Les « évènements » d’Algérie.
Le 19 décembre 1960, l’ONU reconnaît le « droit de libre détermination comme base pour la solution du problème algérien »
Des pourparlers sont entamés avec le GPRA.
Un « crime d’État »
Maurice Papon : préfet de police de Paris, Roger Frey : ministre de l’Intérieur, Michel Debré : premier ministre, Général de Gaulle : président de la République.

16 octobre 1961 : pour protester contre le couvre-feu instauré par le préfet de police, Maurice Papon, la Fédération de France du FLN appelle les Français musulmans d’Algérie, hommes, femmes et enfants de la région parisienne à manifester pacifiquement le 17 octobre.
Sous forme de Journal Michel Levine égraine les évènements
Déjà, avant le 17 octobre, des supplétifs, les harkis, arrivent en métropole. Ils fouillent, cassent, tabassent, matraquent, torturent, pillent, violent, jettent dans des caves, tuent, installent la terreur. La presse parle de violences, la police est « couverte ». Papon a déclaré : « Quoi qu’il arrive, vous êtes couverts ». Les plaintes sont classées sans suite.
Les FMA, « Français musulmans d’Algérie », pacifistes, sans armes, sont des milliers à venir à Paris depuis les bidonvilles comme La Folie à Nanterre, Petit Nanterre, les cités de transit, la Rue des Pâquerettes, les banlieues. Des rafles ont lieu dans les cafés, à la sortie des métros.
La police matraque, tabasse, assomme, arrête en masse. Le Vélodrome d’hiver est centre de triage, les gymnases Jaurès et Japy sont camps de regroupement de sinistre mémoire. Le Centre de triage de Vincennes est pour des séjours plus longs. Le Palais des sports le parc des expositions est réquisitionné.
Rappel d’une période sombre de notre histoire.
Des Algériens ont disparu. On trouve des cadavres dans la Seine. Combien ?
Les agents de la répression ont fait leur devoir. Arrestations, envoi dans des camps, Camp du Larzac, de Neuville, de Saint-Maurice- l’ardoise, en Algérie.
Quelques journaux rendent compte des brutalités, parlent de hordes menaçantes, défilant sous la menace, derrière des femmes et des enfants.
Le 20 octobre 1961, c’est la journée de solidarité des femmes. Elles sont arrêtées, enfermées dans des cars ou à l’hôpital Sainte Anne où des soignants les laissent discrètement sortir.
12 000 arrestations. Des comités de soutien se forment.
Des journaux sont saisis ou interdits, des livres. Témoignages et documents, la revue de Maurice Pagat a été saisie plusieurs fois. Le droit de manifester a été mis à mal.
Des plasticages sont revendiqués par l’OAS.
Papon a fait son devoir. Pas de sanctions. La manifestation a donné lieu à une répression très dure. Les commissions d’enquêtes se terminent par des non-lieu. Il est question d’incidents.
Un assassinat collectif impuni, on ne connait pas le nombre de victimes.
Michel LEVINE, Les Ratonnades d’octobre : un meurtre collectif à Paris en 1961, Jean-Claude Gawsewitch 2011, édition augmentée, première édition Ramsey, 1985.
Fabrice RICEPUTI, La bataille d’Einaudi. Comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République, Clermont-Ferrand, Le Passager clandestin, 2015.
Octobre à Paris - 17 octobre 1961
Tassadit IMACHE, Une fille sans histoire, Réédition Hors d’atteinte, 2024. (Calmann-Lévy, 1989.). Un livre puissant, terrible, bouleversant. Une dénonciation du racisme d’une violence intolérable.
« Alors cette nuit d’octobre, elle [ma mère] est descendue de son logement et a vu les Algériens matraqués, bastonnés, jetés dans le fleuve. Elle a vu un homme enfoncé dans une poubelle avec le crâne fracassé »Tassadit Imache
Paris, capitale de l’empire colonial, Barbes, la Goutte d’or.
Le massacre du 17 octobre 1961 a été transmis par les familles. Des militants arabes ont participé à la création de l’Agence de Presse Libération.
Hajer Ben BOUBAKER, Barbès blues, une histoire populaire de l’immigration maghrébine, Seuil, 2024
NM