Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Lazare Silbermann, documentaire de Benjamin Silvestre

au cinéma St André des Arts (Paris) – sélection Les Découvertes, 21 Mai au 17 Juin 2025
samedi 12 avril 2025

De Lazare Silbermann jusqu’à Claude Silvestre. « Des questionnements autour du travail de mémoire, de la transmission »...

Lazare Silbermann, un film de Benjamin Silvestre, 2025, 81 min.

Un enfant juif traqué et caché pendant la guerre et le changement de nom, de Lazare à Claude, de Silbermann à Silvestre. Ce film s’attache à chaque transformation des noms, comme le signe d’une menace permanente de disparaître.

Lazare Silbermann, est un film autour de l’histoire de mon père, enfant juif caché pendant la guerre et de mes grands-parents, lui prisonnier de guerre en Stalag et ma grand-mère qui a traversé la France avec mon père et s’est engagée dans la résistance (fabrication de faux papiers).

Ce film est l’histoire d’un changement de nom de Silbermann en Silvestre, dont personne n’a parlé, un film sur la disparition et l’absence, celle de mon père, parti trop tôt d’une maladie d’Alzheimer alors que j’étais adolescent, qui ne m’a pas raconté son histoire.

Cela fait maintenant plus de 25 ans que mon père a disparu. Nous n’avons pas eu assez de temps pour apprendre à nous connaître. Pas assez de temps pour qu’il puisse un jour me raconter l’histoire de son enfance cachée parce que juif. Une histoire toujours tenue à distance, comme faisant définitivement partie du passé.

Je fais partie de la 3e génération. Avant moi les enfants de la guerre ont respecté le silence de leurs parents et préservé l’insouciance de leurs enfants. Comme si ne pas en parler, ne pas transmettre, empêchait que cela ne se reproduise. Alors que les survivants des camps de concentration revenaient, cette parole d’enfants cachés mais vivants n’a jamais pu avoir sa place.

Lazare dit Claude a été caché dans les maisons de l’OSE en Haute-Savoie, à la Chaumière [1] à Saint- Paul en Chablais et au château des Avenières [2] à Cruseille.

Un film historique pas comme les autres, qui cherche à retrouver la mémoire, à faire émerger le passé afin d’en saisir ses liens avec le présent, à mettre en lumière ce qui reste d’une vie, rendant visible le lien et l’appartenance à une histoire intime et collective sur quatre générations.

À travers ce film, c’est une façon de rendre à nouveau visible ce que la maladie avait occulté. Et ainsi chercher à réparer la continuité d’une histoire, depuis Lazare Silbermann jusqu’à Claude Silvestre.

Il me semble que ce film porte en lui de façon sensible, des questionnements autour du travail de mémoire, de la transmission, qui entrent en résonance avec le monde actuel.

Un film qui rend visible le lien et l’appartenance à une histoire sur quatre générations.

Avec des documents de l’administration de Vichy, mais aussi des films familiaux qui racontent l’après, et cette volonté farouche de célébrer la vie.

OSE, oeuvre de Secours aux Enfants
Le sauvetage des enfants cachés durant la dernière guerre

Les films du Carry, Michèle Soulignac, Lieu-dit Le Carry
contact@lesfilmsducarry.com
Sélectionné au Festival Doc d’en FERR, Jewish Film Festival Punta del Este,
Projections-débat dans toute la France et en Belgique
Sortie en salle au cinéma St André des Arts (Paris) – sélection Les Découvertes, 21 Mai au 17 Juin 2025
Sélection Chemins des Toiles (Savoie et Haute-Savoie, en Novembre 2025

Des échanges auront lieu après les séances, notamment avec Nicole Lapierre, Katy HAZAN, Claire Marin, …

HAZAN Katy, Les Orphelins de la Shoah. Les maisons de l’espoir (1944-1960), Les Belles lettres, 2000
HAZAN Katy et GHOZLAN Eric, À la vie !, Les enfants de Buchenwald, Le Manuscrit/FMS, 2005
LAPIERRE Nicole, Changer de nom, Paris, Stock, 1995 (de Nicole Colombe Lipsztejn à Nicole Lapierre)

NM, avec des extraits du dossier de presse du film de Benjamin Silvestre. Un film d’une grande sensibilité.

[1L’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) ouvre une maison d’enfants, « La Chaumière »

[2le Cartel suisse de secours aux enfants de la guerre, puis voulant rester neutres, la Croix-Rouge suisse, accueillent des enfants juifs