18 septembre 2023 : cérémonie en hommage à Isabelle Choko à Boulogne-Billancourt
Ancienne déportée d’Auschwitz-Birkenau et de Bergen-Belsen, disparue le 21 juillet 2023
Lundi 18 septembre 2023 à 18h, dans les salons d’honneur de l’hôtel de ville, plus d’une centaine de personnes se sont réunies pour rendre hommage à Isabelle Choko. Parmi elles de nombreuses personnalités de la ville de Boulogne, dont Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt, Président de Grand Paris Seine Ouest, une grande partie du Conseil municipal de la ville d’autres autorités du département des Hauts-de-Seine dont le directeur départemental de l’ONaCVG (Office national des combattants et des victimes de guerre) ; de nombreuses personnes des différentes associations du monde de la déportation et du monde juif avec qui elle entretenait de bonnes relations malgré sa distance vis-à-vis de la religion. Sans être exhaustif, on peut citer Victor Perahia, président de l’UDA, Pierre-François Veil, président de la FMS, Eric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah, des représentants ou membres du Cercle d’étude [1], de l’AFMA, de l’Amicale de Bergen-Belsen… Et bien entendu, avant tout, des membres de sa famille : fils, belle-fille, petits-enfants, cousin.
Par un grand et magnifique portrait, Isabelle était là. Plusieurs discours sobres et limités en nombre ont été prononcés, entrecoupés de chansons françaises La vie en rose par Edith Piaf, Quand on n’a que l’amour de Jacques Brel, C’est beau la vie de Jean Ferrat ainsi qu’un un air de jazz très rythmé, rendant davantage encore présente Isabelle, cette femme courageuse, dynamique, résiliente, amoureuse de la vie, entreprenante.
Parmi les interventions, on peut citer celle de Monsieur le maire, Christophe Baguet, qui rappelle qu’Isabelle Choko vécut au ghetto de Lódz, comme Élie Buzin, fut déportée à Auschwitz et à Bergen-Belsen avec sa mère, où elles effectuèrent des travaux forcés. Il cite ce témoignage du père d’Isabelle, qu’elle a rapporté dans son livre témoignage : « Oh, elle est grande maintenant, elle est intelligente, elle va peut-être survivre. - Non, pas peut-être, elle va survivre ». Il ajoute qu’Isabelle a réappris à vivre, est devenue championne de France d’échecs, et conclut en disant qu’elle nous donne du courage.
– Victor Perahia, président de l’UDA, (Union des Déportés d’Auschwitz) rappelle que, comme lui, Isabelle a été déportée à Bergen-Belsen, qu’elle était une femme brillante, attachante, participant aux commémorations, témoignant auprès des jeunes, et œuvrant contre l’inégalité entre les déportés de France et les déportés étrangers venus vivre en France : au point d’aboutir à obtenir pour ces derniers les mêmes droits que pour les autres.
– Monsieur le professeur Georges Strauch, professeur de médecine honoraire, son cousin germain, intervient pour raconter sa première vision d’Isabelle à Paris à sa descente du train ; elle arrivait de Suède invitée à vivre chez la seule famille qui lui restait et, lui, petit garçon de 11 ans découvrait cette cousine, rescapée de 18 ans, ne parlant pas un mot de français, arrivée par un train spécial de la Croix-Rouge avec d’autres rescapés. Il a rappelé qu’elle s’est allée à l’Alliance française pour apprendre le français, qu’elle a très vite rencontré Arthur et s’est remise à rire. Ce vieux monsieur, au bord des larmes, était très émouvant. À ses côtés, un jeune homme le soutenait, c’était Jérémy, un autre petit-fils d’Iza, fils de Nicolas, le 2e fils qui vit aux Antilles.
– Maud Choko, la petite fille du Canada, fille de Marc, le fils aîné, au charmant accent, a évoqué sa grand-mère de façon poétique.
– Enfin Marc Choko, a parlé de la mère de famille, femmes d’affaires, collectionneuse de peintures d’Haïti, qui, avec la montée du Front National, a témoigné devant de nombreux jeunes. Et il a terminé ainsi : « Merci pour tout, Iza, ma grande petite maman. »
En ce jour du 18 septembre 2023, Isabelle Choko aurait eu 95 ans.
A gauche : Eric de Rothschild (président du Mémorial de la Shoah), Marc Choko entre sa compagne et sa fille
A droite : Jérémy Choko, et le cousin Georges Strauch, tout à fait à droite, Pierre-François Veil, (président de la FMS)
Devant : Victor Perahia, président de l’UDA
Maryvonne Braunschweig et Nicole Mullier
Isabelle Choko, ghetto de Lodz, Auschwitz, Bergen-Belsen
Isabelle Choko, témoignage et réflexions d’élèves
[1] Parmi les adhérents du Cercle d’étude : Thierry Berkover, Maryvonne Braunschweig, Bernard Hagège, Raymond Heimburger, Ulrich Hermann, Nicole Mullier. Raymond Riquier.