Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

8 mai 1945, fin de la guerre en Europe

Des témoins racontent
jeudi 7 mai 2020

La guerre s’est arrêtée. Derniers jours. Capitulation de l’Allemagne nazie.

8 mai 1945, fin de la guerre en Europe. Hitler vaincu se suicide, Berlin capitule. La survie tient à un fil. La guerre continue en Asie jusqu’au 2 septembre 1945.
La signature de la capitulation de l’Allemagne a lieu le 7 mai à Reims, le 8-9 mai à Berlin, avec les Soviétiques dans une école nazie du génie à Karlshorst (Berlin-est).

La salle à manger des officiers, salle de la signature de la capitulation allemande, photo UH

Un article de l’hebdomadaire allemand "Die Zeit" raconte comment des personnes en Europe ont vécu cette journée.

À Theresienstadt, Tchécoslovaquie, une petite fille affamée, Edith Bär, 7 ans, était arrivée par le dernier convoi de Francfort, avec son père et sa sœur. Sa mère, catholique, n’avait pas pu monter dans le train. Des soldats de l’Armée rouge sont là, dans la salle des malades, une femme dit "vous êtes libres" mais que veut dire libre ? Plus de méchante surveillante, elle ne viendra plus, lui dit sa sœur. Des détenus arrivent épuisés des marches de la mort. Son père apprendra de retour à Francfort, que la famille devait être transférée à Auschwitz le lendemain.

À Amstetten, en Autriche, le jeune Karl Dünst, 7 ans, au même moment, mange du pain beurré avec son café. Sa mère tient l’épicerie alors que son père est sur le front russe. Il voit des soldats en kaki dont un noir américain. Des soldats allemands se replient, certains ont des larmes qui coulent sur le visage. Des Russes arrivent. C’est la panique. La boutique est pillée par la populace.

Dans un village de Bohème, à Usti nad Orlici, Heinz Fortak, 18 ans, soldat de la Wehrmacht, est dans un wagon de marchandises, avec un livre Ursula, une histoire d’amour. Il est avec 500 hommes pour stopper l’avance de l’armée rouge. Une Tchèque, sur le quai, crie " la guerre est finie". Le commandant est allé à Prague chercher des instructions. Que doit faire un soldat lors d’une capitulation ?
Ils ont faim. Des soldats sont allés piller un dépot de nourriture de l’armée et sont revenus avec des roues de fromage et du salami. Ils se sont assis sur les fromages et en mangent autant qu’ils peuvent. Certains fuient dans un train de soldats anglais. Heinz attend les ordres. Il est fait prisonnier par les Soviétiques.

À Dresde, Gisela Thiebes, 23 ans, pense au sirop de betteraves qu’elle va faire avec les raves qu’on lui a données. Elle les fait bouillir dans un grand chaudron sur un feu dans la buanderie. Elle est originaire de Hagen, la maison a été bombardée et son père tué. Avec un œuf ils ont falsifié le livret militaire du frère en permission, en marquant réformé, et donc il peut alimenter le feu pour faire le sirop à Korbach, chez leur sœur. Les voisins ont enlevé le portrait d’Hitler de leur pièce d’apparat, ont sorti des étagères leur exemplaire de Mein Kampf, ont jeté les uniformes de SA.

«  Der Krieg ist aus ! »

Qu’est-ce que les alliés vont faire de nous ? Les Allemands se sentent victimes, il y a eu tellement de morts parmi les soldats, parmi les civils, des maisons bombardées, des gens fusillés, des pendus.

Nicolai Pudow, officier de l’Armée rouge, avec sa batterie de canons puissants avance dans Berlin, des maisons sont détruites, mais d’autres tiennent debout, ce n’est pas comme à Stalingrad. Des vieux, des femmes, des enfants ont peur de lui.
Il rencontre une Ukrainienne qui sort du camp de concentration de Buchenwald. Aujourd’hui ils vivent ensemble à Moscou.

À Berlin des déserteurs, des travailleurs forcés, des orphelins, des prisonniers de guerre, des survivants des camps de concentration, des victimes, des bourreaux, des sympathisants hitlériens, chacun cherche son chemin. Surtout ne pas tomber entre les mains des Russes.

Gilbert Blum, un GI de 18 ans du Bronx, est dans le Harz avec son char au bord de la Wipper. La guerre est finie. Il doit enregistrer les travailleurs forcés. Il est juif, ses parents viennent de Pologne et de Hongrie. Il a falsifié sa date de naissance pour pouvoir combattre.

L’Allemagne, vaincue est responsable de 75 millions de morts, dont 26 millions de soldats, d’environ 49 millions de civils, de 5,1 millions de Juifs.

Avec l’aide du Zeit du 16 avril 2020.

Musée de la Reddition du 7 mai 1945 à Reims.
https://musees-reims.fr/fr/musees/musee-de-la-reddition

Kapitulation in Karlshorst und zum Kriegsende in Berlin 8 et 9 mai 1945.
https://www.museum-karlshorst.de/index.php?id=146

Le 8 mai 1945, Capitulation sans condition de l’Allemagne

7 mai, 8 mai, 9 mai 1945 :
http://clioweb.canalblog.com/archives/2020/05/08/38270339.html

"Nicht das Erinnern ist eine Last. Das Nichterinnern wird zur Last."
Ne pas avoir de souvenirs est une tare. L’absence de mémoire est de plus en plus une tare.
https://www.sueddeutsche.de/politik/bundespraesident-steinmeier-rede-75-jahre-kriegsende-zweiter-weltkrieg-1.4901444

Von Casablanca nach Karlshorst

75. Jahrestag des Kriegsendes 1945 im Deutsch-RussischenMuseum Berlin-Karlshorst

De Casablanca [1] à Karlshorst, lieu de la signature de la capitulation de l’Allemagne avec les Soviétiques. In Karlshorst hat Deutschland dann die Kapitulation unterschrieben,
Exposition du 29 avril 2020 – 8 novembre 2020 sur le Net.
Photos de la fin de la guerre à Berlin :
https://tour.art.vision/deutsch-russisches-museum-de-en-fr.html

N.M.

[1Konferenz in Casablanca 1943, Deutsch-Russisches Museum Berlin-Karlshorst Russischen Föderation, Großbritannien, Frankreich und den USA ebenso Belarus und die Ukraine