Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Tu choisiras la vie : violoniste à Auschwitz, Jacques Stroumsa

Jacques STROUMSA, Éd. du Cerf, 1998
dimanche 12 septembre 2010

Jacques Stroumsa raconte à travers son histoire, celle de la communauté de Salonique, la "Jérusalem des Balkans", où vivaient 70 000 juifs avant la deuxième guerre mondiale.
SEPHIHA Haïm Vidal, sous la direction de Gilles Veinstein, "Salonique 1850-1918, la "ville des Juifs" et le réveil des Balkans", éditions Autrement- série Mémoires, Paris, 1992.

Jacques Stroumsa
Il est né en 1913 à Salonique. Son père enseigne l’hébreu et le judéo-espagnol [1]. Jacques Stroumsa étudie les sciences et le violon. Puis va faire ses études supérieures en France, à l’école d’ingénieur de Marseille, l’école ESME de Paris, l’Université de Bordeaux où il obtient son diplôme d’ingénieur en électricité tout en continuant à étudier le violon au conservatoire. En 1935, il rentre à Salonique, seul, selon la promesse faite à son père, selon la tradition.
Brutalement, le 28 octobre 1940, l’Italie envahit la Grèce. Jacques Stroumsa combat dans l’armée grecque. Les Allemands interviennent et occupent le pays du 9 avril 1941 au 30 octobre 1944. Le SS Dicter Wisliceny et Alois Brunner arrivent en Grèce pour faire appliquer les lois anti-juives et organiser la déportation [2]. En février-août 1943 les Juifs sont regroupés dans un ghetto dans un quartier juif, « le Baron Hirsh » près de la gare. Le grand rabbin, président de la communauté juive de Salonique croyait qu’il suffisait d’obéir aux Allemands pour être tranquille. Il fut déporté à Bergen-Belsen avec quelques notables et des juifs à passeport espagnols.
Des copains chrétiens le contactent pour faire de la résistance, mais il pense que son devoir est de rester avec sa famille, d’autant plus que sa femme Nora est enceinte. Il est déporté avec sa famille de Salonique le 29 avril 1943 par le convoi 16, avec 2500 personnes qui arrivent à Birkenau le 8 mai 1943. Sa famille est gazée immédiatement sauf ses deux sœurs et son frère.
Jacques Stroumsa est engagé comme premier violon à l’orchestre de Birkenau. La musique lui permet de tenir. Puis il est transféré à Auschwitz, au bureau d’études techniques de l’usine de grenades de l’Union–Werke où un ingénieur en chef, Bosch, le protège. Jacques Stroumsa peut, grâce à l’ingénieur, faire entrer des détenus à l’usine, les éloignant ainsi des coups des SS. Cela ne l’empêche pas d’être enfermé au Bunker, de passer en procès et d’être acquitté, sans doute grâce à sa connaissance de l’allemand.
Le 18 janvier 1945, à 16 heures, l’ordre d’évacuation envoie les déportés sur les routes dans les marches de la mort. Il arrive le 25 janvier à Mauthausen, « Mordhausen », baraques des assassinats, puis est transféré à Melk, Gusen II. Il est libéré le 8 mai 1945 dans la forêt, par les Américains. Epuisé, malade, il est soigné, puis il décide d’aller en France. Il a 32 ans, il reprend ses études. Il se marie avec Laura, une jeune fille d’origine grecque.
Plus tard, ils partent en Israël où il reprend des études. C’est lui qui a réalisé l’éclairage de la ville de Jérusalem.
Jacques Stroumsa s’est beaucoup consacré au travail de mémoire.

"Celui qui est entré à Auschwitz n’en sortira jamais et celui qui n’est pas entré n’y entrera jamais", écrit Jacques Stroumsa.

STROUMSA Jacques, Tu choisiras la vie : violoniste à Auschwitz, Paris, Éd. du Cerf, 1998, 148 p.

Haïm Vidal SEPHIHA

SEPHIHA Haïm Vidal, sous la direction de Gilles Veinstein, Salonique 1850-1918, la "ville des Juifs" et le réveil des Balkans, éditions Autrement- série Mémoires, Paris, 1992.
SEPHIHA Haïm Vidal, Le Judéo-espagnol, éd. Entente, coll. « Langue en péril », Paris, 1986.
"Para mi, kada anyo, el mes de djenayo es mi mes de luto, este anyo, ainda mas."
La Langue judéo-espagnole en Europe par Haim Vidal Sephiha :
http://sefarad.org/sefarad/sefarad.php/id/79/
SEPHIHA Haïm Vidal, L’Agonie des Judéo-Espagnols, éd. Ententes, 1977, réd. 1991
SEPHIHA Haïm Vidal, Ma vie pour le judéo-espagnol, la langue de ma mère. Entretiens avec Dominique Vidal, éd. Le Bord de l’eau, 2015
SEPHIHA Haïm Vidal, 1923-2019, Auschwitz-Birkenau.
« Déportation et marche de la mort, un témoignage de Haïm Vidal Sephiha » , in TSAFON, N°73, mai 2017
https://esefarad.com/?p=79417
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/12/26/la-mort-d-haim-vidal-sephiha-professeur-specialiste-de-la-communaute-judeo-espagnole_6024115_3382.html
https://blogs.mediapart.fr/dominique-vidal/blog/290121/quand-un-pere-se-raconte-son-fils

La déportation des Juifs de Salonique :
http://www.sefarad.org/publication/lm/028/mars1943.html
Salonique, la Jérusalem des Balkans
Les Juifs en Turquie, immigration et sauvetage

Plaque à Auschwitz en judéo espagnol

CR Nicole Mullier, janvier 2011, 2919, 2021

[1Le ladino de la Bible ou judéo-espagnol calque, version résultant de la traduction littérale (mot-à-mot) de l’hébreu en espagnol, langue liturgique qui ne se parle pas. Au Moyen Orient, la langue parlée et écrite est le djudezmo ou judéo-espagnol vernaculaire

[2déportation de près de 95 % (46 095) des Juifs de Salonique


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