Nous avons sombré dans un gouffre de malheurs.
Qui nous tirera de là sinon nous-mêmes, jeunes juifs ?
Lettre à un jeune juif, Léo Cohn [1]
Résistance
– Rafle de juifs à Lacaune en août 1942
- Les Maquis dans les monts de Lacaune, ou les maquis du Vabre à l’est de Vabre dans le Tarn, avec d’un côté Le Club athlétique vabrais, des protestants et des EIF de Gamzon, éclaireurs israélites de France.
Ceux-ci sont répartis en trois compagnies, à Lautrec où ils forment un maquis dans une ferme abandonnée, qui devient trop petite. En 1943, des jeunes de 18 à 27 ans s’installent à La Malquière et à Lacado, dans les monts de Lacaune, d’autres au maquis de Larroque à Lafarasse.
À Vabre fut constitué le seul maquis juif de France qui fit le coup de feu aux côtés des protestants et des catholiques, protégés par le silence complice des Vabrais qui, de leur côté, hébergeaient des familles juives.
André Jamme [2], alias Faucille puis Castor, chef saboteur instructeur du BCRA, parachuté en janvier 1944 au maquis Chénier (région R6) comme saboteur-instructeur sur le terrain « Chenier » [3]. Celui-ci étant devenu trop dangereux, il est remplacé par le terrain « Virgule », tenu par les hommes des maquis de Vabre.
https://www.fondationresistance.org/documents/lettre/LettreResistance048.pdf
– Le maquis EIF a pris le nom de Compagnie Marc Haguenau du nom d’un chef responsable du « Service social des jeunes », qui, torturé par la Gestapo, s’est défenestré, à Grenoble. Les enfants sont cachés sous de fausses identités. De nombreux chefs scouts ont pris le maquis au sein d’un groupe qui se constituera en « Compagnie Marc Haguenau ».
Un « maquis d’attente » du débarquement, le problème c’est les armes. Les maquisards récupèrent des armes au cours de parachutages à Lautrec, sur le terrain de parachutage Virgule [4], sur la commune de Viane, en 1944. La Compagnie Marc Haguenau a eu la charge de recevoir les armes parachutées soit 9 tonnes de matériel, à Laroque et Lacado. Les largages attirent l’attention des Allemands qui attaquent et font plusieurs morts.
La compagnie se regroupe, harcèle les Allemands.
Pour une histoire des Justes
Vabre, village des Justes
Un Juste parmi les Nations : le brigadier-chef de la gendarmerie de Vabre, Hubert Landes, qui a reçu cet honneur posthume en septembre 2021.
Michel CALS, Vabre, village des Justes, 2019, et le documentaire La Vallée des Justes.
Le Gijou, rivière entre Lacaune et Vabre forme la vallée du Gijou qui a été terre d’asile des protestants après la révocation de l’Edit de Nantes.
Du maire aux habitants, tous résistants. Le « préfet du maquis » était Paul Roux (Guy de Rouville).
« Du printemps 1943 à l’automne 1944, le couvent de Notre-Dame de Massip a abrité environ 80 enfants juifs sauvés de la déportation. »
Arrivée au village par le tortillard. A Lacaune il y avait des juifs assignés à résidence par Vichy dans tout le village qui a été reconnu Village des Justes comme Vabre.
Laroque qui accueillait le commandement de la Compagnie Marc Haguenau, est attaquée à la bombe incendiaire le 8 août 1944.
LOUVET Simon, REMEDIUM Timoris, Isidore et Simone, Juifs en résistance, éd. Ouest-France, 6 octobre 2023, roman graphique.
https://isidore-juif-au-maquis.fr/2022/04/08/deux-semaines-au-maquis-des-justes-journal-de-marche-a-vabre-la-resistante/
Ecouter le Café de l’APHG :
https://www.aphg.fr/Simon-Louvet-et-Remedium-Isidore-et-Simone-Juifs-en-Resistance
https://isidore-juif-au-maquis.fr/2023/10/16/olivier-lalieu-historien-de-la-shoah-les-juifs-se-sont-engages-en-nombre-contre-le-iiie-reich-et-les-regimes-collaborationnistes/
Les maquis de Vabre prennent le nom de Corps Francs de Libération n° 10, affilié à l’AS et aux FFI.
Guy de Rouville dit Pol Roux, est le chef du maquis de Vabre qu’il rattache aux MUR.
Le 19 août 1944, la 2e Cie participe à l’attaque d’un train allemand qui remontait vers le Nord, à Labruguière
La compagnie participa aux combats pour libérer les villes de Castres et de Mazamet. L’entrée à Castres est triomphale, le 21 août 1944.
Des membres de la Compagnie Haguenau s’engagent dans la poursuite de la guerre, dans le Corps-franc Bayard commandé par Dunoyer de Segonzac [5] remontent dans les Vosges et vont jusqu’au lac de Constance, raconte Alain Gensburger.
https://www.maquisdevabre.fr/
(https://maquisdevabre.wordpress.com plus valable)
- EIF
Roger Fichtenberg fonde avec d’autres la branche clandestine du mouvement, la « Sixième » : son totem, « Jaguar », sera son nom de guerre. À partir de Moissac (Tarn-et-Garonne), quartier général des EIF, l’organisation clandestine met en œuvre le sauvetage de milliers d’enfants juifs. Il participe avec les FFI à la libération d’Agen.
Roger FICHTENBERG, Journal d’un résistant juif dans le Sud-Ouest, Editions Le Manuscrit, 2015
http://www.fondationshoah.org/memoire/collection/journal-dun-resistant-juif-dans-le-sud-ouest-roger-fichtenberg
Action des organisations juives auprès des enfants
des Organisations
Les Justes : Chambon sur Lignon, Dieulefit, St Christophe des bois
– MJS (Mouvement de la jeunesse sioniste)
En mai 1942, le Mouvement de la jeunesse sioniste (MJS) est créé par Simon Levitte et Dika Jefroyki.
Créé en septembre 1942 à l’initiative des résistants membres des Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), le Mouvement national contre le racisme (MNCR) est un mouvement dont la vocation est de réunir des résistants juifs et non-juifs pour des actions à caractère humanitaire : cacher des enfants qui risquent la déportation, organiser des évasions et le passage des frontières, fabriquer des faux-papiers.
– Josué Lifshitz (dit Henri Robert Champagnac dans la Résistance). Ancien soldat en Palestine britannique, il entre en contact avec Robert Gamzon (Castor) et Georges Garel, il est à la tête de la Sixième-EIF adultes. Il adhère à l’AJ (Armée Juive). Arrêté à Périgeux il est emprisonné et délivré par les FFI en 1944.
Jeanine Kahn Lifshitz est engagée à Marseille par l’OSE (Oeuvre de secours aux enfants) comme assistante sociale. Elle rejoint le réseau Garel. Devant convoyer des enfants, elle est arrêtée en 1944 à Lyon et internée au fort Montluc.
Le réseau Garel de l’O.S.E. avait la charge des enfants de moins de 15 ans.
Le sauvetage des enfants cachés durant la dernière guerre
OSE, oeuvre de Secours aux Enfants
– Comité rue Amelot
Les jeux de la mort et de l’espoir : Auschwitz-Jaworno-Auschwitz, 50 ans après, Henry Bulawko
– Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide
Historique :
http://ujre.monsite-orange.fr/page2/index.html
siège au 14 rue de Paradis
http://ujrehttps ://www.cercleshoah.org/ecrire/?exec=article_edit&id_article=644#.monsite-orange.fr/
– Armée Juive [6]reconnue sous le nom d’Organisation Juive de Combat.
« Organisation Juive de Combat », 2002,
Revue d’Histoire de la Shoah, « Les éclaireurs israélites de France dans la guerre », n° 161, 1997
– "Les maquis juifs du Tarn, basés à l’Espinassier pour l’Armée Juive et à Vabre pour les Éclaireurs Juifs de France
cf Jacques Lazarus
Médiagraphie
LAZARUS Jacques, Juifs au Combat, témoignage sur l’activité d’un mouvement de résistance, (Capitaine Jacquel) chef du groupe parisien de l’Organisation Juive de Combat, Centre de Documentation Juive Contemporaine, Série « Etudes et monographies » n°9, Editions du Centre, Paris, 1947, 153 p.
LOINGER Georges, Sabine Zeitoun, Les résistances juives pendant l’Occupation, Préfaces de Simone Veil, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Serge Klarsfeld et André Kaspi, Albin Michel, 2010.
Le sauvetage des enfants cachés durant la dernière guerre
Résistances juives en particulier à Chambon-sur-Lignon, à Dieulefit et à Moissac :
DELPAL, MARRUS, RÉSEAU MÉMORHA, Résistances juives : Solidarités, réseaux, parcours , édition Moissac, ville de Justes oubliée, Lyon, éd. Libel, 2018.
LATOUR Annie, La résistance juive en France, Paris, Stock, 1970, 301 p.
LOUVET Simon, REMEDIUM Timoris, Isidore et Simone, Juifs en résistance, éd. Ouest-France, 6 octobre 2023, roman graphique.
WATTENBERG Frida, LOINGER Georges, BRAUMAN Jean, Organisation juive de combat. France 1940-1945,Résistance-sauvetage, Autrement, 2008
http://www.juifs-en-resistance.memorialdelashoah.org/
Atteinte du virus Covid-19, Frida Wattenberg, résistante, nous a quittés le 3 avril 2020, quelques jours avant son 96ème anniversaire.
https://www.memoresist.org/resistant/frida-wattenberg/
https://www.arte.tv/fr/videos/050356-005-A/mysteres-d-archives/
Juifs, résistants et combattants
– De la lutte clandestine au passage à la lutte armée :
http://www.museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=131
Le Maquis des juifs, documentaire d’Ariel Nathan, 2015, 52 min.
http://www.letarnlibre.com/2014/05/16/801-guy-rouville-ans-dernier-resistant-montagne-tarnaise.html
– Faux papiers : Tony-Netanel Gryn, un résistant juif français :
Tony, qui a rejoint à Grenoble le réseau de résistance juif MJS (Mouvement de la jeunesse sioniste), puis Paris, crée un atelier de falsification de documents.
https://www.yadvashem.org/yv/fr/expositions/a-travers-lhistoire/tony-gryn.asp?
Claude Berthie : « Eclaireur de France » et Résistant dans l’Armée Secrète, réseau de résistance Gallia, a comme activité la collecte de renseignements : http://www.memoresist.org/resistant/claude-berthie/
[1] Léo Cohn est déporté par le convoi 77 du 31 juillet 1944
[2] Paul Jamme, Histoire d’un instructeur saboteur, compagnon de la Libération, Editeur Jets D’encre, 2020.
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/andre-jamme
[3] Le terrain « Chénier », est situé au sud-ouest du Cantal, à une quarantaine de kilomètres d’Aurillac, terrain de récupération de matériel pour la zone sud.
[4] Message BBC, « De la chouette au merle blanc, le chargeur n’a que vingt balles. »
[5] le 12ème Régiment de Dragons de Reconnaissance sous les ordres du Colonel Dunoyer de Segonzac.
[6] Il s’agit d’une structure militaire dont le but principal est de résister par les armes (création de maquis) et par les sauvetages des Juifs (faux papiers, planquage, passages de frontières) et d’aider à la fondation d’un État juif en Palestine.