connue comme survivante en 1945.

Rapport d’arrestation d’un inspecteur de police de la SEC le 24 juin 1944.

DAVCC Caen AC21P 420102- Archives Nationales, rapports d’arrestation mai-juin 1944- Mémorial de la Shoah.

Chantal Dossin

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