Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Stalag XI B de Fallingbostel, lande de Lüneburg

Louis Coupé, prisonnier de guerre, travailleur forcé
dimanche 9 avril 2023

Le Stalag XI B de Fallingbostel était un camp de prisonniers de guerre utilisés comme main d’oeuvre.

Dans la lande de Lunebourg, en Basse-Saxe, le Stalag XI B de Fallingbostel était un camp de prisonniers de guerre utilisés dans des Kommandos de travail dans l’industrie et l’agriculture, dans la région de Hanovre/Brunswick.

Le travail n’est pas interdit par les conventions internationales pour les sous-officiers et les soldats internés dans des Stalags (Stammlager), par contre les officiers internés dans les Oflags ne travaillent pas. A partir de 1942, il y avait 50 officiers soviétiques qui contrairement aux conventions internationales, étaient utilisés comme travailleurs forcés. En 1944, 95 294 internés étaient répartis dans environ 1500 Kommandos de travail.
Le Stalag de Fallingbostel était compétent dans le Wehrkreis XI c’est à dire Hanovre.
https://de.wikipedia.org/wiki/Stalag_XI_B

  • Quelles traces des prisonniers de guerre à Wunstorf ?

L’entreprise Fulgurit était une usine fondée en 1912 par l’entrepreneur Adolf Oesterheld à Luthe (commune de Wunstorf aujourd’hui) pour la fabrication de produits en fibrociment (des panneaux ondulés d’éverite pour les toits, des plaques pour les murs, des systèmes d’aération, des tubes , des rebords de fenêtre, des gouttières, des conduites de câbles, des bacs à fleurs, etc.), aujourd’hui interdits à cause de l’amiante.
En 1942, Fulgurit livrait la moitié de ses produits à l’armée de terre et à l’armée de l’air, des biens d’armement de plus grande valeur, comme des garnitures d’embrayage et de frein pour les chars d’assaut et des joints de culasse pour les moteurs de sous-marins.
Des baraquements destinés à des entreprises d’armement telles que "Reichswerke Hermann Göring". Des halls, des hauts-fourneaux, des cokeries et des usines de traitement des minerais ont été recouverts de plaques ondulées Fulgurit. Des usines de métaux légers, l’industrie électrique, comme Siemens-Schuckertwerke à Berlin, l’industrie chimique à Höchst et Bitterfeld, l’industrie de la ventilation Drägerwerk à Lübeck, étaient clients. Les tubes Fulgurit ont été utilisés pour la ventilation d’abris antiaériens. Des panneaux de réparation pour des dégâts causés par les bombes ont été produits de même des constructions provisoires pour loger la population sinistrée.
Le secteur civil ne représentait plus que 5% du chiffre d’affaires total, avec des réchauds électriques et des poêles de chauffage.

Pendant la Deuxième guerre mondiale, les usines Fulgurit durent utiliser leur stock d’amiante, mais avec la durée de la guerre, l’approvisionnement en matières premières était de plus en plus difficile, aussi, ils ont utilisé de vieux papiers, de la cellulose de mauvaise qualité, récupéré des fibres mises au rebut, du mauvais charbon, du gaz produit avec du bois.

Il manquait aussi de main d’oeuvre. En 1937, pour le 25e anniversaire de l’entreprise, il y avait 620 employés. Sur les 900 employés au début de la guerre, il n’en restait plus que 350. L’usine s’est modernisée avec des chariots élévateurs pour transporter les matériaux. Le nombre exact de détenus du camp n’est pas connu, pas plus que le nombre d’entre eux qui ont été tués, sont décédés et enterrés dans le cimetière de Luthe.
En avril 1949, concernant le camp de prisonniers de guerre, l’entreprise Fulgurit déclare, environ 50 prisonniers de guerre belges et français de 1940 à 1942, 85 officiers soviétiques en 1942, 80 travailleurs de l’Est et 320 Italiens en 1943-1945.
Des chiffres peu fiables, car établis en 1949 et les dossiers ont été perdus.
Si les prisonniers de guerre français et belges étaient "convenablement" traités, ils faisaient des travaux à l’intérieur ou de jardinage, il n’en est pas de même pour les Soviétiques qui étaient dans des baraques. Puis des Italiens ont rejoint les prisonniers.
Les employés échangeaient des sacs de ciment contre de la nourriture chez les paysans.

Une dernière bataille eut lieu entre les chars canadiens et les chars allemands et les troupes alliées atteignirent Luthe, le 7 avril 1945.

https://www.wunstorf.de/fulgurit_drucksatz_fuer_stadtspiegel_final.pdf

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BNF

Louis Coupé, né le 4 décembre 1898 à Paris, soldat de deuxième classe, affecté au 401ème Régiment d’Artillerie DCA (défense contre les aéronefs), pourrait avoir été affecté (?) - depuis le Stalag XI B - à un Kommando de travail à Luthe, dans l’entreprise Fulgurit. Dans les archives se trouve un certificat de décès établi en 1951 pour le prisonnier de guerre français Louis Coupé, mort le 29 juillet 1943.

Louis Coupé, prisonnier de guerre, fiche de décès

Liste officielle ... des prisonniers de guerre ... Centre national d’information sur les prisonniers de guerre. Cette liste a été faite par les Allemands en 1940.
https://www.geneanet.org/blog/post/2016/10/la-liste-des-prisonniers-de-guerre-39-45-accessible-gratuitement-html
Stadtarchiv Wunstorf : Gemeinde Luthe 284.

Sandbostel
https://www.bibliotheca-andana.be/?page_id=255177

 Paul Erker : „Zulieferer für Hitlers Krieg : Der Continental-Konzern in der NS-Zeit“. De Gruyter Oldenbourg, Berlin 2020
https://taz.de/Reifenfirma-Continental-in-der-NS-Zeit/ !5710747/
NM