Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Hanni Lévy. Les invisibles - Nous voulons vivre

Die Unsichtbaren – Wir wollen leben (Les invisibles - Nous voulons vivre), film documentaire de Claus Räfle
mardi 21 janvier 2020

Hommage à Hanni Lévy en présence de la vice-présidente du Bundestag allemand Claudia Roth, de l’Ambassadeur allemand en France Dr. Nikolaus Meyer-Landrut ainsi que de Nicole et René Lévy, Institut Goethe, 21 janvier 2020.
Projection du film documentaire "Les invisibles - Nous voulons vivre", de Claus Räfle

Hommage à Hanni Lévy

Hanni Lévy (née Hanni Weissenberg le 16 mars 1924 à Berlin et décédée le 22 octobre 2019 à Paris) était une survivante de l’Holocauste.
Son père Felix Weißenberg photographe, est mort d’épuisement en 1940. Sa mère Alice Weißenberg est morte en 1942, faute de soins.
Ses parents sont laïques. Elle doit quitter son école pour une école juive en 1937.

En 1940, elle est soumise au travail obligatoire dans une usine textile de Zehlendorf pour faire des parachutes. La famille qui l’hébergeait est déportée. Blessée à l’index droit, elle ne peut travailler. Elle échappe à la Fabrik Aktion, n’étant pas sur les listes. Elle se retrouve à la rue. Elle doit souvent changer de logement. Jusqu’en novembre 1943, elle est cachée chez les Most à Charlottenburg.
Puis, Viktoria Kolzer et son mari l’hébergent chez eux, 28 rue Nollendorf. Elle est passée à la clandestinité (Flitzen). Elle vit sous une fausse identité. Elle s’est fait teindre les cheveux.

Au 28 de la rue Nollendorf :

immeuble des Kolzer

Après la libération de Berlin, elle se rend avec Victoria dans le secteur soviétique, chez les Most revenus à Berlin-Zehlendorf, où les Russes contrôlaient mieux les débordements de leurs soldats [1].

Plaque pour la famille Kolzer

Hanni Lévy est partie vivre à Paris. Elle a beaucoup témoigné. Elle a écrit un rapport :
Sie haben mir das Leben ein zweites Mal gegeben. Rückblick an die Zeit im Untergrund in Berlin zwischen 1940 und 1945 (Ils m’ont donné la vie une seconde fois". Retour sur l’époque de la clandestinité à Berlin entre 1940 et 1945).
Hanni Lévy est décédée le 22 octobre 2019 à Paris, à l’âge de 95 ans.
Viktoria Kolzer, Elfriede et Grete Most deviennent Justes en 1978.

Famille Kolzer

Un film et un livre  :
Die Unsichtbaren – Wir wollen leben (Les invisibles - Nous voulons vivre), film documentaire de Claus Räfle. Histoire de quatre juifs qui ont vécu cachés à Berlin :
Ruth Arndt en voilette de veuve, Eugen Herman-Friede en uniforme de HJ, Cioma Schönhaus le faussaire et Hanni Lévy en blonde aryenne.
Le film passe avec subtilité, d’un témoignage à une scène jouée, en maintenant un certain suspens.
7000 juifs étaient cachés à Berlin. Certains ont été aidés par des Allemands, d’autres ont été dénoncés. 2000 juifs ont survécu.
Film à montrer à des jeunes, la solidarité est une valeur humaine.

Le site du film :
https://www.tobis.de/film/die-unsichtbaren-wir-wollen-leben/
Hanni LÉVY, Me sauve qui peut ! Histoire de vie et de survie d’une juive berlinoise, traduction de Bertrand Brouder, aux éditions Les petits matins en France, 2020
Claus RÄFLE, Die Unsichtbaren. Untertauchen, um zu überleben. Eine wahre Geschichte (Les invisibles, entrer en clandestinité pour survivre), Munich, Elisabeth Sandmann, 2017
Peter WYDEN, Stella Goldschlag. Eine wahre Geschichte, Steidl Verlag, Göttingen 2019

Pour en savoir plus :
Wir waren Nachbarn – Biografien jüdischer Zeitzeugen

Werner-Siemens-Realgymnasium, Hohenstaufenstraße 47/48. Il y avait beaucoup d’élèves juifs. L’école a été dissoute en 1935.

Plaque en souvenir du Werner Siemens Realgymnasium

- Wir waren Nachbarn, exposition à la Mairie de Schöneberg à Berlin, depuis 2005. Fiches et 148 biographies de juifs ayant vécu dans le Bayerisch Viertel.
http://www.wirwarennachbarn.de/index.php/biografien.html
- Stille Helden im Dritten Reich, des héros discrets sous le Troisième Reich
Aide aux juifs persécutés sous le nazisme à Berlin
http://www.gedenkstaette-stille-helden.de/

- HÜTTL Tina, Uns kriegt ihr nicht : Als Kinder versteckt - jüdische Überlebende erzählen avec Rahel Mann.
http://www.tagesspiegel.de/berlin/bezirke/bayerisches-viertel/die-nazi-zeit-versteckt-ueberlebt-der-schutzengel-war-eine-hauswartsfrau/148832.html

Inge Deutschkron "Je porte l’étoile jaune." Une pièce a été faite en 1986 à partir de cette autobiographie : "A partir d’aujourd’hui tu t’appelles Sara". Elle a habité Schöneberg.
http://www.inge-deutschkron-stiftung.de/

https://www.tagesspiegel.de/berlin/nachruf-auf-hanni-levy-geb-1924-ein-sonntagskind-eine-ueberlebende-/25383602.html

Ne pas oublier
On disait avant les Juifs sont fautifs. Aujourd’hui, ce sont les réfugiés. dit Hanni Lévy.

https://www.sueddeutsche.de/politik/hanni-levy-bei-den-gruenen-worauf-es-in-diesen-zeiten-ankommt-nichts-vergessen-1.3843482
Mémoires de Berlin par Etienne François

Survivre dans Berlin, Regina Steinitz

NM Janvier 2020, photos Ulrich Schmoll

[1 Une femme à Berlin, Anonyme (Marta Hillers), Présentation de Hans Magnus Enzensberger, Traduit de l’allemand par Françoise Wuilmart, éd. Gallimard, coll. Témoins, 2006, 272 p. (États-Unis 1954, RFA 1959), Une femme à Berlin. Journal 20 avril-22 juin 1945, Folio, 2008, 400 p. Une jeune Allemande raconte l’arrivée des troupes soviétiques dans Berlin en ruines. Pour échapper aux viols, elle se trouve un protecteur en la personne d’un officier russe.