Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Simone Saint Clair, Ravensbrück, l’enfer des femmes

CR Catherine Monjanel
lundi 15 février 2016

Un témoignage rédigé "à chaud" en 1946.

Ravensbrück, l’enfer des femmes par Simone Saint Clair, Éditeur Tallandier, 1945, 252 p.

Simone Saint Clair ( 1896-1975) est journaliste en 1940. Dès le début de l’occupation elle intègre le réseau de résistance Mithridate  [1] à Paris. Sa tâche consiste à relever le tracé des cartes d’état-major, surveiller les déplacements des troupes ennemies et fabriquer de fausses cartes d’identité.

Elle est arrêtée le 2 décembre 1943, incarcérée à la prison de Fresnes puis à Romainville. Ele est déportée à Ravensbrück, mi-juin 1944.

Son livre, lequel a pour préface un message de Thomas Mann qui crie le dégoût et la honte que lui inspire le régime nazi, a la particularité d’avoir été commencé le 14 septembre 1944 au Block n°32 du camp de Ravensbrück, écrit sur du mauvais papier avec un mauvais crayon. Il se veut témoin et accusateur, fidèle en cela à la promesse faite par Simone Saint Clair à ses compagnes mourantes : « Tu diras, hein, tu diras ».

Alors Simone dit, raconte, mais craignant ne pas être crue de tous ceux qui n’ont pas connu l’abomination des camps nazis, elle demande à trois compagnes de misère et de souffrance, Mesdames Cécile Goldet [2], Denise Leboucher et Yvonne Duboin [3], leurs témoignages qui figurent en fin de volume.

Quelques documents officiels relatifs aux camps complètent cet ouvrage rédigé « à chaud » sur l’expérience concentrationnaire.

Catherine Monjanel

Médiagraphie

http://www.ravensbrueck.de/mgr/index.html
http://www.afmd.asso.fr/Les-Francaises-a-Ravensbruck.html

BUBER-NEUMANN Margarete, Prisonnière de Staline et d’Hitler, Déportée à Ravensbrück, Paris, Seuil, 1988
Charlotte Delbo
HELM Sarah, Ohne Haar und ohne Namen. Im Frauen-Konzentrationslager Ravensbrück, (Sans cheveux et sans nom, Femmes dans le camp de concentration de Ravensbrück), WBG (Wissenschaftliche Buchgesellschaft), 2016, 840 p.
SAINT CLAIR Simone, Ravensbrück, l’enfer des femmes, Paris, Tallandier, 1945, 252 p. ; réédition, Paris, Fayard, 1966
STREBEL Bernhard, Ravensbrück - Un complexe concentrationnaire, préface de TILLON Germaine, Fayard, 2005, (ISBN 978-2213624235)
TILLON Germaine, Ravensbrück , 1946, Seuil, (suivi de Les Exterminations par gaz à Hartheim, Mauthausen et Gusen, par Anise Postel-Vinay et Pierre-Serge Choumoff), Paris, Seuil, 1988, 468 p. Rééd.1997.
TILLON Germaine, Le Verfügbar aux Enfers. Une opérette à Ravensbrück, Paris, La Martinière, 2005
http://www.germaine-tillion.org/
Germaine Tillion, résistante, déportée, ethnologue
Marie-Claude Vaillant-Couturier
Les Evadées ( Ontsnapt, des déportées de Ravensbrück)
Adélaïde Hautval par Georges Hauptmann
Michèle Agniel, témoignage au lycée Edgar Quinet
"Charlotte Delbo" de Violaine Gelly, Paul Gradvohl

LACHAISE Bernard, Manon Cormier, une Bordelaise en résistances (1896-1945), éd. Confluences, 2016, 212 p.
Le retour à la vie, Les déportées de Ravensbruck
" Entre 1945 et 1947, la Suisse a accueilli des déportées françaises, la plupart résistantes, revenues des camps de la mort. Elles sont 500 en tout. Parmi elles, Simone Veil et l’écrivain Charlotte Delbo. Rescapées de l’enfer de Ravensbrück."

Le camp :
http://www.arbeitskreis-konfrontationen.de/Kunst_als_Zeugnis/Annaeherungen_an_den_Ort/Ravensbrueck

[1Réseau franco-britannique de renseignements, fondé dès juin 1940 par M. Pierre Herbinger ( Compagnon de la Libération) à la requête du M16. Il opère d’abord dans le sud est. Les renseignements militaires sont obtenus à partir de voiliers observant les navires de guerre italiens.

[2Infirmière dans le Vercors

[3Yvonne Duboin est arrêtée en même temps que son mari résistant.
http://basses-alpes39-45.fr/varetresistance/resistants/