Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Camp de Beaudésert, Mérignac

un camp pour indésirables, rouges, juifs, mais aussi pour "nomades".
vendredi 26 mai 2017

Les Tsiganes avaient été oubliés sur le Mémorial du camp de Mérignac-Beaudésert.

Mérignac-Beaudésert

Le camp de Mérignac-Beaudésert, avenue des Martyrs-de-la-Résistance



La Feldkommandantur FK 529 en Aquitaine, fait appliquer les ordonnances allemandes du 25 octobre 1940. Les bohémiens doivent être internés dans des camps et il leur est formellement interdit de franchir la ligne de démarcation.
Les nomades de Gironde sont internés dans l’annexe du fort du Hâ, à Beaudésert, près de l’aéroport de Mérignac. Les Winterstein, Weiss, Bauer, Helfried, Hoffmann, Lagrene, Reinhard, Sauzer, fournissent un travail gratuit.

Le 2 décembre 1940, des "nomades" sont transférés à Rouillé, Blanzy, Civray, puis au camp de Poitiers, route de Limoges.

Le 13 janvier 1943, une centaine de "nomades" sont transférés au camp de Royalieu, puis déportés en Allemagne, au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Ils travaillent dans une usine de batteries. Surnommés les "hommes en noir" à cause des acides, ils ne seront que 7 ou 8 survivants à la fin de la guerre.
Des indésirables, "nomades", communistes, repris de justice, étrangers, espagnols, rouges, juifs, ont été internés dans ce camp, un « camp français pour les Français ».



Une plaque à Mérignac indiquait qu’il y avait un camp ouvert par le préfet en 1941 pour les politiques, les étrangers, les juifs, mais les nomades n’y figuraient pas, alors que ce camp regroupait les Tsiganes de la Gironde depuis l’automne 1940.

ancienne plaque Beaudésert

Les Tsiganes n’ont pas oublié cette page noire de leur existence. En 2016 une nouvelle plaque a été déposée sur l’ancienne stèle [1] :

mémorial Beaudésert, photo UH

http://memorialdesnomadesdefrance.fr/camp-de-beaudesert-a-merignac-1940/

Dans le rapport d’André Jean-Faure, préfet, inspecteur général des camps, au Conseiller d’État, secrétaire général de la police au ministère de l’Intérieur, 1943, il est question des internés, des politiques, des droits communs, des étrangers, des juifs, des gens qui ont fait du marché noir.

Avant l’ouverture du camp de Mérignac-Beaudésert, le 24 quai de Bacalan, à Bordeaux, anciennement Foyer des Émigrants en partance pour les colonies. Il sert à enfermer des Tsiganes, puis des communistes, les 148 de la rafle du 22 novembre 1940 arrêtés par la police de Vichy.

http://www.fusilles-souge.asso.fr/en-savoir-plus-fusilles-souge/lieux-internement/

Documents des archives nationales sur le camp de Mérignac

Gironde archives en ligne}]

L’internement des Tsiganes en France 1940-1946, la mémoire et l’oubli
La persécution des Tsiganes par le régime nazi et le régime de Vichy

Carte des camps des Tsiganes en France :
http://www.le-cartographe.net/index.php/fr/dossiers-carto/europe/160-linternement-des-tsiganes-en-france-1940-1946

Les camps en France avec des liens vers les archives nationales :
https://andji.carto.com/viz/e048fb3e-3ed5-11e6-a60e-0e3ff518bd15/public_map

[1Situé dans la zone industrielle de l’aéroport de Mérignac et habité, l’accès est un peu compliqué et mal indiqué.