Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre

par La Compagnie Nova
samedi 18 février 2017

Ce spectacle-matériau est une traversée poétique, politique et musicale des courants de la négritude et de la créolité. Les combats de Césaire, Damas, Senghor, Glissant ne parlent pas que pour eux, ils parlent pour plusieurs peuples, pour plusieurs continents, pour plusieurs archipels.

Comment écrire alors que ton imaginaire s’abreuve, du matin jusqu’aux rêves,
à des images, des pensées, des valeurs qui ne sont pas les tiennes ?
Comment écrire quand ce que tu es végète en dehors des élans
qui déterminent ta vie ?
Comment écrire, dominé ?
Qu’ont, littératures, prévu pour toi ? Qu’ont-elles sédimenté au fil du temps pour
toi qui suffoques sous cette modernité coloniale ?
Patrick Chamoiseau, Écrire en pays dominé

Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre est le premier volet d’un diptyque, écrire en pays dominé, le second volet sera crée sur la saison 2018/2019, d’après les textes d’Aimé et Suzanne Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-GontranDamas, Patrick Chamoiseau, les soeurs Nardal et Édouard Glissant.

Mise en scène Margaux Eskenazi




ceux qui disent non à l’ombre

Je ne me suis jamais considéré
hors du contexte de la cité.
Je suis l’homme d’un pays, je
suis l’homme d’un peuple, je suis
l’homme d’une situation.
Mon drame, au fond, mon drame
personnel, mais c’est le drame de
la Martinique !
Le drame de la Martinique, c’est
le drame de l’homme colonisé,
c’est le drame de l’Afrique, c’est
le drame du Noir américain, et,
en définitive, c’est le drame de
l’humilié et de l’offensé, c’est donc
un drame universel.
Aimé Césaire





Du 21 au 31 mars 2017 (du mardi au vendredi) à 21h à La Loge Paris
Séances supplémentaires les 22 et 23 mars à 14h30
Durée : 1h30
Théâtre de La Loge, > 77 rue de Charonne, > 75011 Paris
Métro Charonne ou Ledru-Rollin
Réservations : 01 40 09 70 40

Le 7 avril, à la salle Pablo Neruda de Bobigny

Renseignements ici :
http://lacompagnienova.org/

Margaux Eskenazi

Petite-fille de juifs pieds-noirs et d’immigrés turcs, j’ai grandi avec plusieurs langues. Chez ma mère on parlait arabe, chez mon père le ladino, le judéo-espagnol. J’ai eu des langues maternelles multiples. Dans les deux cas, par souci d’intégration, nous avons commencé à tuer ces langues. Il fallait taire les sons étrangers à la nation qui les avait accueillis, mais sans y parvenir entièrement. On ne les parlait donc plus que dans l’intime, puis de moins en moins. C’est seulement les traces des langues qui furent transmises. Aujourd’hui, l’arabe et le ladino parsèment nos phrases. Mon français est troué, contaminé, métissé : il est créolisé. Nous avons gardé les meilleurs mots, les meilleurs sons, les meilleures expressions, que nous mêlons au français. Aujourd’hui, je parle une langue à la croisée des trois routes : français, arabe, ladino, comprise uniquement de nous seuls. C’est un créole qui n’existe nulle part ailleurs. Margaux Eskenazi

Dossier de presse
http://lacompagnienova.org/wp-content/uploads/2017/02/Dossier-Nous-sommes-de-ceux.pdf