Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

La Retirada, exil des Républicains espagnols, Argelès, Saint Cyprien

sans oublier le rôle de la Troisième République
jeudi 16 mai 2019

80 ème anniversaire de la Retirada. Colloques “Exode et Accueil, Hier et Aujourd’Hui”.

11 et 18 mai 2019, deux colloques “Exode et Accueil, Hier et Aujourd’Hui” Colloques sur l’Exode et l’exil, organisés par l’association FFREEE
" Des exodes espagnols des années 1936-1960 aux politiques d’accueil de l’Etat français, d’hier à aujourd’hui " avec Geneviève Dreyfus-Armand, Odette Martinez-Maler, Grégory Tuban et Annalisa Lendaro.
" Solidarités associatives et militantes envers les Réfugiés d’hier et d’aujourd’hui " avec Anne Boitel, Mathilde Pette et Nicole Mathieu.
http://gimenologues.org/spip.php?article832

Argelès

Pour les enfants emprisonnés, affamés, maltraités, assassinés, hier, aujourd’hui et demain.

La Retirada

En 1939, les Républicains fuient les troupes franquistes. Fin février ils sont autorisés à franchir la frontière. Des milliers passent les Pyrénées enneigées au Perthus, hommes, femmes, enfants, vieillards, des civils et des combattants de l’armée populaire espagnole, des brigadistes.

500 000 personnes, dont des soldats et des officiers, passent la frontière au printemps 1939, après la rupture du front de Catalogne.

Jonquera, PO
Francis Bellin

12 novembre 1938 : un décret permet d’interner « les indésirables étrangers » dans des centres spéciaux.

Le journal L’Indépendant titre le 30 janvier 1939 : "En marche vers l’exil agréable qui les attend en France".

La France "accueille" les réfugiés dans les camps d’Argelès-sur-mer, Saint Cyprien, Barcarès, Colioure, Banyls-sur-mer, Rivesaltes, Gurs.

Collioure, dernière demeure du poète Antonio Machado – mort d’épuisement le 22 février 1939

Un photographe suisse dans la guerre d’Espagne, Paul Senn, 3 février-30 septembre 2019. Exposition photos au Camp de Rivesaltes.
Paul Senn travaille avec l’Ayuda Suiza, une association humanitaire de secours aux enfants.

Exposition Paul Senn, Rivesaltes

Camps pour réfugiés espagnols

"En février 1939, un peu plus de 300 000 miliciens espagnols, ainsi que 8000 brigadistes internationaux, entrent en France par les Pyrénées-Orientales. Presque tous sont placés dans des camps."

Les hommes aptes ont été enrôlés dans les CTE, Compagnies de travailleurs étrangers.

  • Camp d’Argelès-sur-mer dans le sable et le froid.
    emplacement du camp d’Argelès (photo UH)

    De février 1939 à juin, plus de 1000 000 personnes se retrouvent parqués à Argelès-sur-mer, un camp sur le sable, sur la plage balayée par la tramontane.
    Sur la plage, pas d’eau, pas à manger, pas d’abris, pas de toilettes mais des barbelés, sous la surveillance de tirailleurs sénégalais, de spahis marocains.

    Argelès



    Le Canigou F Bellin

    Au fond le Canigou enneigé.

    Exposition : des photos du camp (photo UH)

    Des pains sont lancés dans le sable. Des malades, des mutilés, dans le sable, abrités par des roseaux.
    Le soleil, le froid, la faim.
    Beaucoup veulent retourner en Espagne.

"Les témoignages de mauvais traitements venant de Collioure sont nombreux. Les internés qui parviennent à sortir du camp accusent." :
Grégory Tuban, Camps d’étrangers : Le contrôle des réfugiés venus d’Espagne (1939-1945), éditions du Nouveau Monde, 2018. Des camps d’emprisonnement bâtis en France à la suite de la Guerre d’Espagne, et destinés en priorité aux combattants républicains, communistes, socialistes ou anarchistes.
dont le camp de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales.
https://www.retronews.fr/conflits-et-relations-internationales/echo-de-presse/2018/02/26/collioure-un-bagne-fasciste-en

Le camp est organisé à l’été 39. Construction de baraques par les GTE de travailleurs espagnols.
Des Juifs, les Tsiganes et d’autres étrangers, Allemands, Autrichiens, sont internés.
En 1940, la commission Kundt dénombre "13 000 combattants rouges de la guerre d’Espagne qui y sont recensés parmi lesquels 400 ressortissants allemands ou apparentés au Reich" Elle a pour but le rapatriement « volontaire » vers le Reich des prisonniers civils et militaires allemands et autrichiens. Elle recherche les ennemis du Reich.

Au printemps 1941, le camp d’Argelès-sur-Mer devient un « camp de surveillance » et pour les travailleurs étrangers.

Puis le camp au printemps 1942 accueille un Chantier de la Jeunesse française
jusqu’à l’invasion de la zone "libre" par les Allemands en novembre 1942.

Monument pour les Républicains espagnols

À la mémoire des 100.000 républicains espagnols, internés dans le camp d’Argelès lors de la RETIRADA de février 1939. Leur malheur : avoir lutté pour défendre la Démocratie et la République contre le fascisme en Espagne de 1936 à 1939. Homme libre, souviens-toi.
Plus de 10 000 ont été déportés dans le Reich.

Une histoire du camp :
https://www.memorial-argeles.eu/fr/

L’Exode d’un peuple, film de Louis Llech, Louis Isambert, 1939, 36 min.
http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/48537

  • Camp de Saint Cyprien :

"Nous sommes là depuis déjà plusieurs jours. Nous continuons en vain d’attendre une distribution de nourriture qui apaiserait notre faim. Et l’administration du camp demeure invisible. Nul ici n’est responsable de l’existence de ces milliers d’hommes entassés sur cette plage, sans manteaux, privés d’eau potable et de nourriture. Pour nous accueillir, seuls ont été prévus des carrés de terrain délimités par quelques piquets enfoncés dans le sable. Ils sont reliés entre eux par plusieurs lignes de barbelés, pour nous parquer comme on le fait pour les vaches. Mais nous n’avons que du sable pour ruminer notre misère et les raisons qui nous ont amenés là. ". Luis BONET, Une auberge espagnole, Agone, 2016.

http://www.floerken.de/cyprien/cyprien.htm

Guy PERNET, Pour que vive la république, 1936-1977, Sebastian son combat face au fascisme, face au franquisme, Perpignan, éditions Cap Bear, 2013. Félix Pérez Garrido, dit Sebastian, andalou, communiste, officier, républicain espagnol, se retrouve à Moscou.
René GRANDO, Al campo ! : Espagne 1939. Exode, frontière, exil, édition bilingue français-espagnol : Camps du mépris.
https://memoriadelexilio.wordpress.com/recursos/rene-grando/
Photos : https://www.flickr.com/photos/lagabata/2491466515/in/photostream/
Maëlle MAUGENDRE, Femmes en exil : les réfugiées espagnoles en France (1939-1942), Presses universitaires François-Rabelais, 2019
Grégory TUBAN, Camps d’étrangers : le contrôle des réfugiés venus d’Espagne (1939-1944), Nouveau Monde éditions, 2018

De nombreux "rouges" ont été livrés à Hitler et déportés à Mauthausen.

Josep, film d’animation réalisé par Aurel, consacré au dessinateur et résistant espagnol Josep Bartoli, détenu dans pas moins de sept camps de concentration en France, dont le camp d’Argeles, avant de réussir à s’enfuir vers l’Algérie », puis le Mexique et New York, résume aujourd’hui le photographe perpignanais Georges Bartoli, son neveu.
Josep, film d’animation de Aurel, 2020

https://www.facebook.com/2456258151104951/videos/346661066425383/

le Mémorial du Camp de Rivesaltes propose l’exposition temporaire Josep Bartolí. Les couleurs de l’exil.
https://www.youtube.com/watch?v=yPvTYxlC1VY

Mémorial du camp de Rivesaltes

Maternité d’Elne, château d’En Bardou
Le camp de Rivesaltes, une mémoire plurielle

"Passage, de Christoph Klein. L’action se passe en 1940 en zone dite libre. Au pied des Pyrénées, des réfugiés clandestins, Allemands, Juifs, Communistes veulent rejoindre Lisbonne pour embarquer pour les Etats-Unis.
Dès la déclaration de guerre, les indésirables ont été enfermés dans des camps nazis comme les Milles, Gurs, et ont été "livrés sur demande" aux nazis, article 19 de la loi sur l’immigration instaurée par le régime de Vichy. "

NM