Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Theresienstadt - Terezin, une colonie modèle

mardi 17 septembre 2013

Une ancienne forteresse militaire transformée en ghetto modèle et camp de transit pour juifs tchèques, personnes âgées (Ältersghetto), personnalités (Prominenten), artistes, juifs allemands autrichiens, des Pays Bas, juifs du Danemark, 11 000 enfants et jeunes, des juifs des camps évacués en 1945. Le camp est libéré, les 8 et 9 mai 1945 par l’Armée rouge.

Une ancienne forteresse militaire
« Une île, une forteresse », Terezín, Hélène Gaudy

Forteresse de Theresienstadt

Camp ghetto en Tchécoslovaquie

Theresienstadt, eine Zwangsgemeinschaft in einem jüdischen Vorzugslager (une communauté de contrainte dans un camp privilégié juif [1]), d’après les termes de H.G. Adler.
Le camp est géré par un conseil des anciens. Le Judenältester fait la liste des détenus qui doivent être déportés à l’est.
500 juifs du Danemark sont internés. Le gouvernement danois insiste pour que la Croix rouge ait accès au ghetto. A la suite de cette demande, un programme d’embellissement est mis en place. Les malades sont cachés.

Les couchettes sont de 2 à 3 étages, dans des pièces étouffantes l’été, glaciales en hiver, dans une odeur de mort.
Couchettes à Theresienstadt

Theresienstadt (ville de Terezin en tchèque) :
L’histoire du ghetto de Theresienstadt, à 60 km au nord de Prague : un dictionnaire, les forteresses, des témoignages sur ce site :
http://www.ghetto-theresienstadt.info/index.htm
Le Mémorial :
http://www.pamatnik-terezin.cz/

Sur les 140 000 juifs passés par Theresienstadt, 88 000 ont été transférés dans les camps d’extermination, Auschwitz, Treblinka, Sobibor, Majdanek, 35 000 sont morts de maladie ou de faim. Certains se sont suicidés.On compte 19 000 survivants.
Des environ 11 000 enfants qui ont été déportés à Theresienstadt, de 1941 à 1945, puis transférés à Auschwitz, seule une centaine a survécu.

Le camp a été libéré par l’Armée soviétique.

La musique à Theresientstadt : concerts, compositions, spectacles
Requiem de Verdi
Brundibar de Hans Krasa
Les Ghettos Swingers
Der Kaiser von Atlantis, opéra de Viktor Ullmann qui a été déporté le 16 octobre 1944 à Auschwitz, sans avoir pu représenter l’opéra qui était programmé pour l’automne 1944. Représenté à Nanterre, le 10 janvier 2014, Reims, puis au Théâtre de l’Athénée.

CNRD 2016, Résister par l’art et la littérature

Derniers signes du ghetto : Letzte Lebenszeichen an der Wand
http://www.spiegel.de/einestages/juden-hinterliessen-spuren-im-ghetto-theresienstadt-a-994325.html

Cours d’arabe à Theresienstadt : Le professeur Mojzis Woskin-Nahartabi, né en Russie, exilé à Leipzig, professeur à l’Université de Halle, puis réfugié à Prague, transféré avec sa famille au ghetto de Terezin, sioniste, donne des cours d’hébreu et d’arabe classique à Theresienstadt. Il sera déporté à Auschwitz en 1944.

ADLER Hans Günther, Theresienstadt. 1941-1945. Das Antlitz einer Zwangsgemeinschaft, Geschichte Soziologie Psychologie, Tübingen, 1er édition Mohr (Siebeck), 1955. 2 ème édition verbesserte und ergänzte Auflage. ebenda 1960 ; Reprint der Ausgabe 1960 mit einem Nachwort von Jeremy Adler, Mohr-Siebeck, Tübingen 1962, 3 ème édition Wallstein-Verlag, Göttingen, 2005, 926 p.
ADLER H. G., Die verheimlichte Wahrheit. Theresienstädter Dokumente, Tübingen, Mohr, 1958
ADLER H. G., Un voyage, Christian Bourgois, 2011
AUERBACHER Inge, Ich bin ein Stern, Erzählung, Gulliver, 7 ème édition, 2012, 104 p. (" I am a star", Child of the Holocauste, 1986)
Inge Auerbacher
http://www.ingeauerbacher.com/
BENZ Wolfgang, Theresienstadt, Eine Geschichte von Täuschung und Vernichtung, une histoire de duperie et de destruction, Beck, 2013, 281 p.
BOR Josef, Le Requiem de Terezin, Les Editions du Sonneur, 2005
GAUDY Hélène, Une île, une forteresse, éditions Inculte, 2016, 400 p.
KARAS JOZA, La Musique à Terezin, 1941-1945, Gallimard, 1993
LINDEPERG Sylvie, La voie des images, Quatre histoires de tournage au printemps-été 1944, 2013, 288 p.
Fanny MALAFOSSE, Donnez-moi la mémoire, éd Rubin, 2003
MANNHEIMER Max, Spätes Tagebuch-Theresienstadt - Auschwitz-Warschau-Dachau, Pendo Verlag
MURMELSTEIN Benjamin, Terezin. Il ghetto-modello di Eichmann. Cappelli, Bologna 1961 (2. Auflage, La Scuola, Milano 2013, mit Nachwort von Wolf Murmelstein
WEISSOVÁ-HOSKOVÁ Helga, Zeichne, was Du siehst. (Dessine ce que tu vois) Deutsch – Česky – English. Hrsg. vom Niedersächsischen Verein zur Förderung von Theresienstadt/Terezín e. V. Wallstein, Göttingen 1998
Helga est déportée de Prague à Theresienstadt à 12 ans. „Zeichne, was Du siehst“ lui dit son père. Elle a réalisé une centaine de dessins qu’un oncle à réussi à cacher. Après la guerre elle revient à Prague. Exposition à la Arzberger Hauptschule, en 2009.
Une interview en anglais avec des documents :
Im hier gezeigten Ausschnitt erzählt Eva Weissová-Hosková von ihren in Theresienstadt angefertigten Zeichnungen.
WEISSOVÁ Helga, " Dessine ce que tu vois ! " traduit par Erika Abrams,
Belfond, 2013, 256 p.
ZEITOUN Sabine, FOUCHER Dominique, Le Masque de la barbarie - Le ghetto de Theresienstadt 1941-1945, Centre Histoire Resistance, 1998

Films

Sur le "ghetto modèle" de Theresienstadt, créé le 10 octobre 1941.

- Theresienstadt, Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet, connu sous un autre titre donné par des Juifs, Le Führer offre une ville aux juifs, film "documentaire", en fait un film de propagande, réalisé par Kurt Gerron avant qu’il ne soit assassiné à Auschwitz, 23 juin-26 août 1944.
A propos du film :
http://www.cine-holocaust.de/mat/fbw000812dmat.html

„Der Führer schenkt den Juden eine Stadt“ n’est pas le titre donné au film, mais „Theresienstadt“ avec le sous-titre „Dokumentarfilm aus einem jüdischen Siedlungsgebiet“ (colonie).
Il est tourné après la visite de la Croix-Rouge comme le raconte le film de Lanzmann.
Son projet c’est : „Die jüdische Selbstverwaltung in Theresienstadt (L’autogestion juive à Theresienstadt)
http://www.ghetto-theresienstadt.de/pages/d/dokumentarfilm.htm
Irena Dodalová, Peter Kien, Theresienstadt 1942.
Yaël HERZONSKI, Un film inachevé — Quand les nazis filmaient le ghetto, MDR, Leipzig, 2009.

- Un vivant qui passe, Claude Lanzmann, 1997, 65 min, témoignage de Maurice Rossel, délégué du Comité international de la Croix-Rouge, qui s’est rendu à Theresienstadt en juin 1944, après la Verschönerungsaktion (embellissement). Claude Lanzmann réalise une interview de Maurice Rossel, un représentant officiel suisse de la Croix rouge internationale durant la Deuxième Guerre mondiale, qui se laisse abuser par la mise en scène des nazis dans le camp de Terezin.

- Paradise Camp, documentaire sur Theresienstadt, de Frank Heimans et Paul Rea, 1986

- Le dernier des injustes, film de Lanzmann

Reinterpreting the Holocaust : Sexualities, Ethnicity, Class
http://www2.warwick.ac.uk/fac/arts/history/people/staff_index/hajkova/

"Donnez-moi la mémoire" d’Annick Chartreux

photos Daniel Nicolle

Terezin, l’imposture nazie, documentaire de Chochana Boukhobza, 2019, 60 min.
"Près de 15 000 enfants juifs de Prague, de Bohême- Moravie, d’Allemagne, de Hollande et du Danemark ont été enfermés dans la forteresse de Terezin, puis déportés à Auschwitz."

N.M. janvier- novembre 2014, janvier 2018, 2019

[1Des Prominenten, des médecins, juristes, des Anciens combattants, des chrétiens d’origine juive, des couples mixtes, des artistes.